Cinoche : Public ennemies

Robin des bois et la crise.

Le film de Michael Mann, John Dillinger, revisite le mythe de Robin des Bois : en pleine Dépression des années 30, Johnny Depp vole les riches (banquiers) sous les acclamations des pauvres (chômeurs), un contexte économique et social qui fait évidemment écho à celui d'aujourd'hui au moment où les banquiers sont de nouveau mis en cause.
Notre Marion Cotillard nationale endosse le rôle de la belle Marianne (dans le film Billie Frechette, au parfum de french girl) et le froid shérif de Nottingham est joué par le froid Christian Bale, agent spécial du tout nouveau FBI aux méthodes plutôt musclées (mais c'est pas que des brutes au FBI : ils mettent aussi au point des méthodes d'investigations "modernes" comme ces écoutes téléphoniques gravées non pas sur des CD ni même des disquettes mais sur des disques microsillons, savoureux !).
John n'a pas été gâté par la vie (mère disparue trop tôt, père violent, ...) et prend sa revanche en prélevant dans les coffres de quoi satisfaire ses envies de belles pépés et de belles voitures.
Au-delà de l'aspect hollywoodien, le film brosse aussi un tableau de l'époque reconstituée dans ses moindres détails : la Grande Dépression avec ses cohortes de mal lotis, la mafia en train d'organiser le crime qui voit donc d'un mauvais œil les frasques de ces bandits de grand chemin venus troubler l'ordre patiemment établi, le FBI passant sous la coupe de John E. Hoover qui veut des résultats et une bonne presse pour obtenir les crédits nécessaires au développement de son administration, ...
Visiblement, le film de Michael Mann lorgne du côté des Incorruptibles (ceux de Brian de Palma) : la petite troupe des agents spéciaux du effbihaï, la scène finale dans la foule, ... mais, mais, y'a comme qui dirait quèque chose qui manque quèque part, et on ne sait pas trop ce qui fait qu'on n'est pas totalement emballé et qu'on reste simple spectateur un peu distant ...
Johnny Depp est, as usual, parfait, Marion Cotillard nage dans ces eaux hollywoodiennes comme un poisson dans sa baignoire, et leurs yeux à tous les deux, ça fait donc quatre yeux pour ceux qui suivent, bref, leurs yeux pétillent tout au long du film, même dans les larmes, mais, mais ...
Peut-être est-ce l'ambiance fin d'époque qui baigne cette histoire au tournant du siècle ?
La Dépression nous déprime, le banditisme s'organise sous la coupe de la mafia, le FBI prend la grosse tête, en somme tout fout le camp et les rêves de John Dillinger avec ...


Pour celles et ceux qui aiment les méchants qui sont gentils en fait.
D'autres avis sur Critico-Blog. Playlist et Pascale en parlent.

BD : L’île sans sourire

Les pêcheurs ont la vie dure.

Jolie découverte que cette Île sans sourire, une histoire aux parfums de soupe miso écrite par ... un uruguayen, Enrique Fernandez.
Amateurs de Miyazaki précipitez-vous sur cet album ! Une japoniaiserie savoureuse, ... encore que l'histoire pourrait se passer ici ou ailleurs.
Un dessin proche de l'animation (l'auteur en vient, parait-il) et un conte onirique peuplé de créatures inquiétantes ou délicieuses.
Un triste géologue torturé par son passé débarque sur l'île de Yulkukany. Il y rencontre une étrange petite fille, Eli, seul rayon de soleil (et seul sourire) sur cette île sombre où les familles de pêcheurs ont la vie dure.
Leur rencontre nous vaudra quelques planches superbes.
Comme cette version améliorée des roses et des choux :

[...] Pendant que les hommes sont en mer, les femmes se mettent à grossir pour faire de la place dans leur ventre aux graines de bébés. Les graines de bébé se trouvent dans les entrailles des baleines. On les plante à l'intérieur des femmes, et là, elles poussent et deviennent des personnes. Mais maintenant il y a moins d'enfants à Yulkukany parce qu'on ne pêche plus de baleines depuis longtemps, et les graines de bébés, on ne les trouve que dans les gros poissons, comme les thons.

