Bouquin : Crimes de Seine

Après Danièle Thiéry, le déluge.

Avec son dernier polar, on découvre cette auteure, Danielle Thiéry, ancienne commissaire qui n'en est pas à son premier épisode.
Il faut bien commencer.
Il faut dire que ce Crimes de Seine est campé dans un décor plutôt alléchant : en 2013, la Seine déborde mais pour de bon cette fois et voici Paris inondé par une crue centennale(1).
La dernière date de 1910. La prochaine est pour bientôt.
Les Mayas l'annonçaient pour 2012 avec tout plein d'autres catas, Danielle Thiery parierait plutôt sur 2013.
Pour les lecteurs de son bouquin, c'est pour cet été, malgré la sècheresse !
Un roman bien documenté, et on “plonge” avec intérêt dans la description apocalyptique d'un Paris complètement désorganisé. Cellule de crise, évacuations en tous genres(2), PC préfectoral, tout y est minutieusement décrit. Façon film catastrophe à l'américaine. L'ambiance est garantie et on se surprend de temps à autre à jeter un regard par la fenêtre : mais non, dehors c'est l'été, il ne pleut pas !
On se félicite au passage d'habiter sur les hauteurs du XIV°, ce qui semblerait nous laisser un peu de répit, à moins que les immeubles bâtis sur les carrières ne s'effondrent ...
Côté polar, dame Thiery tient son rang et nous a concocté une petite enquête captivante. Abracadabrante mais passionnante. Le commissaire Marion (pardon : La commissaire Marion), son héroïne habituelle(3), est abattue d'une balle en pleine tête. Coma. Hôpital (La Salpêtrière justement). Et puis voilà que le brancard disparaît avec Marion dessus. C'est louche, non ?
Et puis voilà que des momies refont surface, délogées par les eaux. Des momies vieilles de quelques milliers d'années, façon Ramsès.  Et puis des momies beaucoup plus jeunes aux ongles de pieds vernis, embaumées il y a quatre ou cinq ans, façon tueur fétichiste en série. Aïe, aïe, aïe ...
Tout cela a un petit air gothique, très parisien, un léger parfum de Fred Vargas (mais sans Adamsberg, hélas).
Les adjoints de Marion mènent leur enquête, surnagent dans les eaux qui montent, qui montent, et naviguent entre les remous habituels de la guerre des polices.
La crue restera dans les annales, forcément elle est encore plus haute que celle de 1910.
L'écriture (sans fioritures) et l'enquête (captivante mais sans grande originalité) s'oublieront peut-être.
Tout cela est comme formaté pour faire une série télé, mais c'est courant aujourd'hui.
Outre la crue, l'autre originalité du roman est d'être écrit au féminin : c'est la commissaire Marion qui disparaît, c'est une préfète qui tente de sauver Paris des eaux, c'est une autre commissaire qui est aux commandes de la Crim', c'est les femmes et pas les hommes que l'adjointe de Marion préfère, etc. Il y a donc beaucoup d'eau et beaucoup de femmes dans ce bouquin !
Avec une fin policière ... entre deux eaux ..., voici un petit polar bien sympa pour cet été, désaltérant.
(1) : Wiki nous rappelle qu'il ne faut pas confondre crue centennale et crue du siècle, mais pour le roman on s'en fout
(2) : des tableaux du musée d'Orsay aux malades de la Salpêtrière, ...
(3) : bon c'est malin ça de zigouiller son héros, va falloir qu'on lise les épisodes précédents si on veut faire sa connaissance alors ?

Pour celles et ceux qui aiment Paris, même sous l'eau.
Payot Rivages édite ces 380 pages qui datent de 2011.
Lo en parle, Jean-Marc aussi, d'autres avis sur Babelio.

Miousik : Fête de la -

Vive le 21 juin.

