Miousik : Dido

La britannique Dido (la soeur de Rollo Armstrong, le musicien qui anime le groupe Faithless) s'est faite connaitre par son tube Thank you repris ensuite par le rappeur Eminem, ainsi que par sa chanson Here with me qui sert de générique à la série Roswell.
Une pop-folk un peu lisse peut-être (trop ?) mais pleine de douceur mélodique.
De son album Life for rent (2003), on a aimé deux autres morceaux :
- Life for rent, le morceau-titre de l'album
- et This land is mine.

Pour compléter l'écoute : une biographie en français. D'autres sites, ici ou et pour finir : les paroles.

Cinoche : Déjà vu

Après Paprika, l'anime nippon dont a parlé il y a quelques jours, voici de nouveau un film qui joue avec notre image des images : Déjà vu, un polar américain avec Denzel Washington.
Si l'on est bon public et que l'on accepte l'invraisemblable prétexte du film (l'armée US dispose d'un truc qui remonte dans le temps, rien que ça) comme une simple astuce de scénario et une très bonne idée de mise en scène, alors on goûtera là un bon polar.
Un peu à la manière de Memento (qu'on a d'ailleurs déjà cité ici), ce qui se passe après (après dans le film, donc bien sûr avant dans le temps) explique peu à peu au spectateur manipulé, ce qui se passe avant (avant dans le film, donc bien entendu après dans le temps) ... vous me suivez ?
Mais tout cela semble filmé comme avec une certaine distance et l'on n'adhère pas beaucoup plus aux personnages qu'on ne croit au scénario et cette "curiosité" ne va guère au-delà du sympathique exercice de style pour intellect frileux cherchant l'abri d'une salle obscure pendant l'hiver.

Bouquin : Terre des oublis

Dernier roman de la vietnamienne Duong Thu Huong : Terre des oublis, qui avait été repéré dans la sélection "étranger" du prix Femina (voir aussi Wikipédia).
Ce gros pavé (qui se lit facilement, l'écriture sait rester simple) nous a emporté loin là-bas grâce à la puissance de ses évocations : bruits, odeurs, couleurs, saveurs, ... on découvre tous les détails pittoresques de la vie quotidienne des villages de ce Viêt Nam de l'immédiat après-guerre.
Comme dans la plupart des romans asiatiques on y parle beaucoup de nourritures et porté par toutes ces images savoureuses, on dévore le bouquin comme un polar.
L'histoire est celle d'amours tragiques (vers la fin du livre, les réunions du village formeront même une sorte de choeur antique) : un soldat rentre au bercail longtemps après avoir été donné pour mort. Sa femme (mais ils ne restèrent mariés que quelques mois juste avant la mobilisation) a depuis refait sa vie et file le parfait amour avec un autre homme.
La morale (qui est aussi sa morale) lui commandera de retourner vivre avec ce premier mari qu'elle avait oublié.
Les destinées de ces trois personnages (que l'on découvre tour à tour, dans toute leur complexité, grâce à d'amples flashbacks) basculent alors dans un enfer impossible dont on a hâte de découvrir l'issue, car comme le répète plusieurs fois le sergent : "dans la guerre, c'est le plus endurant, le plus obstiné qui gagne, dans la vie il en va de même car la vie est un combat." ...
[...] On dit que les femmes des régions de pêche sont particulièrement sensuelles parce qu'elles mangent plus de poisson que de riz. 
[...] En temps de guerre, le mariage ressemblait à l'accomplissement d'un devoir ou à un cadeau que les villageois offraient aux jeunes gens avant leur départ à la guerre. 
[...] Sa femme devient plus tendre que jamais, non pas de la tendresse d'une femme paisiblement installée dans son bonheur, mais de la tendresse désespérée, démente de celle qui sera bientôt chassée du paradis et qui le sait. 
[...] Quand on quitte la vie ce sont les membres qui refroidissent d'abord. Après viennent le ventre, la poitrine et la tête. Chez les hommes aimants, le coeur refroidit en dernier. Chez les hommes intelligents, la tête conserve les dernières chaleurs.
Enfin, je ne peux résister à l'envie de citer l'un des nombreux proverbes qui émaillent le récit (à prendre au second degré, mesdames) : Ah ces femmes ! Incapables de pisser plus haut que l'herbe, de penser plus loin que leurs cheveux (mais chacun sait que les vietnamiennes ont les cheveux très longs).

