Cinoche : Jeux de pouvoir

Du watergate à blackwater.

Ce début d'été attendait avec impatience de quoi réveiller les salles obscures.
Jeux de pouvoir a plutôt déçu MAM mais BMR a plutôt bien aimé. Couci-couça donc ...
Russel Crowe (toujours aussi bon en soixante-huitard, ici attardé ou bien reconverti comme dans Mensonges d'état) est le journaliste à l'ancienne, intègre et épris de vérité.
La directrice du journal (Hélène Mirren, excellente) lui colle comme équipière une jeunette qui s'occupe du blog et de la partie internet du journal, savoureux tandem !
Avec en prime un générique de fin plutôt bien vu qui détaille tout le cheminement de l'article de presse depuis le PC de Russel Crowe jusqu'au camion de livraison.
Un véritable éloge de la presse écrite.
Mais qui sonne un peu tout au long du film comme un éloge funèbre : concurrence du net, mainmise des actionnaires du journal sur la ligne éditoriale, ...
De l'autre côté du Potomac, Ben Affleck le politicien dont on se doute qu'il n'est pas si intègre que son ex-cothurne de fac (oui, Russel Crowe et lui étaient sur les mêmes bancs à l'école ...).
Dès les premières images, ça démarre à cent à l'heure et la chasse à l'info et à la vérité se poursuit jusqu'au bout, même si le final s'éternise et dramatise quelque peu.
Une histoire de magouilles et de collusion entre politique et affaires (tiens donc !) avec dans le collimateur une entreprise qui ressemble beaucoup à la sournoise Blackwater (lisez l'article de Wiki, ça vaut le détour).
Il y a fort à craindre que la réalité ait depuis longtemps dépassé la fiction ...


Pour celles et ceux qui aiment les journalistes.
D'autres avis sur Critico-Blog.

Bouquin : Le poète

Serial thriller.

Notre teenageuse maison découvre Connelly et il fallait donc qu'on relise à nouveau les premiers de la série noire, à commencer par l'un des plus réputés : Le poète.
Même si le détective Harry Bosch n'est pas encore aux commandes de l'enquête (on découvre quand même Rachel Walling du FBI), c'est du polar, du vrai, du bon, du béton : une histoire de serial-killer comme on les aime.
Pas grand chose à voir, cependant, avec la future série des Harry Bosch : Le poète reste un (très) bon thriller mais depuis, Michael Connelly a très largement dépassé ce premier stade.
Le poète signe ses crimes d'un vers extrait des œuvres d'Edgard Poe. Et apparemment ses doubles crimes : celui d'un enfant (on évoque les milieux pédophiles mais sans complaisance heureusement) et puis celui du flic qui était chargé de l'enquête et dont la mort est maquillée en suicide.
[...] - S'il existe un seul meurtrier, qui est la véritable cible ? demandai-je, comme si je me parlais à moi-même. La première victime ou l'enquêteur ?
Le V reparut sur le front de Washington.
- Peut-être a-t-on affaire à un type qui veut tuer des flics. C'est ça son objectif. Alors, il se sert du premier meurtre - Smathers, Lofton - pour attirer sa proie. C'est-à-dire le flic.
Je regardai autour de moi. Le fait de prononcer ces paroles à voix haute, même si j'y pensais depuis que j'avais pris l'avion pour venir ici, provoqua en moi un frisson glacé.
- Effrayant, hein ? dit Washington.
- Oui. Terrifiant.
- Et vous savez pourquoi ? Parce que si tel est le cas, il y a forcément d'autres victimes. Chaque fois qu'un flic est supposé s'être suicidé, l'enquête est bouclée en quatrième vitesse. Toutes les polices ont hâte de liquider ce genre d'affaires. On ne se pose pas trop de questions.
Et ben nous, on s'en pose des questions, et tout au long du bouquin et jusqu'à la dernière page !
L'un de ces flics assassinés avait un frère journaliste : c'est lui qui lève le lièvre et s'accroche aux basques des agents du FBI (dont la fameuse Rachel) en quête du scoop de l'année.
C'est parti, on ne lâche plus ni l'enquête, ni le bouquin.
[...] Mon frère m'avait expliqué un jour sa théorie du seuil limite. Chaque flic, disait-il, possédait une limite, mais cette limite lui était inconnue jusqu'à ce qu'il l'atteigne. Sean parlait des cadavres. Il était persuadé qu'un flic ne pouvait en supporter qu'un certain nombre et que ce nombre variait en fonction de chacun. Certains atteignaient rapidement la limite. D'autres assistaient à vingt morts violentes sans même l'approcher. mais pour tout le monde, il y avait un seuil. Et quand celui-ci était atteint, c'était fini.
Insistons quand même pour dire que ça ne vaut pas la série des Harry Bosch.