Ou encore une planche magnifique (qu'on ne vous dévoilera pas) qui met en scène des fleurs, des oiseaux et la petite Eli (décidément, il est encore question de graine !) :

[...] Pour protéger leurs graines contre les oiseaux des alentours, les fleurs ont construit un grand bouclier. Elles savent que quand il y a de l'orage, il y a beaucoup de vent. Alors, quand elles entendent le tonnerre qui se rapproche et qui résonne de plus en plus, elles projettent leurs graines le plus haut possible. Les fleurs comptent sur le vent pour emporter les graines loin des oiseaux et faire pousser d'autres champs de fleurs ailleurs. De leur côté, les oiseaux en profitent pour se nourrir et apprennent à leurs petits à voler sans avoir peur de l'orage. C'est merveilleux, non ?

Bientôt apparaîtront quelques créatures fantomatiques que l'on croit sorties tout droit, on l'a dit, du bestiaire de Miyazaki.
Un bel album auquel il manque peut-être un souffle épique, un rythme un peu plus soutenu ou plus fortement tenu, pour nous emporter définitivement sur Yulkukany.
De quoi nous faire saliver en attendant le prochain voyage de ce prometteur Enrique Fernandez.
Des planches extraites de l'album ici, et .


Pour celles et ceux qui aiment les créatures des îles.
ActuaBD, SudOuest et MadMoiZelle en parlent. Virginie partage notre avis.

Bouquin : Ténébreuses

Histoire de famille.

Cette suédoise, Karin Alvtegen, est donnée comme l'alter ego féminin d'Henning Mankell, maître es polar nordique.

Il est pourtant difficile de classer ce bouquin, Ténébreuses, parmi les policiers.
Pas d'enquête, pas de flic, pas vraiment de cadavre et presque pas de meurtrier.
C'est tout juste si l'on évoque effectivement un cadavre enfoui dans les mémoires, un cadavre dans un placard, comme on dit.
Car c'est d'une histoire de famille qu'il s'agit. Une sombre histoire de famille.
Une famille où, de père en fils et de fils en petit-fils, une chape de plomb pèse sur les âmes.
Une chape de compromissions et de lâchetés, de fuites et d'abandons, d'égoïsmes et de sacrifices, de trahisons et de mensonges.
Une famille presque normale quoi !
La famille d'un écrivain réputé (jusqu'au prix Nobel) qui aura tout sacrifié à son œuvre.
L'auteur fameux est au crépuscule de sa vie, la gouvernante de la maison vient à décéder.
Commence alors une lente exhumation des secrets enfouis dans les placards de la maison.

[...] « Bon. Ainsi soit-il, maintenant tu es au courant. Le mieux pour nous tous est que cela reste dans la famille, c'est pas quelque chose dont on a à parler. »
Les épaules de Jan-Erik arrêtèrent immédiatement de se soulever. Lentement, il se redressa et elle aurait préféré éviter de recevoir le regard qu'il lui donna. Puis il se leva, entra dans le salon et récupéra le papier. Continua vers l'entrée et sans qu'un mot fut prononcé, il disparut par la porte. Alice regarda sa montre. L'émission de télévision qu'elle avait attendue allait bientôt commencer. Pourquoi ressasser des souvenirs qui de toute façon ne servaient à rien. Intacts, ils reposaient mieux là où ils étaient.
Elle retourna vers le canapé et s'arma de la télécommande.