D'autres en parlent sur Agora.

Cinoche : Happy feet

On a bien aimé la fable écolo (les pingouins manquent de poissons et ont faim) racontée par Happy Feet le manchot qui chante comme un pied mais qui a oublié d'être bête.
Les dessins valent le détour par la banquise où la nature a l'air plus vraie que la vraie nature, celle que la Marche de l'empereur nous avait déjà fait découvrir.
La bande son (en VO de préférence) est à la hauteur du dessin puisque c'est aussi une véritable comédie musicale.
Où par ailleurs les intégristes religieux en prennent pour leur grade, ce qui n'est pas pour nous déplaire en ces temps de Téléthon (mais où a-t-on été pêcher cet habile jeu de mot piscicole ?).
Attention cependant, les plus jeunes risquent de passer à côté de beaucoup de choses qui sont parfois implicites : encore un dessin animé pour les grands, même s'il n'y parait pas ...

Cinoche : Paprika

Parmi les dessins animés "pour les grands" apportés par le Père Noël cette année, une curiosité à découvrir avec Paprika un manga japonais de Satoshi Kon.
Une débauche de dessins superbes, un véritable délire visuel, un jeu d'images entre télé, affiches, cinéma, ordinateurs et internet, ... qui jongle de réflexion en réflection et de réverbération en rebondissement (le générique est superbe).
Mais difficile de s'accrocher à l'intrigue qui ne fait aucune concession à nos esprits étroits d'occidentaux.
On y retrouve quand même le bestiaire de l'imaginaire nippon (entre Hiroshima et tremblement de terre), depuis les monstres tentaculaires que Miyasaki nous avait déjà fait connaitre, jusqu'au monstre géant destructeur de la mégalopole, icone de la SF du soleil levant.
Cet "anime" comme l'on dit là-bas, est adapté d'un roman de Yasutaka Tsutsui (à ne pas confondre avec Tetsuya Tsutsui dont nous sommes en train de lire deux mangas et dont nous reparlerons bientôt).
Clics en plus : le site du film avec sa musique, Wikipédia, une critique du Monde et une autre de Libé.

Cinoche : Les infiltrés

Délaissant ses italiens préférés, Martin Scorcese a repris un polar hong-kongais (c'est dire si ça déménage !) et l'a transposé dans le clan irlandais de Boston. Cela nous donne Les infiltrés (en VO : The departed, les défunts, tout un programme !).
Il faut s'accrocher : histoire complexe, montage serré, scénario stressant, action violente, ça dérange mais on en a pour son ticket.
Deux flics (Matt Damon et DiCaprio) : l'un est mafieux et se trouve chargé par le parrain (Nicholson, maîtrisé donc très supportable) de moucharder les plans de la police, l'autre est honnête et se trouve chargé par la police d'infiltrer le camp du parrain et donc de moucharder les plans des vilains pour la police.
Sans doute les deux faces d'une même humanité selon Scorcese. Le mafieux joue le faux flic, le vrai flic joue le faux mafieux, ainsi va l'histoire de ces deux taupes (en VO : rat = mouchard, en argot).
Une fin peut-être un peu trop théâtrale, mais comment conclure une histoire pareille ?
On a même été vous chercher un extrait d'une chanson de la BOF : I'm shipping to Boston, à écouter à donf avec le casque !

Bouquin : L'homme qui marchait ...