Pour celles et ceux qui aiment les serial thriller.
Points policier édite ces 543 pages qui datent de 1996 en VO et qui sont traduites de l'américain par Jean Esch.


BD : Okko

L’eau, la terre, l’air, …

Après le cycle de l'eau (2 tomes) et le cycle de la terre (2 autres), le premier volume du cycle de l'air vient de sortir : la série Okko s'étoffe sous la plume de Hub (Humbert Chabuel).
Les dessins sont plutôt sympas (deux belles planches de la BD : ici et ) et savent mettre en valeur les japoniaiseries dont nous sommes friands.
Le cycle de l'eau nous valait quelques beaux paysages d'îles, de bateaux et même de châteaux suspendus. Le cycle de la terre nous emmenait en montagne à la découverte de mystérieux monastères accrochés à flanc de rochers.
Le cycle de l'air nous emporte dans une vallée où soufflent des vents magiques, les kamikazé (les vents des kamis - les vents des dieux), comme ceux qui jadis, protégèrent le Japon des invasions maritimes du Khan mongol.
Dans cette BD, la petite équipe qui accompagne le sieur Okko est plutôt amusante : un moinillon porté sur le saké qui invoque les kamis un peu trop facilement, un féroce guerrier aux forces surnaturelles qui, comme dans les jeux vidéos, met plusieurs planches ... à récupérer d'une attaque ennemie, ...
et l'humour qui pimente les dialogues est plutôt bienvenu qui fait qu'on ne se prend pas trop au sérieux.
On attend la suite du cycle de l'air impatiemment, d'autant que dans ce nouvel épisode, le sieur Okko qu'on avait accompagné durant les quatre premiers tomes, perd la face lors d'un duel contre un bunraku de combat. Et quand on dit "perdre la face", il faut comprendre que sa face, proprement détachée du cou par le tranchant d'un sabre, roule à terre ... que se passe-t-il donc ?
D'autres planches de la BD sur le site officiel.


Pour celles et ceux qui aiment que les kamis les accompagnent.
PlaneteBD en parle.

BD : Carthago

Les dents de la mer.

Cette fois Christophe Bec laisse les pinceaux à Éric Henninot et prend les commandes du scénario.
Coïncidence ou air du temps, on retrouve dans Carthago, une fable écolo qui rappelle un peu le cycle de Léo (Aldébaran, Bétélgeuse et Antarès) mais une fable qui en serait la face sombre, le côté obscur.
Au fin fond du Pacifique, une plate-forme de forage off-shore perce par erreur une grotte sous-marine géante qui abritait des monstres fossiles auprès desquels les tyrannosaures faisaient figure de gentils toutous : des bancs de mégalodons (l'ancêtre géant du requin, avec des dents grosses comme notre tête) sont lâchés dans les mers ... de quoi attiser les peurs, les convoitises, et toutes sortes d'aventures, d'autant que les grosses bébêtes semblent cacher bien d'autres mystères encore (on parle d'Atlantide, on croise une jeune fille à branchies - tiens comme dans Antarès justement, ...).
On plonge dans une sorte de Jurassik-lac.
Les deux premiers tomes de la série plantent le décor (et quelques crocs aussi) avec différentes histoires qui démarrent ici ou là et qui s'entrecroisent comme dans un thriller américain : dans un lac de l'Aveyron, dans le lagon australien, dans le golfe de Djibouti, dans le Pacifique, et même au Tibet ou dans les Carpathes, ...
Un montage plutôt dynamique, très cinéma.
Les requins de la finance qui président aux destinées de la plate-forme de forage (qui s'appelle Carthago) préfèrent ne pas suspendre leurs activités nocives ... alors, est-ce que Carthago delenda est ? ... on attend la suite avec impatience.
Une planche ici, en guise d'amuse gueule.


