Cinoche : Vivez libre

Mal de vivre.

Nos avis sont très partagés sur ce Non, ma fille tu n'iras pas danser du breton Christophe Honoré.
Pouce baisséMAM s'est plutôt ennuyée, n'allant pas au ciné pour y retrouver les mêmes tourments que dans la vraie vie, en tout cas sans plus de perspectives. L'éloge de l'inconstance selon le breton.
Pouce levéBMR a, lui, plus apprécié, considérant que Honoré réalisait là un film plutôt honorable.
Avec d'abord quelques actrices qu'on aimerait voir plus souvent : Marie-Christine Barrault, la mère, avec ses yeux inoubliables, Marina Foïs, la sœur, avec sa voix et sa diction impayables, et bien sûr Chiara Mastroianni, avec ses longues jambes, une actrice que ses parents ne peuvent décidément pas renier.
Et de parents, il est justement question ici puisque nous voici dans une famille (et dans une maison de famille) comme tant d'autres, où chacun étouffe, où chacun s'étouffe.
Chiara n'arrive pas à trouver sa place dans la vie, rejette l'omnipotence de sa mère mais vient en vacances chez elle, passe d'ex en amant sous le mode je pars mais tu reviens, étouffe à son tour ses propres enfants qui ne lui laissent guère de répit, ... le mal de vivre incarné !
Le jeu de trois (belles) femmes (la mère et les deux sœurs) dont aucune ne semble tirer son épingle.
Chacun fait des plans pour remettre Chiara dans le droit chemin (il est d'ailleurs longuement question de la chanson Making plans for Nigel (XTC 1979) que l'on avait retrouvée avec la voix de Camille, on en parlait ici-même - on reparlera bientôt de Nouvelle Vague).
Le film oscille entre la maison de Bretagne et la vie parisienne et il est ponctué de deux belles légendes bretonnes dont l'une est mise en images à mi-parcours de manière curieuse (incongrue, dira MAM), façon office du tourisme et folklore local.
Cette histoire est celle de Katell Gollet (Catherine la Perdue) qui, préférant la danse et la fête aux rigueurs du mariage, promet à son père ou tuteur qu'elle épousera bien un garçon, certes, mais uniquement celui qui sera capable de la faire danser douze heures durant. La fête est organisée et Katell épuise les garçons du village, un à un, qui tombent littéralement morts de fatigue. Jusqu'à ce qu'un inconnu se présente, chaussé et botté de rouge, qui la fait danser tant et si bien que c'est elle qui se perd en enfer.
L'autre légende racontée dans le film (par la mère à ses petits-enfants) est celle d'une mère qui vend son enfant au diable en échange de richesses et plaisirs terrestres : elle aussi y perd tout, et son enfant et son âme.
Chiara Mastronianni est ainsi dans le film : incapable de choisir un homme, incapable d'assumer ses enfants, incapable de renoncer à sa liberté de choix, une liberté qui disparait évidemment lorsque le choix est fait ...
Le second titre du film est Vivez libre ... Le message d'Honoré est clair et inscrit en grosses lettres sur l'affiche !


Pour celles et ceux qui aiment la liberté de l'inconstance.
Benjamin en parle sur Playlist. Cuny également.

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