Histoire de fêter la musique, voici une petite compile de rien que des nouveautés sorties dans les bacs depuis ce début 2011.
Pas forcément de quoi se concocter un album pour chacun de ces artistes pris un par un (on en aurait déjà parlé ici) mais finalement tout plein de petites musiques sympas sorties cette année.
Et puis, vos oreilles y piocheront peut-être quelques belles découvertes ...
Il y en a qu'on connaissait déjà mais qui nous reviennent avec du neuf : Keren Ann, Moriarty, Julia Stone, Norah Jones, ...
Il y en a d'autres qu'on aura eu le plaisir de découvrir cette année : Ladylike Lily (Orianne Marsilli), Selah Sue, Armistice, Brigitte, McMorrow, McCombs, Mariza, Charles Pasi, Raphaële Lannadère (ou L), Mélanie Laurent, Hugh Laurie(1), Lola Lafon, Elsa Kopf, ...
Alors : fêtes vous de la musique ...
Et comme aujourd'hui il faut que ça swingue, alors un petit coup de cœur pour Joan Wasser, alias Joan as police woman et sa basse ronflante : The Magic, c'est elle qui ouvre notre playliste.
Pour être tout à fait honnêtes, signalons aussi quelques déceptions cette année : les nouveaux albums de The Do et même d'Alela Diane (et oui, même elle ...) sont très très décevants, mais que cela ne vous empêche pas d'apprécier les autres bonnes surprises de cette première moitié de 2011.

(1) oui, on reste dans la rubrique "du DVD au CD" avec le Dr. House préféré de MAM


Pour celles et ceux qui aiment la musique.

Cinoche : L’affaire Rachel SInger

Rattrapés par le passé.

Côté scénario :

L'histoire (même s'il s'agit d'une pure fiction) est passionnante : dans les années 60, en pleine guerre froide, un commando du Mossad est chargé d'exfiltrer (comme on dit) depuis Berlin Est, un ancien tortionnaire nazi : le chirurgien de Birkenau. L'affaire cafouille et ils sont obligés d'abattre l'affreux.
Trente plus tard, les trois membres du commando se retrouvent à Tel Aviv.
Depuis, la femme est marié à l'un d'eux.
Lui, est devenu une huile des services israéliens.
Elle (Helen Mirren), a propulsé leur fille sur le devant la scène qui a écrit un bouquin sur leur aventure.
Le troisième ... allez, on vous laisse découvrir les premières images chocs du film.
Ces trois-là partagent un lourd mensonge. Un trop lourd secret.
Que cache L'affaire Rachel Singer(1) ?
Que s'est-il réellement passé le 31 décembre 1965 à Berlin-Est ?
Que raconte donc le bouquin de la fille, écrit à la gloire de ce commando ?
D'où vient cette cicatrice qui défigure Helen Mirren ? Pourquoi s'est-elle mise à boire ?
Que fait son mari sur une chaise roulante ? Pourquoi leur couple s'est-il déchiré ? Et le troisième larron, pourquoi ...
En 1965, ils étaient jeunes, fraîchement embrigadés. Une femme, deux hommes, coincés dans la promiscuité d'un appartement délabré de Berlin-Est. Le trio commando se fera triangle amoureux. Avec un prisonnier encombrant, cela deviendra bientôt insupportable.
L'histoire est passionnante, passionnément racontée, les aller-retours entre passé trop lourd et présent insupportable sont parfaits.

Côté mise en scène :

Malheureusement le film se complait un peu trop dans la facilité de certains effets chocs (des premières images, on l'a dit, en passant par le doc gynéco jusqu'au final dans un hôpital ukrainien digne de Stephen King). La violence ou la tension auraient gagné à être suggérées un peu plus subtilement. On finit par fermer les yeux un peu trop souvent.
Très critiqués également, les quelques dialogues entre l'ancien nazi et ses geôliers juifs : pas vraiment utiles, ces propos éveillent maladroitement un sujet trop sensible.
Restent Helen Mirren, impeccable, qui campe Rachel Singer en 1990 à Tel Aviv et Jessica Chastain qui tient le rôle, jeune, en 1960 à Berlin. Elles font l'affiche ... et le film.

(1) : remake d'un film israëlien de 2007 dont le titre était The debt, La dette


Pour celles et ceux qui aiment les espions, fussent-ils du Mossad.
Critikat en parle.

Cinoche : Minuit à Paris

I love Paris.