Pour celles et ceux qui aiment les grosses bêtes.
D'autres planches chez Coolture. PlaneteBD en parle.

Cinoche : Coraline

Coraline au pays des merveilles.

La 3D envahit lentement mais surement nos écrans et si le Technicolor avait enjolivé notre enfance, les gosses de la nouvelle génération verront certainement les prochains James Bond en relief ...
Mais d'ici là il faudra patienter encore un peu et la perspective de la troisième dimension reste pour le moment cantonnée aux films d'animation.
Bon public et toujours prêts à s'enthousiasmer pour le progrès, on est donc allés voir Coraline.
Et nous voici comme toute la salle, fébriles avant la séance, en train de chausser nos lunettes en plastique. On n'était pas les seuls à s'emballer pour la réalité virtuelle.
Et c'est bien la virtualité qu'évoque ce film : les parents de la petite Coraline préparent sur leurs PC (chacun dans une pièce de la maison !) un superbe catalogue de jardinage alors qu'ils ne veulent pas se salir les mains et que leur propre jardin est laissé à l'abandon.
N'arrivant pas décrocher ses parents de leurs claviers, Coraline s'ennuie désespérément jusqu'à ce que, telle Alice, elle trouve, elle aussi, un passage vers une autre réalité : derrière une petite porte de la maison s'ouvre un tunnel vers une sorte de double de sa vie et de sa maison. Une maman super-attentionnée qui lui cuisine de bons petits plats, des voisins super-sympas, un papa super-amusant, etc. Bref, c'est le rêve.
À une condition : accepter de se voir coudre des boutons sur les yeux ...
Forcément ça dégénère et Coraline découvre bientôt le piège derrière les apparences. Mais tout est bien qui finira bien.
On est tout de même ressortis un peu déçus de cette incursion dans la troisième dimension.
Il y avait là un beau sujet et surtout un personnage de petite fille pas ordinaire, bien croquée et bien craquante.
Mais c'est comme si Henri Selyck avait hésité entre le public des grands et celui des petits, ne sachant trop s'il pouvait laisser libre cours aux délires qui partent ici ou là mais qui sont bien trop vite ramenés à la raison.
Il en va de même pour la 3D qui, certes donne évidemment du relief à l'animation c'est fait pour ça, mais dont les effets spéciaux sont distillés au compte-goutte comme si, là encore, on avait hésité pour permettre la diffusion d'une copie compatible en 2D standard.
Bref, un petit goût de trop peu ... dommage.
Vivement la sortie de l'Âge de glace 3, avec un 3 comme dans 3D !


Pour celles et ceux qui aiment que les petites filles pas sages.

Cinoche : Looking for Eric

Vos gueules les mouettes.

