Miousik : Dido

La britannique Dido (la soeur de Rollo Armstrong, le musicien qui anime le groupe Faithless) s'est faite connaitre par son tube Thank you repris ensuite par le rappeur Eminem, ainsi que par sa chanson Here with me qui sert de générique à la série Roswell.
Une pop-folk un peu lisse peut-être (trop ?) mais pleine de douceur mélodique.
De son album Life for rent (2003), on a aimé deux autres morceaux :
- Life for rent, le morceau-titre de l'album
- et This land is mine.

Pour compléter l'écoute : une biographie en français. D'autres sites, ici ou et pour finir : les paroles.

Cinoche : Déjà vu

Après Paprika, l'anime nippon dont a parlé il y a quelques jours, voici de nouveau un film qui joue avec notre image des images : Déjà vu, un polar américain avec Denzel Washington.
Si l'on est bon public et que l'on accepte l'invraisemblable prétexte du film (l'armée US dispose d'un truc qui remonte dans le temps, rien que ça) comme une simple astuce de scénario et une très bonne idée de mise en scène, alors on goûtera là un bon polar.
Un peu à la manière de Memento (qu'on a d'ailleurs déjà cité ici), ce qui se passe après (après dans le film, donc bien sûr avant dans le temps) explique peu à peu au spectateur manipulé, ce qui se passe avant (avant dans le film, donc bien entendu après dans le temps) ... vous me suivez ?
Mais tout cela semble filmé comme avec une certaine distance et l'on n'adhère pas beaucoup plus aux personnages qu'on ne croit au scénario et cette "curiosité" ne va guère au-delà du sympathique exercice de style pour intellect frileux cherchant l'abri d'une salle obscure pendant l'hiver.

Bouquin : Terre des oublis

Dernier roman de la vietnamienne Duong Thu Huong : Terre des oublis, qui avait été repéré dans la sélection "étranger" du prix Femina (voir aussi Wikipédia).
Ce gros pavé (qui se lit facilement, l'écriture sait rester simple) nous a emporté loin là-bas grâce à la puissance de ses évocations : bruits, odeurs, couleurs, saveurs, ... on découvre tous les détails pittoresques de la vie quotidienne des villages de ce Viêt Nam de l'immédiat après-guerre.
Comme dans la plupart des romans asiatiques on y parle beaucoup de nourritures et porté par toutes ces images savoureuses, on dévore le bouquin comme un polar.
L'histoire est celle d'amours tragiques (vers la fin du livre, les réunions du village formeront même une sorte de choeur antique) : un soldat rentre au bercail longtemps après avoir été donné pour mort. Sa femme (mais ils ne restèrent mariés que quelques mois juste avant la mobilisation) a depuis refait sa vie et file le parfait amour avec un autre homme.
La morale (qui est aussi sa morale) lui commandera de retourner vivre avec ce premier mari qu'elle avait oublié.
Les destinées de ces trois personnages (que l'on découvre tour à tour, dans toute leur complexité, grâce à d'amples flashbacks) basculent alors dans un enfer impossible dont on a hâte de découvrir l'issue, car comme le répète plusieurs fois le sergent : "dans la guerre, c'est le plus endurant, le plus obstiné qui gagne, dans la vie il en va de même car la vie est un combat." ...
[...] On dit que les femmes des régions de pêche sont particulièrement sensuelles parce qu'elles mangent plus de poisson que de riz. 
[...] En temps de guerre, le mariage ressemblait à l'accomplissement d'un devoir ou à un cadeau que les villageois offraient aux jeunes gens avant leur départ à la guerre. 
[...] Sa femme devient plus tendre que jamais, non pas de la tendresse d'une femme paisiblement installée dans son bonheur, mais de la tendresse désespérée, démente de celle qui sera bientôt chassée du paradis et qui le sait. 
[...] Quand on quitte la vie ce sont les membres qui refroidissent d'abord. Après viennent le ventre, la poitrine et la tête. Chez les hommes aimants, le coeur refroidit en dernier. Chez les hommes intelligents, la tête conserve les dernières chaleurs.
Enfin, je ne peux résister à l'envie de citer l'un des nombreux proverbes qui émaillent le récit (à prendre au second degré, mesdames) : Ah ces femmes ! Incapables de pisser plus haut que l'herbe, de penser plus loin que leurs cheveux (mais chacun sait que les vietnamiennes ont les cheveux très longs).

D'autres en parlent sur Agora.

Cinoche : Happy feet

On a bien aimé la fable écolo (les pingouins manquent de poissons et ont faim) racontée par Happy Feet le manchot qui chante comme un pied mais qui a oublié d'être bête.
Les dessins valent le détour par la banquise où la nature a l'air plus vraie que la vraie nature, celle que la Marche de l'empereur nous avait déjà fait découvrir.
La bande son (en VO de préférence) est à la hauteur du dessin puisque c'est aussi une véritable comédie musicale.
Où par ailleurs les intégristes religieux en prennent pour leur grade, ce qui n'est pas pour nous déplaire en ces temps de Téléthon (mais où a-t-on été pêcher cet habile jeu de mot piscicole ?).
Attention cependant, les plus jeunes risquent de passer à côté de beaucoup de choses qui sont parfois implicites : encore un dessin animé pour les grands, même s'il n'y parait pas ...

Cinoche : Paprika

Parmi les dessins animés "pour les grands" apportés par le Père Noël cette année, une curiosité à découvrir avec Paprika un manga japonais de Satoshi Kon.
Une débauche de dessins superbes, un véritable délire visuel, un jeu d'images entre télé, affiches, cinéma, ordinateurs et internet, ... qui jongle de réflexion en réflection et de réverbération en rebondissement (le générique est superbe).
Mais difficile de s'accrocher à l'intrigue qui ne fait aucune concession à nos esprits étroits d'occidentaux.
On y retrouve quand même le bestiaire de l'imaginaire nippon (entre Hiroshima et tremblement de terre), depuis les monstres tentaculaires que Miyasaki nous avait déjà fait connaitre, jusqu'au monstre géant destructeur de la mégalopole, icone de la SF du soleil levant.
Cet "anime" comme l'on dit là-bas, est adapté d'un roman de Yasutaka Tsutsui (à ne pas confondre avec Tetsuya Tsutsui dont nous sommes en train de lire deux mangas et dont nous reparlerons bientôt).
Clics en plus : le site du film avec sa musique, Wikipédia, une critique du Monde et une autre de Libé.

Cinoche : Les infiltrés

Délaissant ses italiens préférés, Martin Scorcese a repris un polar hong-kongais (c'est dire si ça déménage !) et l'a transposé dans le clan irlandais de Boston. Cela nous donne Les infiltrés (en VO : The departed, les défunts, tout un programme !).
Il faut s'accrocher : histoire complexe, montage serré, scénario stressant, action violente, ça dérange mais on en a pour son ticket.
Deux flics (Matt Damon et DiCaprio) : l'un est mafieux et se trouve chargé par le parrain (Nicholson, maîtrisé donc très supportable) de moucharder les plans de la police, l'autre est honnête et se trouve chargé par la police d'infiltrer le camp du parrain et donc de moucharder les plans des vilains pour la police.
Sans doute les deux faces d'une même humanité selon Scorcese. Le mafieux joue le faux flic, le vrai flic joue le faux mafieux, ainsi va l'histoire de ces deux taupes (en VO : rat = mouchard, en argot).
Une fin peut-être un peu trop théâtrale, mais comment conclure une histoire pareille ?
On a même été vous chercher un extrait d'une chanson de la BOF : I'm shipping to Boston, à écouter à donf avec le casque !