Le roman est habilement construit qui entremêle les flash-backs du passé et les tâtonnements du présent et qui, à chaque tour de roue, fait avancer la compréhension de la spirale infernale.
Au fil des pages, on tourne autour des secrets qui gangrènent depuis des années les relations chez ces gens-là.
Mais il faudra attendre les dernières pages pour retrouver la mémoire de l'horreur.
Mais ce n'est pas tout, encore quelques lignes et une autre horreur se dévoile.
Et une troisième, pire encore !
Dans les derniers chapitres, tout s'enchaîne et les personnages basculent un à un dans l'abime. Brrrr.
Noir, c'est noir. Ce qui finalement justifie la couverture et le titre français.


Pour celles et ceux qui aiment les cadavres dans les placards.
Points édite ces 349 pages qui datent de 2007 en VO et qui sont traduites du suédois par Magdalena Jarvin.
Amanda en parle, Antigone et Clochette également. Même les nanas givrées en causent.

Bouquin : La trahison de Thomas Spencer

Faux-frères.

Thomas et Paul sont nés le même jour et s'ils ne partagent pas les mêmes parents, ils partagent toute leur enfance, leur adolescence.

[...] Je crois que si Paul et moi nous sommes autant attachés l'un à l'autre, c'est parce qu'il nous a manqué quelqu'un : à lui un frère, à moi un père.

Deux faux-frères qui partagent toutes les choses de la vie, même les premières amours.

[...] D'après ce que j'en savais, il revenait aux garçons de séduire les filles. Ils jouaient les durs tandis qu'elles faisaient de simagrées. Ils s'emportaient lorsqu'à leur première tentative ils se faisaient éconduire, et abdiquaient tout machisme dès qu'elles consentaient à les laisser approcher. À la fin, l'affaire était faite. Ils étaient amoureux, le seraient pour la vie. Et ça durait une semaine.
Néanmoins une semaine d'amour fou, c'étaient des mois à avoir des trucs à raconter aux copains. Sans compter tout ce qu'on inventait.

Jusqu'à, plus tard, La trahison de Thomas Spencer.
Philippe Besson nous emmène aux US, pour y faire du tourisme : la vie de Thomas et Paul se confond avec l'Histoire récente des États-Unis.

[...] Comme j'ai le goût des dates et que je crois depuis longtemps que l'Histoire, celle qui s'écrit avec une majuscule, nous accompagne dans les grandes étapes de notre vie, j'ai tendance à envisager que ce sont les évènements du dehors qui nous fournissent des repères et décident même parfois du cours de nos existences.

Une thèse qui nous vaut la rétrospective photo de l'Histoire yankee en accéléré : Enola Gay, la guerre de Corée, le MacCarthysme, Eisenhower, le choc du premier Spoutnik russe, Castro, Kennedy et le Vietnam ou Marylin, les missiles de Cuba, ... tout y passe.
Un procédé un peu artificiel, un peu appuyé, mais quand même plutôt sympa et sans doute très frenchy : notre vision touristique de l'Histoire US.
Quant à l'histoire, celle avec un petit "h", celle des deux garçons, on préfère leur enfance et adolescence car l'entrée dans l'âge adulte et bientôt la fameuse trahison de Thomas Spencer, renouent avec les clichés méli-mélo-romanesques, de manière un peu décevante.


Pour celles et ceux qui aiment les US vus d'ici.
Julliard édite ces 265 pages qui datent de 2009.
Biblioblog et Virginie en parlent.  Le site de l'auteur.

Cinoche : Bancs publics

Versailles rive droite.