Un instant on avait pu croire avec les bandes-annonces de ce Looking for Eric, que Ken Loach avait disparu et s'était ré-incarné en entraineur des stades.
Mais non, le vieux routier du cinoche est toujours là et roule toujours à gauche, pour nous tirer des portraits comme lui seul sait les faire : on est chez les vrais gens, ceusses qui bossent, torchent leurs mômes, bref la Grande-Bretagne d'en-bas.
Et ici l'ami Cantona n'est qu'un (heureux) prétexte : un miroir dans lequel Steve Evets (remarquable : il porte le film sur ses épaules) essaie de se redorer une image, de positiver comme on dit.
Autour de lui une bande de collègues comme on en fait plus (ils sont facteurs).
Et on a donc droit à un admirable portrait de groupe, très humain, avec des scènes mémorables, grands moments de cinéma.
Comme celle où ils essaient de positiver et s'imaginent en personnages charismatiques (c'est ce que recommande le bouquin de psycho emprunté à la bibliothèque), les voilà donc rêvant à... Fidel Castro, Nelson Mandela, Gandhi, Sammy Davis Jr, ... et Cantona !
Et cette autre scène où les mêmes collègues tentent de dérider Steve Evets qui broie du noir devant son courrier à trier et qui lui racontent chacun leur tour une blague encore plus nulle que la précédente !
Et bien sûr la séquence finale, qu'on  ne vous dévoile pas car elle vaut son pesant de chopes de bière !
Le film reste cependant inégal et s'étire parfois un peu en longueurs, dommage.
Reste qu'il faut remercier le grand Ken pour nous avoir réconcilier - totalement - avec Éric Cantona et - un tout petit peu - avec le foot.
Cantona apparait peu mais s'avère magistral de dérision et de second degré pour quelqu'un qu'on croyait à peine plus futé que sa marionnette des guignols, chapeau !
Ne manquez pas pendant le générique de fin, la vidéo de la conférence de presse où Cantona professa la célèbre et définitive sentence sur les mouettes !
Allez, on vous la donne ici sur Bluetube (là, il faut avoir vu le film pour suivre !).
When the seagulls follow the trawler, it is because they think sardines will be thrown into the sea ...


Pour celles et ceux qui aiment les tirs au but.

Bouquin : Monstrueux

Trop belle pour toi.

On avait été emballé (étonné puis emballé) par le précédent roman de Natsuo Kirino : Out, qui avait même terminé sur notre podium l'an passé.
Monstrueux, pourtant plus récent, s'avère une demi-déception.
Est-ce dû à la traduction de seconde main (une traduction de la version anglaise elle-même traduite du japonais) ? Est-ce dû à la construction du roman, pas toujours homogène, à ses quelques longueurs ?
On retrouve pourtant les caractéristiques des romans de Natsuo Kirino : histoire contée à plusieurs voix, histoire ordinaire de l'horreur quotidienne, histoire de femmes malmenées dans le Japon d'aujourd'hui.
Monstrueux (Grotesque en VO), raconte la vie de trois femmes : deux sœurs et une amie de collège. Les deux sœurs sont métis (le père est suisse) et l'on effleure le racisme nippon. La sœur cadette est l'incarnation de la beauté et cela lui sera fatal.
Le sort de la sœur ainée et de l'amie d'école ne vaudra guère mieux et toutes les trois finiront dans la prostitution au terme d'une lente mais inexorable descente aux enfers.
La vie de ces trois adolescentes qui deviendront femmes et finiront prostituées est emplie de haine, de mensonge, de noirceur, de jalousie, de rancœur, ... brrr.
[...] - Tu n'as jamais souhaité qu'elle meure, ta sœur ?- L'idée ne me quitte jamais. Mais il y a d'autres gens que j'aimerais voir mourir avant elle !- Comme qui ?Il était parfaitement sérieux.Qui j'aurais aimé voir mourir ? Ma mère, Kamei, le directeur du bureau des recherches, des tas de gens en fait, pensai-je. Il n'y a personne que j'apprécie vraiment. Et personne ne m'a jamais aimée, me dis-je soudain.
Amoureux des intrigues policières, passez votre chemin.
C'est glauque voire trash et on persiste à croire que le pessimisme très noir de Natsuo Kirino n'est qu'un petit reflet obscur du Japon.