En marge des prix littéraires de la rentrée, voici un "premier roman" qui était recommandé par de nombreux blogs et certains magazines.
L'homme qui marchait avec une balle dans la tête, de Philippe Pollet-Villard, nous raconte l'errance d'un petit braqueur de seconde zone, depuis son enfance d'immigré italien dans le XIII° à Paris, jusqu'à sa sortie de prison.
Une douce histoire, même si l'on y vole beaucoup et tue un peu, pleine de poésie loufoque, à l'image de cet homme qui finira par aller avec une balle dans la tête. Les effets de style sont parfois un peu trop appuyés (notamment dans la seconde partie du livre) mais voilà quand même un roman prometteur ...
[...] Elle aimait prononcer ce mot-là : fille de joie, et je ne crois pas qu'elle mettait une fonction particulière derrière ce terme, c'était juste l'image d'une fille légère, joyeuse. Ca devait exister quelque part, une sorte de femme qui lève ses jupons en chantant. C'était la poésie de Toulouse-Lautrec et le gangster idéal devait être pour elle, ma mère, une sorte d'Aristide Bruant, un homme toujours pressé avec un grand chapeau et une écharpe rouge nouée autour du cou.
[...] Tout ce qui coûtait cher nous intéressait. Il fallait consumer cet argent, lui faire payer violemment, le pulvériser, parce que le moment qui nous plaisait le plus était justement celui où nous sentions que l'argent viendrait à manquer. Nous aimions ça comme le bord d'une falaise.

Cinoche : Le prestige

Laissez vous berner, manipuler, emberlificoter par Le Prestige, comme un petit tour de magie au cinéma.
Après un début un peu long aux flashbacks embrouillés, le film se met en place et Christopher Nolan (qui s'était déjà bien joué de nous dans Memento) nous embarque dans une intrigue à tiroirs, double-fond et double jeu jusqu'au tour de passe passe final.
Encore un film où l'on se dit en sortant : ah, si j'avais deviné plus tôt, j'aurais regardé le film autrement ... et oui mais il est trop tard et l'on s'est fait gentiment avoir, c'est là justement tout le charme de ces illusions !
Ce spectacle de prestidigitation c'est aussi l'occasion d'un voyage à la fin du XIX° siècle, à l'époque où l'on découvrait les promesses de la fée électricité (David Bowie incarne le savant serbe Tesla partisan du courant alternatif, opposé au courant continu de Edison).

Cinoche : Casino Royale

007 revient en pleine forme et nous a bluffés avec son coup de poker au Casino Royale.
Cet épisode fondateur (adapté du premier roman de Ian Fleming où James Bond acquiert le statut de double-zéro [étonnant prologue dans la séquence d'ouverture], et découvre, entre autres mais dans l'ordre, sa première Aston Martin et sa première ... James Bond Girl [Eva Green, fille suédoise de Marlène Jobert], ...), bénéficie d'une mise en scène musclée [la course poursuite qui ouvre le bal à Madagascar a des chances de rester dans les annales !], de dialogues incisifs, mais également d'un scénario assez riche et d'une intrigue suffisamment complexe pour que l'on ne s'y ennuie pas un instant.
Pour cause d'horaires, nous avons vu le film en VF dans une salle comble et les réactions du public d'un soir (ricanements, applaudissements, ...) à la moindre pitrerie de 007 valaient bien le détour !
Le nouveau héros Daniel Craig incarnera derechef James Bond, dans Risico, en 2008. Patience !

Miousik : Chava Alberstein

La rentrée musicale est calme et nous avons pris le temps d'exhumer quelques compiles de nos étagères.
Dans la série world musik, on vous propose un petit tour en Europe centrale avec Chava Alberstein, une israëlienne d'origine polonaise qui chante en yiddish et que l'on surnomme parfois la Joan Baez d'Israël.
Séquence émotion et pittoresque avec entre autres :

  • ou Huliet Huliet Kinderlech (Amuse toi petit ...)
  • Bouquin : La joueuse de go

    La joueuse de go est un court roman qui prend pour toile de fond l'invasion de la Chine (de la Mandchourie pour être précis) par les japonais à la veille de la seconde guerre mondiale.
    Les chapitres font alterner les deux "joueurs" : une jeune lycéenne chinoise, championne de go, qui découvre l'amour, et un officier japonais empêtré dans son honneur militaire.
    Les deux protagonistes finiront par s'opposer au fil des jours tout au long d'une partie de go sur la place du village. Au-delà de ces deux personnages, c'est aussi deux cultures qui s'opposent : celle du Japon moderne et conquérant et celle de la Chine traditionnelle.
    Une écriture très accessible (Shan Sa est une chinoise exilée en France qui écrit en français) pour découvrir nos "voisins" de l'extrême-orient.


    Voir aussi La porte de la paix céleste, lecture suivante.

