Cinoche : The social network

Selection network.

Il aura fallu que MAM traîne BMR par les oreilles pour qu'on soit de justesse parmi les derniers à aller voir Social Network au cinoche.
Pourtant on est plutôt branché aïl tek, alors pourquoi on n'était pas attiré par Fesse de Bouc ?
Pourtant le nom du réalisateur David Fincher aurait dû nous allécher (on lui doit notamment : Zodiac et Benjamin Button).
Surtout que finalement, comme le disait déjà la plupart des critiques, le film s'avère plutôt bien ficelé et suffisamment “compliqué” pour stimuler un spectateur déjà au courant de tout, même sans profil sur FB dot com.
Un spectateur plongé en plein cœur de deux procès simultanés de Mark Zuckerberg avec ses anciens amis devenus ses nouveaux ennemis : des collègues étudiants à qui il a “emprunté” l'idée du trombinoscope pour la mettre en pratique plus vite qu'eux, et un autre ami étudiant à qui il a emprunté la mise initiale de mille dollars qui fera de lui le plus jeune milliardaire de la planète. Mais cet “ami” étudiant, lui, ne sera pas milliardaire.
Deux procès agrémentés de longs flash-backs sur le départ de cette success story, pour nous dresser un portrait peu reluisant de l'arrogant et asocial(1) Mark Zuckerberg, surdoué de l'informatique, roi du script et finalement prince des affaires. Ok, on a compris que Zuckerberg n'est pas sympa, qu'il est imbuvable, qu'il a piqué l'idée, qu'il a pas rendu le fric, qu'il vaut mieux ne pas l'avoir comme ami même sur Facebook, et tout et tout.
Mais justement, tout l'intérêt du film n'est pas ce portrait de Zuckerberg: la clé, c'est bien le portrait de ce monde étudiant et de ce monde des affaires qui ont porté aux sommets la réussite sociale de Mr. Facebook.
Car les flash-backs émaillant les minutes des procès nous plongent en plein Moyen-Âge ... plus précisément en 2004, dans les Universités américaines (Harvard entre autres) gangrenées par les clubs, les bizutages, les confréries, les alpha kappa etc.(2)
Ce n'est pas tant par dépit amoureux(3) que plutôt par envie de réussir et jalousie de ne pas être coopté dans un de ces clubs à réseau très fermés, que Mark Zuckerberg se vengera en réalisant Facebook.
Ce réseau social si prisé des jeunes n'est donc pas né d'un hacker fou bricolant dans son garage mais d'un fils à papa jaloux d'autres fils à papa sur un campus de fils à papa, qui tous ne rêvent que de décrocher le jackpot, à commencer par une bonne planque dans une boîte de l'un des papas. Ces universités américaines n'ont d'université que le nom et ressemblent beaucoup plus à nos grandes écoles élitistes qu'au mirage égalitaire et démocratique de nos universités européennes.
Le terreau sur lequel Facebook a fleuri ne sent pas bien bon ...
Et c'est finalement tout le mérite de ce film que de décortiquer soigneusement et froidement ce process(4)
Sous des apparences trompeuses de success story branchée, David Fincher nous dresse un portrait édifiant [d'une partie] de notre jeunesse moderne.

(1) : un comble pour le fondateur du plus grand réseau social, même virtuel ...
(2) : oui, oui, comme un Harry Potter pour adultes, y'a même une formule magique !
(3) : la légende et le film nous raconte que sa petite amie l'a plaqué et que donc il se venge sur son blog et en créant un site de “chalenge” entre les filles du campus, na !
(4) : pour parler comme un fils à papa !



Pour celles et ceux qui aiment comprendre.
Nico en parle (longuement). Critikat est plus sévère (comme d'hab !).

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