Les amoureux des Bancs publics (air connu) ont bien du mal à se bécoter.
Le film de Bruno Podalydès rappelle beaucoup J'attends quelqu'un (avril 2007, Jérôme Bonnell) où chacun cherchait sa chacune.
Comme en témoigne la longue liste de l'affiche, Bancs publics pourrait également entrer au livre des records des films avec le plus de vedettes françaises. Avec un défilé des acteurs qui ont marqué le ciné français depuis de nombreuses années ... et qui ont été marqués par leurs nombreuses années de ciné : Michael Lonsdale, Claude Rich, Michel Aumont, Pierre Arditi, Micheline Dax (!), Nicole Garcia, Catherine Deneuve, Chantal Lauby, Josiane Balsko, ...
Quelques gloires plus récentes viennent quand même faire baisser la moyenne d'âge : Benoît Poelvoorde, Les Inconnus (Campan, Legitimus, Bourdon), Bruno Solo, Vincent Elbaz, ...
Chacun y va de sa petite scène, voire de sa simple petite réplique, se prêtant gentiment au jeu orchestré par Podalydès.
Un jeu en trois actes : le premier dans un immeuble de bureau (ça commence genre caméra café), le second dans le square au milieu de la place (un square avec des bancs publics) et le dernier dans le magasin de bricolage au coin de la rue.
Comme on l'a dit, la solitude semble enrober chacun et chacune et la vie n'est pas si rose quand on se retrouve aux prises avec des objets du quotidien qui ne sont manifestement pas là pour nous aider : la machine à café "grand modèle" (ah, le coup des piles géantes !), l'enseigne du magasin Brico Dream dont le "e" clignote et vire au Brico Dr am, la perceuse en baudruche, les poissons rouges et tous les ustensiles plus ou moins hostiles du magasin de bricolage ... on frôle parfois le délire à la Tati.
Plusieurs éclats de rire émailleront le film et une gentille tendresse mélancolique émane de tous ses acteurs et de leur metteur en scène.
Mention spéciale pour Florence Muller (Lucie, la secrétaire aux poissons rouges) qui traverse toute cette agitation avec beaucoup de subtilité.


Pour celles et ceux qui aiment le bricolage.
Pascale en parle, d'autres avis sur Critico-Blog.

BD : Chute de vélo

La vie ordinaire des gens ordinaires.

On a découvert il y a peu, le destin (enfin, la première partie du destin) de Lulu femme nue d'Étienne Davodeau.
De quoi nous inciter à découvrir d'autres BD de cet auteur, comme cette Chute de vélo.
Encore une histoire ordinaire de gens ordinaires : à la fin de cet album, on peut lire une interview de l'auteur qui explique justement ses partis pris en matière de scénario composé de scènes vues, entendues ou vécues.
Avec cette chute de vélo, on retrouve une famille et des amis (ambiance proche de Lulu) en semi-vacances dans la maison de la mamie. La vieille mamie souffre d'Alzheimer, il faut remettre en ordre la maison avant la vente.
D'autres personnages, des vrais gens, entrent en scène, on devine quelques secrets, ...
Comme dans Lulu, un beau portrait de femme (ici, Jeanne la fille de la mamie).
Comme dans Lulu, un montage dynamique qui fait s'entrecroiser les histoires, les moments et les personnages, comme pour nous tenir en haleine.
C'est tout. Une histoire qui aurait pu être celle de votre belle-sœur l'été dernier.
C'est tout mais c'est tout le charme de ces histoires simples d'Étienne Davodeau.
Dont on va continuer d'explorer les albums : Les mauvaises gens entre dans la PAL.
Une planche de la Chute de vélo.


Pour celles et ceux qui aiment les vrais gens.
Le site officiel. PlaneteBD en parle.

Bouquin : Little bird

Le cri du flocon dans les montagnes.

Après une virée dans les parcs de l'Utah, après les polars de William G. Tapply, après ceux de Tony Hillerman, après le billet d'Amanda, ... on ne pouvait laisser passer la sortie d'un nouvel auteur : Craig Johnson et son bouquin Little Bird.
L'occasion de poursuivre notre théorie (!) élaborée récemment à l'occasion du billet sur James Lee Burke et sa Brume électrique, et qui veut opposer les flics des villes aux flics des champs.
Walt Longmire, le shérif de Craig Johnson est un flic des champs.
Ou plutôt des montagnes, celles du Wyoming, et Walt Longmire c'est un peu l'autre côté, le côté "blanc", de Leaphorn, le flic navajo de Tony Hillerman : Walt Longmire côtoie les indiens cheyennes.
Walt, est un shérif un peu nonchalant qui traverse le roman sans trop y croire et on espère avec lui que l'enquête chaotique continuera d'avancer toute seule, le laissant savourer la paix de ses montagnes enneigées depuis sa véranda.
Un flic des champs, on vous le dit.