Véro et MAM ont traîné BMR jusqu'à Minuit à Paris.
Woody Allen et Carla Bruni : c'est dire les efforts que firent les deux commères pour attirer le compère ... qui, ma foi, s'il est entré à reculons, n'a pas regretté l'escapade.
Un petit film (le grand Woody a pris sa retraite il y a longtemps), un petit film gentillet pour les amoureux de Paris. I love Parisss nous dit Woody.
Et il nous envoie tout plein de cartes postales. So cliché.
I love Parisss, comme avant lui, le dirent, Picasso, Cole Porter, Matisse, Hemingway, Dali ou même les Fitzgerald.
Toute une galerie d'anciennes stars que rencontre le héros au hasard de ses pérégrinations nocturnes : chaque soir, aux douze coups de minuit, une superbe Peugeot des années 20 passe le prendre pour l'emmener dans le Paris de l'Âge d'Or.
Le jour venu, notre homme-cendrillon retrouve sa promise (il va se marier) et sa belle-famille, caricatures de riches américains en vacances, tout comme le Paris de Woody est une caricature des milieux artistes parisiens.
Le héros noctambule arpente les pavés de Paris et finira par découvrir ... une parisienne.
Il faut se laisser gentiment prendre à ce jeu de Disneyland. Sans autre raison que de nous faire partager ce que l'on sait déjà : Paris est la plus belle ville du monde, fréquentée par les plus grands esprits de ce monde.
Belles images, belle musique, jolies évocations du passé glorieux, littéraire ou artistique.
Et puis, Marion Cotillard en robe des années 20 ... hmmmmm.
Un petit film sans prétentions mais une balade sympathique.


Pour celles et ceux qui aiment Paris et les parisiennes.
Critikat en parle, toujours féroce, Lo a bien aimé.

Cinoche : Une séparation

Téhéran (bis).

Il y a un peu moins de deux ans, le public français découvrait le cinéaste iranien Asghar Farhadi avec À propos d'Elly. Aujourd'hui tout le monde se précipite(1) vers Une séparation. Avec raison.
Cette séparation raconte plusieurs histoires, qu'on peut lire, comme toujours chez Farahdi, à plusieurs niveaux. L'une des histoires est une histoire de famille : la séparation d'un couple avec une jeune adolescente au milieu.
Asghar Farhadi est un cinéaste de tout premier ordre, un grand pro de la direction d'acteurs (il est originaire du monde du théâtre).
Il ne lui faut que quelques plans pour qu'on se sente entièrement à leurs côtés, complètement immergé dans cette famille, adoptant le point de vue de l'un puis de l'autre.
Pour Elly, notre billet disait : il faut moins de deux minutes à Asghar Farhadi pour que l'on fasse partie de la bande.
L'un des grands mérites des films de Farhadi est de nous faire découvrir un peuple iranien(2) très très loin des clichés véhiculés par les médias et les journalistes. Des gens comme nous(3). Bon, disons comme nous il y a quelques années.
Notre billet sur Elly disait : on oublie complètement que l'on est en Iran, tant ce groupe d'amis à l'ambiance bon enfant pourrait être au bord du Pacifique en Californie ou ailleurs encore.