    Bouquin : La femme de Bratislava

    Nous continuons notre exploration de la littérature nordique après les polars polaires dont nous avions déjà parlé avec Mankell ou d'autres et reparlé avec Indridason. Cette fois, nous vous proposons un petit tour du côté du Danemark avec Leif Davidsen et un roman qui s'apparente plus à l'espionnage qu'au polar proprement dit : La femme de Bratislava.
    On y apprend beaucoup beaucoup de choses : tout d'abord sur nos voisins danois et leur mode de vie qui nous rappelle bien souvent le notre. Sur leur histoire récente également, notamment pendant les années sombres de la dernière guerre et la collaboration avec les nazis (tiens, là aussi, cela nous rappelle quelque chose).
    Et puis sur la guerre froide avec les pays de l'est (le roman nous promène en Pologne, en Tchéquie et bien sûr à Bratislava en Slovaquie).
    Et pour finir sur la guerre toute récente des Balkans en future-ex-Yougoslavie (Kosovo, Albanie) : les danois furent en effet partie prenante des forces de l'OTAN.
    Et apparemment, ce n'est pas l'épisode dont Leif Davidsen est le plus fier.
    Un roman qui est donc aussi une leçon d'histoire et de géopolitique.
    Un roman d'espionnage on l'a dit, mais aussi une histoire de famille, vue à travers les 3 personnages principaux : le héros (universitaire ex-gauchiste), sa sœur (activiste et féministe) accusée d'intelligence avec l'ennemi et enfin le policier de service qui tentera d'éclaircir quelques mystères.

    Cinoche : Mémoire de nos pères

    Après Million Dollar Baby, Clint Eastwood revient dans le registre fort et poignant avec Mémoires de nos pères.
    Le film retrace l'histoire d'une photo de guerre très controversée à l'époque, qui immortalise un groupe de soldats en train de hisser le drapeau US au sommet de l'île du Pacifique Iwo Jima, conquise au prix de très lourdes pertes - cette photo avait pour titre Raising the flag on Iwo Jima et fait l'objet d'un article entier dans Wikipédia (mais il vaut mieux éviter de lire l'article avant de voir le film ...).
    Plus que la photo elle-même, c'est le sort des Marines de l'image qui intéresse Eastwood : que sont ces "héros" devenus ? comment ont-ils été happés par la foire médiatique qui s'ensuivit et qui les transforma en VRP des emprunts d'état destinés à financer l'effort de guerre qui faiblissait trop vite ?
    Le film nous promène entre l'époque contemporaine (le fils de l'un des héros écrit un livre : celui même dont est tiré le film, la boucle est bouclée), la bataille d'Iwo Jima proprement dite, la propagande au pays et l'immédiat après-guerre.
    Les scènes du débarquement dans les sables noirs de l'île volcanique d'Iwo Jima sont particulièrement "fortes", comme l'on dit pudiquement. Il faut dire qu'après notre visite des plages de Normandie cet été, nous étions particulièrement sensibilisés ...
    La seconde partie du film avec le périple des "héros" de retour au pays s'allonge un peu, alors qu'on a hâte, de flash-back en flash-back, de découvrir le fin mot de l'histoire et tout ce que ne disait pas cette fameuse photo ...
    A noter que dans ce film, on ne voit que l'ombre de 2 ou 3 japonais (ils étaient 20.000 sur l'île) : en effet, Clint Eastwood a préparé un second opus - Lettres d'Iwo Jima - qui traitera précisément du volet japonais de l'histoire. A suivre donc !
    Et un dernier mot : ne manquez pas les photos du générique de fin.

    Dans le film, l'un des personnages dit en substance qu'une simple photo peut faire perdre ou gagner une guerre, en comparant la photo, glorieuse, d'Iwo Jima à celles, honteuses, des exactions commises au Vietnam.
    (Soit c'est effectivement la photo qui change peut-être le cours de la guerre, soit le retentissement que lui donne la nation combattante ne fait-il que refléter son état d'esprit : partie gagnante ou déjà battue ...).
    On ne peut s'empêcher de songer à la photo d'Irak qui a fait le tour du monde (celle qui montre un prisonnier humilié et tenu en laisse dans la prison d'Abu Grahib) : si l'on s'en tenait aux leçons de l'histoire, il y a bien longtemps que les américains et leurs alliés auraient dû réviser leur stratégie à Bagdad ...