Pour celles et ceux qui aiment les curiosités.
Points édite ces 717 pages qui datent de 2003 en VO et qui sont traduites de l'anglais par Vincent Delezoide.
L'ombre du polar en parle, et plutôt bien, Cottet aussi.

BD : Lulu femme nue

La vie ordinaire des gens ordinaires.

Qu'est-ce donc qui fait le charme prenant de cette BD qui, mis à part son titre un peu racoleur, ne paie pas de mine ?
Des dessins pas tape-à-l'oeil pour deux ronds, une histoire ordinaire de gens ordinaires, ... mais alors qu'est-ce donc qui fait qu'une fois en mains, on ne peut plus la lâcher ?
Même à l'occasion d'une petite relecture par ci ou par là, nous voici happés par le destin de Lulu femme nue
Mystère et surtout magie de l'auteur-dessinateur, Etienne Davodeau.
L'histoire de Lulu est pourtant des plus banales : délaissant la recherche d'emploi, le mari un peu beauf (ouais, beaucoup), les enfants, les amis et sa vie ordinaire, Lulu plaque tout son petit monde et s'offre une escapade ...
L'astuce du scénario consiste à nous raconter cela par bribes, qu'on découvre peu à peu au cours d'une soirée qui réunit les amis de Lulu : petit à petit, se reconstitue la fugue de Lulu et peu à peu, on découvre qui se cache derrière Lulu.
Le dessin est doux mais l'histoire est amère, on lit et on relit ce premier épisode et on ne sait toujours pas ce qui peut faire le charme prenant de cette BD !
Vivement la suite ...
En attendant, une autre BD de cet auteur, Chute de vélo, est entrée dans la Pile À Lire !

Pour celles et ceux qui aiment les vrais gens. 
Le site officiel. PlaneteBD en parle.

Miousik : Paolo Nutini

Le blues écossais.

On avait déjà repéré Paolo Nutini il y a quelques temps et on vous avait fait écouté ici Jenny don't be hasty .
Le nouvel album Sunny side up est une véritable révélation.
Avec sa voix rocailleuse et sa gueule d'ange, ce jeune écossais de 22 ans crie sa peine comme plus grand monde aujourd'hui.
Et ce second album, avec une pop-folk aux accents de soul très marqués, une riche orchestration, et bien sûr cette voix inclassable, démontre une étonnante maturité (Ethan Johns, le producteur de Ray LaMontagne, aurait dit-on, mis la main à la pâte).
Comme le dit l'une des chansons : it takes a worried man to sing a worried song ...
Alors voici quelques belles chansons d'amour comme :
- Candy

Darling I'll bathe your skin, I'll even wash your clothes
Just give me some candy, before I go
Oh, darling I'll kiss your eyes and lay you down on your rug
Just give me some candy after my heart

- No other way

Ohh babe, yeaahhh baby
i want you babe, im, im home babe
so take me in your arms
oh babe, baby, love me like you do
oh kiss me like you do, and baby you bet I'll do it for you
ohh nooo, hold me like you do

Oh ce I'm home, on ne peut plus en décrocher, prenez le temps d'écouter ça, le petit écossais y met toute son âme ... et semble retrouver là-haut celle de Janis Joplin. Bluffant.


Pour celles et ceux qui aiment l'âme de la soul.

Cinoche : Terminator

Schwarzy fait de la résistance.