Avec cette séparation, on pourrait se croire au cœur du cinéma social italien des années 70/80.
Un couple se sépare donc, elle (superbe Leila Hatami !) veut quitter le pays et partir à l'étranger.
Lui ne veut pas. Leur fille (très juste Sarina Farhadi), toute jeune adolescente, se retrouve écartelée au milieu, tout à la fois enjeu, trait d'union, témoin ou ancrage. C'est aussi à travers son regard que l'on voit souvent ce qui se passe.
Le père s'occupe du grand-père, atteint d'Alzheimer et à demi grabataire. Il engage une jeune femme pour s'occuper de lui. Elle vient des quartiers pauvres au sud de Téhéran et fait plusieurs heures de trajet chaque jour pour venir travailler chez ces gens plus aisés (classe moyenne comme on dit : elle est prof d'anglais, il travaille dans une banque).
La jeune femme est très pieuse. Elle leur cache qu'elle est enceinte et qu'elle travaille en cachette de son époux pour essayer de sortir son mari de la panade. Une dispute, un accident, la jeune femme tombe dans l'escalier et perd son enfant. Le drame est noué. Le couple démuni porte plainte et tente d'obtenir réparation.
Personne ne sortira indemne de cette tourmente. Le rouleau compresseur de la vie est en marche, suivi de près par celui de la 'justice'.
Bien sûr on peut lire le film de Farhadi comme l'opposition de deux couples situés sur deux barreaux bien éloignés de l'échelle sociale : il est beau parleur, ils ont des amis, professeurs, médecins, la belle-famille peut payer la caution, ...
Le couple démuni n'a que le Coran pour toute aide ou protection.
C'est aussi le devenir des enfants iraniens : l'adolescente du couple aisé bien sûr mais aussi la petite fille de l'aide-ménagère qui l'accompagnait dans les transports jusqu'au travail. Leurs regards se croisent tout au long du film, parfois proches mais souvent aussi éloignées que leurs parents. L'avenir de la jeune Sarina Farhadi est au cœur du film, du début à la (très belle) fin.
C'est aussi un film sur les mensonges, professés en toute bonne foi, imaginés pour arranger les choses, ils emportent les acteurs chaque fois un peu plus bas sur la mauvaise pente. On ne peut guère vous en dire plus sur ce plan sous peine de trop en dévoiler, mais chaque mari(s), épouse(s), cache, tait, ment, ... croyant bien faire. Même les enfants finiront par perdre leur innocence.
La séparation des couples, des générations, des milieux sociaux, ... Les portes, mêmes vitrées, occupent une place importante dans ce film.
Le credo d'Asghar Farhadi est de laisser le spectateur faire son propre film à partir des images qu'il nous livre. Le pari est de nouveau réussi et malgré la multiplicité de ces histoires ou niveaux de lecture, le film, très maîtrisé, est d'une belle unité.
Un film stressant : une forte tension imprègne l'histoire, les dialogues sont à cran, la caméra nous emporte au plus près.
Et des acteurs qui sont, tous, vraiment tous, excellents.
Fin 2009, il ne fallait pas manquer Elly. Cette année ne manquez pas cette Séparation. Du très beau cinéma.