    Pour suivre : les lettres d'Iwo Jima

    Cinoche : Ne le dis à personne

    Le polar d'Harlan Coben (d'ailleurs le seul bouquin qui sortait du lot de ses polars-TGV) : Ne le dis à personne, racontait une histoire bien américaine.
    Les salles obscures nous en proposent une adaptation bien française, inventive et astucieuse, qui nous fait redécouvrir Paris (avec un détour plein d'humour par "la banlieue").
    Une mise en scène elliptique et haletante qui contribue à tisser le mystère autour de François Cluzet, perdu à souhait au milieu d'aventures qui le dépassent, et d'une pléiade d'acteurs comme on les aime chez nous : Nathalie Baye, Kristin Scott-Thomas, François Berléand, Jean Rochefort, André Dussolier et j'en passse. Un bon moment de cinéma.
    Il parait même que la bande-son (M Chédid) plait à certains !
    Le seul vrai grief sera pour le personnage joué par Kristin Scott-Thomas : avec une si belle femme, c'est vraiment du gâchis !

    Bouquin : Les miscellanées de Mr. Schott

    En cette période où l'on nous rebat les yeux et les oreilles de prix qu'on court, ne manquez pas cet étrange ovni qui vient d'atterrir sur les étagères des librairies : Les Miscellanées de Mr. Schott, un petit bouquin qui bénéficie d'une pertinente traduction et d'une mise en page délicieusement rétro !
    Le livre qui s'avère immédiatement tout à fait indispensable et absolument inutile : si on devait n'emporter qu'un seul bouquin sur notre île déserte, ce serait sûrement celui-ci !
    Un petit livre rouge à laisser en évidence sur la table du salon (comme une boîte de toffees anglais) pour y picorer un peu de poésie au gré de nos humeurs, puisqu'il est fait, comme le dit son auteur, de "petits riens essentiels", "amusettes insignifiantes et futiles".
    C'est également un remède efficace : deux ou trois pages le matin au réveil, deux ou trois listes le soir au coucher, et voici votre santé mentale assurée grâce au mélange du bon docteur Schott.
    On y découvre ou redécouvre au hasard (pour l'oublier aussitôt) :

    • les 3 rois mages et leurs cadeaux, les 4 cavaliers de l'Apocalypse, les 5 prénoms du club des cinq, les 6 femmes d'Henri VIII, les 7 merveilles du monde antique, les 8 voyages de Gulliver, les 9 muses, les 10 plaies d'Egypte, les 11 pays membres de l'OPEP,  les 12 travaux d'Hercule, ...
    • les échelles de Scoville, Mohs, Glasgow, Fujita-Pearson, Beaufort, Richter, Mercalli, Turin, ...
    • les présidents des US, les maris de Liz Taylor, les films de James Bond avec les James Bond Girls et les voitures de 007 (bref, la quintessence de la culture occidentale), les différents types de sushis, les degrés de la franc-maçonnerie, les décimales de Pi, les pays où l'on roule à gauche, les gagnants de l'Eurovision, ...
    • On y apprend ce que sont : un éthylabélophile, un vaticide, un réhoboam, un triskaïdékaphobe, un kakistocrate, un myriagone, un yottamètre, un colombier belge, une roquille, un vol de nuit, ...
    Les plus branchés pourront poursuivre sur la liste des listes de Wikipédia.

    Dans le même ordre d'idée, on pourra lire La liste des listes de Sébastien Ripari (publié chez Alternatives). Les énumérations de Ripari n'atteignent cependant pas la poésie du fourre-tout de Mr. Schott et le résultat est en fait un livre ... plus utile, et partant ... moins indispensable !
    On y découvre (par exemple) les 7 archanges, les 7 collines de Rome, les 7 mercenaires, les 7 merveilles du monde (encore !), les 7 nains de Blanche-Neige, les 7 péchés capitaux, les 7 poêtes de la Pléïade, les 7 sommets des 7 continents, etc ...
    Et plus loin (puisque l'ouvrage est numériquement ordonné) : les 12 mois du calendrier républicain, les 12 apôtres, les 12 tribus d'Israël, etc ...