"Si vous lisez ce message, c'est que vous faites partie de la Résistance".
Qui sait, peut-être qu'un jour vers 2018, ce blog aura résisté à la guerre apocalyptique avec les machines et cette phrase prendra alors tout son sens sur vos écrans, comme les exhortations à la radio de John Connor, dans le style : les humains parlent aux humains.
En tout cas moi aussi je prépare mon futur, sait-on jamais, comme John Connor, sa maman Sarah, son père Kyle qui est plus jeune que son fils parce qu'il a pas encore rencontré sa mère dans le passé, un passé qui faisait que le futur sera bien ce qu'il est, enfin bref leur histoire est devenue un standard ...
Ce nième épisode de la saga Terminator est plutôt bien fichu avec même quelques personnages (la petite black muette !), un petit peu de scénario, un zeste de Mad Max et quelques relents de Soleil Vert.
Bien sûr ça canarde et bombarde à tout va et la guerre apocalyptique contre les machines n'est pas de tout repos, ça on le sait depuis Schwarzenegger et James Cameron ... c'était en 1985 !
Les précédents épisodes m'avaient laissé un souvenir un peu plus ironique, la gueule à Schwarzy y étant peut-être pour quelque chose. Aujourd'hui, on dirait que Christian Bale se prend un peu trop au sérieux, même s'il croise encore le masque de Schwarzy sur la tronche mécanique du dernier né de la série des Tx00 !
Mais bon, soyons bon public et sachons goûter le charme de ces résistants équipés d'armes et d'ordinateurs de haute technologie en train d'écouter les messages de leur QG sur de vieux transistors ou encore John Connor passant et repassant les cassettes de sa maman sur un vieux magnétophone, hmmm, savoureux.
Eh les p'tits gars du futur qui me lirez plus tard, tiendrez bon et ne laisserez pas la victoire à ces p.... de machines : elles n'aimeront pas les vieux rocks qui passaient à la radio !


Pour celles et ceux qui aiment les humains et un peu les machines quand même, y'en a beaucoup.

Bouquin : Dans la brume électrique …

Au fond du bayou.

Merci, merci à Bertrand Tavernier. Deux fois merci.
Merci pour nous avoir donné le film Dans la brume électrique il y a quelques jours.
Merci pour nous avoir fait connaître James Lee Burke et son roman Dans la brume électrique avec les morts confédérés.
Dans notre billet sur le film, on parlait d'un montage très «livresque» (déroutant dans les premières images) et le bouquin s'avère particulièrement fidèle au film !
C'est rare qu'on procède dans ce sens-là. D'habitude on préfère lire avant de voir : le ciné impose ses images, ses sons et «referme» le champ des possibles que la lecture laisse grand ouvert.
Mais là, forcément, on ne pouvait que suivre Tavernier et découvrir James Lee Burke qu'on ne connaissait pas jusqu'ici, faute de goût impardonnable.
Car, assurément, voilà un excellent polar.
Dans la plupart des standards du genre (Connelly, Mankell, Indridason,  ...), on retrouve des flics, des pros, englués jusqu'au cou dans la fange nauséabonde de nos grandes villes modernes : ce sont nos égoutiers, ils sont nés dedans, ils y laisseront leur peau sans doute, peut-être n'ont-ils même pas eu droit à une âme, ...
À l'opposé, chez Hillerman, William G. Tapply, ou ici James Lee Burke, on a affaire à des flics ou des demi-flics, solidement ancrés dans leur "campagne rurale" (les réserves navajos, le Maine, le bayou, ...) et, avec une certaine nonchalance, ils tentent de chasser d'un revers de main l'écume nauséabonde qui (venue sans doute des villes ?) dérange la communion avec la nature.
En quelque sorte, le flic des villes (celui qui fait nos poubelles) et le flic des champs (celui qui défend son territoire).
Bon assez pontifié, revenons à nos confédérés dans la brume du marais.
À New Iberia près de La Nouvelle-Orléans, la torpeur étouffante du bayou est seulement troublée de temps en temps par les orages et ouragans venus du Golfe du Mexique. Jusqu'à ce que l'on retrouve un, puis deux, cadavres de jeunes filles sauvagement mutilées.
Dans le même temps, les notables de la petite bourgade se réjouissent de voir revenir au pays un enfant pas sage mais avec les milliers de dollars utiles à la production et au tournage d'un film. Même s'il s'agit d'argent sale puisque l'enfant prodigue est devenu un gangster notoire.
Avouez qu'il y a là de quoi troubler la paix que croyait avoir bien mérité Dave Robicheaux !
[...] À 6 heures le lendemain matin, je pris une tasse de café et le journal que j'emportai sous la galerie et m'installai sur les marches. L'air était frais, bleui par l'ombre sous les arbres et chargé des odeurs de belles-de-nuit en fleur et des coques de noix de pacane qui moisissaient dans la terre humide.
Tout en lisant le journal, m'arrivaient le bruit des bateaux qui quittaient mon ponton et les voix des pêcheurs sur l'eau. Puis j'entendis quelqu'un remonter la pente du jardin au milieu du feuillage, je baissai mon journal et aperçus Mickey Goldman qui se dirigeait à grands pas vers moi comme un homme en quête d'une dispute.
Le bouquin a l'avantage sur le film de faire ressentir les odeurs du bayou mais le ciné avait apporté un petit plus grâce à la musique : le roman est donc à lire avec la chanson du générique qui balance entre blues afro et gigue cajun : la terre tremblante  avec les voix de Dirk Powell et Courtney Granger.
Tavernier/Burke : match nul !


