Cinoche : Salt

Réchauffé de guerre froide.

Allez, les affaires reprennent. La trêve estivale est (déjà) finie et la saison ciné reprend.
Avec Angelina Jolie et un film pas prise de tête : Salt, à l'intrigue minimaliste comme pour se remettre les neurones en marche en douceur.
Enfin, la douceur est pas vraiment au programme : ça cogne, ça cartonne, ça bastonne, ça tamponne !
Car la jolie Angelina n'a rien d'un ange. Aussi têtue et musclée que Bruce Willis, aussi subtile et expressive que Schwarzie, elle ferait presque passer ces derniers pour des enfants de chœur. Espionne de la CIA, elle se retrouve avec ses collègues aux trousses, accusée d'être un agent dormant du KGB, infiltré aux US depuis des lustres.
Mais ça va pas se passer comme ça et quand elle aura le fin mot de l'histoire (un peu après nous), sa vengeance sera terrible. Façon agent double doublé par des agents triples ou l'inverse.
Las, malgré son titre, ce film manque un peu de sel et ne casse quand même pas des briques contrairement à son héroïne. Pas de quoi TOMBer RAIDer.
La jolie Angelina a tout d'un surhomme, façon Bruce Willis : bastonnée, canardée, enchaînée, amochée, elle court toujours et joue à saute-camions, mais elle y perd en féminité(1).
Heureusement, en bonne professionnelle, elle sait observer un certain code déontologique : les gentils américains sont seulement assommés et mis hors d'état de nuire (bon, les plus collants, elle leur tire une balle dans la jambe, faut bien s'en débarrasser) tandis que les méchants soviétiques sont délibérément et carrément zigouillés. Tout cela est quand même plein de finesse, avouons-le.
L'intrigue est basique à souhait (idéale pour un retour de vacances on l'a dit) mais gagnerait à un peu plus de mystères et beaucoup plus d'humour(2). La fin du film se permet même de dévoiler le pitch du prochain épisode : il reste encore des méchants et Angelina n'a pas fini de se venger, qu'on se le dise ! Il y aura donc sans doute un SALT II, dont le titre pourrait bien être la seule subtilité de tout ce boum-boum !
Reste que ce réchauffé de guerre froide(3), même sans sel, a un petit goût de nostalgie pas désagréable. Ça nous manquait !
Et puis saluons tout de même la performance physique de la dame qui n'a décidément rien à envier à ses collègues masculins déjà cités (on dit le rôle initialement prévu pour Tom Cruise).

(1) : et elle a beau enlever sa culotte pour aveugler les caméras-espions, n'est pas Sharon Stone qui veut ...
(2) : je mets de côté l'irrésistible scène où Angelina (qui commence et finit le film en sang) s'écorche un doigt en préparant un bazooka à l'eau de javel, ouille !
(3) : dans le film, les présidents US et Russe s'entendent désormais comme deux vieux potes ! pffff ... ! tout fout le camp !


Pour celles et ceux qui aimaient bien la guerre froide avant le réchauffement planétaire.
Pascale est plus indulgente que nous. Rob est plus sévère, Critikat encore plus.

Miousik : Isobel Campbell & Mark Lanegan

From Belgium.

Dans la série des voix ténébreuses, après notre strasbourgeois Rodolphe Burger, après l'américain Matt Berninger, voici le belge Mark Lanegan qui ferait (presque) passer Leonard Cohen pour un petit chanteur à la croix de bois.
Mark Lanegan vient du groupe Screaming Trees.
Il a rencontré Isobel Campbell, l'ex-vocaliste-violoncelliste de Belle & Sebastian.
http://carnot69.free.fr/images/coeur.gifEt voilà formé ce qui pourrait bien être "LE" duo de ce début de siècle. Si, si.
Que les esprits du web 2.0 maudissent à jamais ce blog si vous ne vous mettez pas à fredonner pas la, la, la, ... avec Mark et Isobel sur Who built the road, si vous ne vous gratouillez pas le ventre au rythme de la guitare de Deus ibi est, et si vous ne vous balancez pas au son des violons de The false husband (notre préférée).
Derrière la mise en musique technicolor façon Ennio Morricone, le duo réalise une incroyable alchimie et ose même, au-delà des classiques refrains, repons et chœur, entonner deux partitions complètement différentes comme à la fin de The false husband (qu'on voudrait voir ne jamais s'arrêter) ou, plus fort encore, dans la reprise de la vieille balade de Ramblin' man.
À découvrir sans tarder !
Est-ce la voix ? Matt Berninger chantait (dans All dolled-up in straps) :
Now, love, where have you been ?
Dolled-up in staps, all colored in
Now, love, where have you been ?
Where have you been ?
Et voici Mark Lanegan (dans The false husband) :
Where have you been, my darling ?
Where have you been, my friend ?
D'autres paroles de Mark Lanegan (The circus is leaving town) :
The circus is leaving town
Oh Ruby, roll your stockins down
Circus is leaving town
Oh Ruby, dry your eyes. 

Pour celles et ceux qui aiment les voix profondes.
Une critique de la Belle et la Bête.


Miousik : Damien Jurado

From Seattle.

Avec son physique de gros nounours, Damien Jurado poursuit tranquillement son bonhomme de chemin depuis Seattle.
Peut-être un peu trop effacé (dans les médias comme dans ses chansons), ce song-writer compose un doux pop-folk (on aime bien) tirant parfois sur le rock (on aime moins) et lorgnant souvent du côté de Neil Young.
Sa production abondante est prétexte à quelques belles balades.
Notre palyliste est en écoute intégrale et gratuite sur Deezer : profitez-en ! 


Pour celles et ceux qui aiment le folk.