[...] À un moment, plongé dans mes réflexions, je vis un petit flocon tout rond traverser mon champ de vision, se poser contre l'un des blocs de ciment et disparaître. Il y en avait d'autres, maintenant, qui flottaient doucement dans la fraîcheur de l'air nocturne. Les scientifiques disent que les flocons, en tombant dans l'eau, font un bruit, comme le gémissement d'un coyote; le son atteint son apogée puis décroît, le tout en environ un millième de seconde. Ils ont découvert ça quand ils ont utilisé un sonar pour repérer les migrations des saumons en Alaska. Les flocons de neige faisaient tellement de bruit que les signaux émis par les poissons étaient inaudibles et l'expérience dut être abandonnée. Le flocon flotte sur l'eau, et il y a peu de bruit en dessous; mais dès qu'il commence à fondre, l'eau monte par capillarité. On suppose qu'il y a des bulles d'air qui sont émises par le flocon, capturées par l'eau qui monte. Chacune de ces bulles vibre en essayant d'atteindre l'équilibre avec son entourage et émet des ondes sonores, un cri si faible et si aigu qu'il est indétectable par l'oreille humaine.

Mais bien sûr un crime viendra troubler la paix des montagnes.
Un blanc est assassiné. Un blanc qui avait violé une jeune indienne il n'y a pas si longtemps. Vengeance ?
Oui, vengeance, puisque le titre en VO c'est Cold dish ... mais bien sûr, une vengeance peut en cacher une autre.
La prose de Craig Johnson est simple et directe, sans fioritures et avec pas mal d'humour.

[...] Je lui avais posé des questions sur Jim et elle m'avait dit qu'il était parti dans le Nebraska chasser avec des amis, chasser l'oie. Son ton était hésitant et j'étais certain qu'il y avait quelque chose à creuser, là. Alors, j'avais utilisé un de mes vieux truc de flic et je lui avais demandé s'il n'y avait pas quelque chose qu'elle voudrait me dire. Elle avait utilisé un de ses vieux trucs de mère et m'avait répondu non. Les trucs de flics ne font pas le poids devant les trucs de mère.

Ou encore :

[...] - Lucian, fais moi plaisir, ne descends personne.
Il actionna la pompe du Remington et fourra une balle de calibre .12 dans la chambre.
- Y'a rien de mal à descendre des gars, tant qu'on descend les bons.

On reste juste un petit peu sur notre faim - à force d'être gâté avec du très bon, on devient difficile - vu qu'on a moyennement adhéré au personnage de Walt Longmire, le shérif. Alors que les personnages secondaires sont plutôt bien dessinés, le héros semble, lui, comme manquer d'épaisseur (même s'il a un peu d'embonpoint !).
Rien à voir avec les flics de Tony Hillerman, par exemple, qu'on serait prêt à reconnaitre dans la rue si on venait à les croiser.
C'est le premier épisode (en français du moins) et on espère que tout cela gagnera en maturité.
Une premier essai de lecture prometteur, à suivre.
Le chapitre 1 est accessible sur le site de l'éditeur, ici-même.


Pour celles et ceux qui aiment les paysages de l'ouest.
Gallmeister édite ces 409 pages qui datent de 2005 en VO et qui sont traduites de l'américain par Sophie Aslanides.
L'avis d'Amanda, celui de Yann, celui d'Incoldblog et d'autres sur Critico-Blog.