    Bouquin : Pars vite et reviens tard

    La sortie prochaine au cinéma (janvier 2007) de Pars vite et reviens tard vient d'être l'occasion de relire le polar éponyme de Fred Vargas.
    Le style un peu appuyé de la dame et les effets parfois un peu forcés peuvent agacer mais à petite dose, un polar de temps en temps ne se refuse pas. Et celui-ci est sans doute l'un des meilleurs.
    Le commissaire Adamsberg (qui sera incarné à l'écran par José Garcia), personnage récurrent des polars de Fred Vargas, vaut assurément le détour par Paris puisque c'est dans ce grand village que se déroulent la plupart de ses enquêtes. Pars vite et reviens tard se situe plus précisément au cœur de "notre" quartier et nous entraîne sur les traces des anciennes épidémies de peste.
    - Tu sais Camille, que le jour où Dieu créa Adamsberg, Il avait passé une fort mauvaise nuit.
    - Ah non, dit Camille en levant les yeux, je ne savais pas.
    - Si. Et non seulement Il avait mal dormi, mais Il se trouvait à court de matériel. Si bien que, comme un étourdi, Il alla frappé chez son Collègue pour lui emprunter quelque attirail.
    - Tu veux dire ... le Collègue d'en-bas ?
    - Evidemment. Ce dernier se jeta sur l'aubaine et s'empressa de lui procurer des fournitures. Et Dieu, hébété par sa nuit blanche, mélangea le tout inconsidérément. De cette pâte, Il tira Adamsberg. Ce fut vraiment un jour pas ordinaire.
    - Je n'étais pas au courant.
    - Ca traîne dans tous les bons livres, dit Danglard en souriant.
    [...]
    Dès son réveil et sans bouger de son lit, son premier regard fut pour sa fenêtre. Il pleuvait. Adamsberg replia ses bras sur ses yeux et se conforta dans son intention de ne pas foutre un pied à la Brigade.

    Pour suivre : le film Pars vite et reviens tard avec José Garcia.

    BD : Tramp

    On aime beaucoup Tramp, une excellente BD d'aventures avec un agréable dessin "à l'ancienne" (on songe un peu à Tardi mais en plus clair et plus lisible).
    Un polar au scénario bien construit qui fourmille d'informations et qui nous plonge dans le milieu des affaires de la marine marchande dans les années 50 après-guerre : un "tramp", c'est un cargo qui cabote de port en port à la recherche d'une cargaison.
    Au gré des escales et des albums, les aventures du héros vont ici de magouille en arnaque.
    Les volumes 1 à 4 s'appuient sur une excellente intrigue d'escroquerie à l'assurance aux multiples péripéties. Les tomes 5 et 6 marquent un peu le pas malgré des voyages instructifs en Afrique et la série redémarre en Indochine avec le volume 7 (le 8 est à suivre ...).
    Comme d'habitude, une planche de la BD à découvrir derrière l'image et un site qui présente un résumé et d'autres planches encore.

    Miousik : frenchy rock

    Ça déménage à donf !

    Attention, oreilles sensibles s'abstenir : pour sortir de nos gentilles balades habituelles, voici quelques petits français qui "déménagent à donf".
    Mais ces petits jeunes n'en sont pas à leur premier album et savent mixer le rock qui bouge avec des textes pas piqués des hannetons.
    On aime bien :
    - les textes mordants de Maximum Kouette (les paroles sont ici) ; avec Karen ou Fuck me tender (sic).
    - la pêche déjantée et décalée de Mademoiselle K (les paroles sont ici) ; avec Ca sent l'été ou Le cul entre deux chaises .
    - et surtout : le rock mélodique, dansant et bretonnant de Merzhin l'enchanteur dont le dernier disque (Pieds nus sur la braise, tout un programme !) est beaucoup plus abouti que les précédents et particulièrement bien orchestré (les paroles des chansons sont ici) ; on aime beaucoup Bandit un long extrait), Fanny ou encore Western .

    Pour poursuivre sur ce blog avec la rentrée musicale 2007 : Été 67.