Pour celles et ceux qui aiment le bayou cajun.
Rivages noir ré-édite ces 480 pages qui datent de 1992 en VO et qui sont traduites de l'anglais  par Freddy Michalski.
Eireann, Thom, ... n'avaient pas attendu le film pour découvrir cet auteur. L'ombre du polar dresse son portrait. Un autre site sur son oeuvre.

BD : Antarès

Fable écolo.

On avait déjà arpenté les rives d'Aldébaran puis les canyons de Bételgeuse.
Nous voici avec toujours autant de plaisir dans les plaines d'Antarès (les deux premiers tomes de cette nouvelle "saison" sont parus).
Cette BD qui pourrait passer pour une aimable bluette (la première série, Aldébaran, évoquait les premières amours adolescentes ... mais depuis les héros ont grandi !), cette BD possède un charme indéfinissable ... à quoi cela tient-il donc ? 
Peut-être le discours gentiment écolo ... sans doute la rêverie de colonisation des exo-planètes ... certainement la faune aux formes douces et aux pelages colorés dont Léo (Luiz Eduardo de Oliveira), l'auteur-dessinateur brésilien, peuple ces lointaines contrées.
Chaque planète est l'occasion de faire défiler un nouveau bestiaire et de renouveler notre coup de cœur. 
Aldébaran (ça date de 1990 !) prenait le temps de planter le décor spatio-temporel dans lequel allait évoluer l'équipe partie à la conquête de ces planètes inexplorées. 
Bételgeuse (en 2000) reprenait le flambeau, le scénario s'étoffait peu à peu, les personnages mûrissaient et de nouvelles bestioles venaient à notre rencontre (ah, les fameux Ium Ium !).
Aujourd'hui, les deux premiers volumes d'Antarès semblent évoluer plus dans l'air du temps : on y parle de secte, de magouilles financières et mercantiles, et l'esprit un peu rousseauiste des premiers volumes s'estompe ...
À suivre ou à découvrir !
Une planche d'Antarès à découvrir ici même.
À quand Les mondes d'Aldébaran en dessin animé ?


Pour celles et ceux qui aiment les drôles de bêtes.
Le site officiel (avec fonds d'écran et animations), une interview de Léo (avec des dessins) et d'autres avis sur Critiques Libres. PlaneteBD en parle.

Miousik : Olle Nyman

Le swing venu du froid.

Décidément la Suède envahit nos oreilles : après Sophie Zelmani il y a peu, voici Olle Nyman depuis la petite ville de Lulea, là-bas tout en haut.
C'est chez Fargo, label parisien, qui enregistre également Alela Diane, cocorico !
Entre blues, soul et folk-pop, on vous laisse découvrir ce premier album plutôt homogène avec deux extraits :
- Don't let those bastards reel you in
- A string of hope


Pour celles et ceux qui aiment le swing même venu du froid.
Et c'est ce soir à l'Olympia en première partie d'Alela justement !