Cinoche : Dialogues avec mon jardinier

Le rat des villes et le rat des champs.

Au moment de poster, il y a un jour ou deux, le billet sur la pièce de théâtre japonaise Chants d'adieu, je nous faisions la réflexion que même si de nombreux bouquins sont adaptés au cinéma, il n'y a véritablement que le théâtre et ses acteurs qui sachent rester proche du livre et restituer la force des mots.
Alors qu'au cinoche, ces mots sont comme écrasés par la puissance des images et masqués par l'écran.
Et voilà Jean Becker qui me fait mentir, avec sa version moderne du rat des villes et du rat des champs : Dialogues avec mon jardinier, adaptés du roman d'Henri Cueco.
Avec deux acteurs idéalement employés, voici Dujardin (Daroussin en cheminot retraité du Beaujolais et philosophe à ses heures) et Dupinceau (Auteuil en artiste peintre parisien, un rôle de bobo qui lui va comme un gant).
Et le film se la coule douce pendant que le rat des champs entretient le jardin et le dialogue avec le rat des villes.
C'est aussi d'un côté, le simple des champs qui circule en mobylette et qui depuis plus de cinquante ans prend la vie comme elle lui arrive, et de l'autre, le tourmenté des villes qui roule en Volvo mais qui, à cinquante ans passés, ne sait toujours pas par quel bout prendre sa vie.
Bien sûr on n'échappe guère aux aphorismes sentencieux, issus de la France profonde, sur cette vie qu'il nous faut prendre avec philosophie, mais nombreux sont ceux qui font mouche et on y rit aussi de bon coeur. Bucolique et simpliste mais frais et sans prétention.
De quoi méditer sur cet aphorisme confucéen que nous avions ramené d'un voyage à Suzhou du côté de Shanghaï :

Cultiver son jardin et ses légumes pour subvenir à ses besoins quotidiens, voilà ce qu'on appelle la politique des simples.
En quelque sorte, un film à écouter.

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