    Cinoche : U

    Longtemps après Kirikou et juste avant la sortie prochaine de Azur et Asmar, voici de nouveau un dessin animé français qui fait l'unanimité : U , l'histoire d'une princesse, d'une licorne et de la famille des Wéwés.
    Des dessins superbes, une musique entrainante (Sanseverino), des dialogues qui ont oublié d'être niais (ne manquez pas les nombreux sous-entendus !), une histoire gentiment poétique avec juste ce qu'il faut de folie, tout est réuni pour un superbe moment.
    Décidément, ouais, ouais : we love U !

    Miousik : Ismaël Lo

    Ismaël Lo, parfois surnommé le "Bob Dylan africain" (ou encore "the ballader") , avait déjà été cité dans un billet précédent mais la sortie récente de son nouvel album (Sénégal) est l'occasion bienvenue de reparler de lui.
    Ses dernières chansons, façon world music, paraissent plus travaillées à l'européenne et on aime bien : Yaye Boye ou Mbindane.
    Mais on préfère quand même le style plus sobre de ses précédents albums, une sorte de blues exotique à l'africaine, où on avait pioché Lotte Lo ou Nafanta parmi beaucoup d'autres titres tous très sympas.

    Miousik : Aimée Mann

    Aimée Mann est une "song-writer" américaine trop peu connue (BOF Magnolia), un peu dans l'esprit de Heather Nova dont on avait déjà parlé dans un précédent billet.
    On aime ses douces balades qui swinguent avec nonchalance et qui nous viennent de là-bas, loin vers l'ouest.
    Son site propose quelques écoutes mais on vous propose ici même 3 extraits de nos préférées :

    Les paroles de ses chansons sont ici (et : des vidéos et clips).

    Cinoche : Little miss Sunshine

    La petite Sunshine nous emmène sur les routes US vers la Californie avec sa famille de doux-dingues (un oncle homo & suicidaire, un grand-père shooté à la coke, une mère divorcée, un frère autiste volontaire, un père looser éternel, ...).
    Mais Jonathan Dayton et Valerie Faris (les réalisateurs) ont décidé que les perdants (du moins ceux qui roulent en minibus jaune) seront les gagnants et tout est bien qui finit (presque) bien.
    Un petit film bien sympa et un plaisir à ne pas bouder : la salle éclate de rire du début jusqu'à un final vraiment pas possible.

    BD : Alpha

    Des histoires d'espionnage avec Alpha, un agent de la CIA qui enquête dans les coulisses du pouvoir : agents doubles ou triples et taupes en tout genre ... apparemment la guerre froide n'est pas finie même si le mur de Berlin n'est plus là.
    Les trois premiers tomes racontent une même histoire de Paris à Moscou : du trafic de roubles en dollars, sorte de thriller politico-économique. Tout au long de ces trois albums, les personnages et le scénario ont le temps de s'installer.
    Les tomes suivants relatent d'autres épisodes presque indépendants, avec des scénarios plus classiques (mais ça reste toujours très bon).
    Une planche de la BD derrière l'image à gauche.

    Bouquin : La femme en vert

    On avait déjà cité Arnaldur Indridason parmi les auteurs de polars venus du froid scandinave.  traduction de l'islandais : un polar, un roman plutôt, rude et sombre (il y est beaucoup question de violence familiale) comme les paysages d'Islande.
    Une histoire oppressante qui fait resurgir les fantômes du passé des uns et des autres. Et La femme en vert, confirme qu'Indridason est bien digne du meilleur Henning Mankell (celui des débuts).
    D'ailleurs c'est sans doute un signe, l'inspecteur Erlendur d'A. Indridason et le Wallander de H. Mankell partage tous les deux un divorce ainsi que des relations difficiles et conflictuelles avec leur propre fille !
    - J'avais juste envie de te voir, interrompit-elle. J'avais juste une putain d'envie de voir de quoi tu avais l'air.
    - Et alors, j'ai l'air de quoi ? demanda-t-il.
    Elle le fixa du regard.
    - D'un pauvre type, répondit-elle.
    - Bon alors, nous ne sommes pas très différents l'un de l'autre, rétorqua-t-il.
    Elle le dévisagea un bon moment et il eut l'impression qu'elle souriait.

    Pour suivre : la voix, du même auteur.