(1) : salle comble et c'est tant mieux !
(2) : tout au moins, celui de Téhéran, 13 millions d'habitants ...
(3) : bien entendu, ne faisons pas l'amalgame entre les iraniens et leurs dirigeants, pas plus qu'entre les américains d'il y a peu et Bush ou qu'entre les français et Sarko.


Pour celles et ceux qui aiment le vrai cinéma.
Critikat en parle.

Cinoche : Beginners

Et paf le chien.

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Aaarrgh, décidément 2011 risque d'être une année fatale pour la communion qui rassemble habituellement MAM et BMR sur ce blog ...
Après Somewhere en janvier, voici Beginners en juin ...
Deux réactions opposées, deux avis contradictoires ... pour deux films qui se ressemblent beaucoup.
Comme pour le film de Sofia Coppola, MAM s'est franchement ennuyée et BMR a plutôt bien aimé celui de Mike Mills. Véro n'était pas là, et ne s'est donc pas endormie sur son fauteuil.



Beginners ne ressemble en rien, ni à son affiche ni à sa bande-annonce : rien d'une comédie gaie sur le milieu gay de la Côte Ouest.
Le film est, bien au contraire, d'une profonde tristesse et décline le mot sad sur tous les tons.
Ewan McGregor (Oliver) vient de perdre son papa. Qu'il avait déjà ‘perdu’ quelques années avant, quand celui-ci avait fait son coming out après que maman ait, elle-même, abandonné les siens. Bref, Oliver est paumé, triste (ça va, vous suivez le fil ?) et se raccroche au chien de papa qui est toujours là (le chien).
Si le film s'en tenait là, MAM aurait raison.
Mais voilà que les copains d'Oliver réussissent à le sortir un soir à une ‘party’ ... et une étoile filante, un ange, que sais-je, enfin Mélanie Laurent (Anna) traverse la vie d'Oliver.
Anna est triste, elle aussi. Si on ne le voit pas, son papa est toujours là, un peu trop même. Visiblement ces deux-là ont des problèmes avec leurs papas. Alors ils traînent ensemble leur tristesse. Et le chien.
Tout comme dans le Château Marmont de Sofia Coppola, Anna et Oliver traînent leur spleen et leurs cartons dans des lieux qu'ils n'arrivent pas à habiter : la maison du vieux, l'appart d'Anna, celui d'Olivier, encore des halls et des chambres d'hôtel, nulle part où se poser, même pas somewhere.
Une génération (Mike Mills est né en 66, Sofia Coppola et Ewan McGregor en 71, Oliver a 38 ans dans le film, ...) qui a tout eu : les parents se sont battus (les guerres, les droits comme ceux des gays avec Harvey Milk, ...) mais les enfants ont tout eu, argent, éducation, ... et du coup se retrouvent désemparés, pas encore construits, débutants ...
Somewhere était une belle histoire entre Stephen Dorff et sa fille Cléo (rappelez vous : Ellene Fanning) et pour ces Beginners il est à peine plus question de sexe entre Oliver et Anna qui s'endorment et se réveillent ensemble ou pas, selon leurs humeurs, pardon leur humeur, c'est à dire la tristesse (vous suivez toujours le fil ?).
Bien sûr, le désarroi des riches de la Côte Ouest peut être franchement exaspérant (c'est le point de vue un peu primaire de MAM). Sauf si l'on accepte de se laisser porter par le spleen beaudelairien (le jour du bac de philo c'était pourtant facile) et de se retenir de botter le cul à ce c... d'Ewan MacGregor qui a LA chance inouïïïe de voir Mélanie Laurent frapper à SA porte ... et qui s'occupe du chien !
Les clins d'œil au film de Sofia Coppola sont nombreux, à commencer par la ressemblance entre les deux acteurs et à finir par une scène de patinage non pas sur glace mais sur roulettes.
Alors bien sûr on pourra se dire que c'est MAM qui a raison et que ce film est encore plus chiant que le Somewhere de la Sofia. On pourra se dire que BMR est bêtement ébloui par Mélanie Laurent (oui, ça on peut se le dire).
On pourra même se dire que BMR cherche à rester jeune et romantique en croyant participer ainsi aux états d'âme d'une génération qui n'est plus la sienne. MAM n'y pense même plus : il y a quand même une bonne dizaine d'écart entre eux deux(1).
Nul doute que ce film va encore ennuyer certains et diviser beaucoup !
À la réflexion, le lendemain, la seule et vraie question posée par ce film est la suivante : Sofia et Mike ont-ils couché ? 

(1) : aïe, le couteau de cuisine de MAM planté sur ma nuque m'incite à obtempérer et à écrire sous la dictée et la contrainte (mon écriture stressée est aisément reconnaissable) : reqtificassion, la dizaine d'ékar n'ait kune dizaine de mois et non pa d'anées.
Ouais, ben ça compte quand même non ?


Pour celles et ceux qui aiment la tristesse.
Critikat en parle.

Cinoche : Le chat du rabbin

Œcuménisme animé.

BMR & MAM, deux baobab-coolVoici donc, longtemps attendue, la traduction animée de la BD de Joann Sfar (qu'on n'avait pas lue, on avoue).
Entre temps la 3D est passée par là : toujours aussi peu indispensable.
Un dessin animé pour adultes, un plaidoyer pour la tolérance entre les religions et l'amitié entre les peuples.
Le dessin est plutôt bien vu, riche et beau.
Le texte est très verbeux, heureusement truffé de réparties amusantes et irrévérencieuses (merci le chat !) et toutes les religions (catholique, juive, islamique, ...) en prennent pour leur grade !
On reste quand même un peu sur notre faim et on aurait bien aimé un peu plus de politiquement incorrect comme le petit épisode où l'équipée croise Tintin, parodie féroce du racisme néo-colonial d'Hergé et de son époque.
On a bien aimé également le clin d'œil à la croisière noire de Citroën qui date du même temps béni des colonies : après avoir lu tout récemment l'épopée de la Croisière Jaune, c'était savoureux.
Un dessin animé à regarder et à écouter.


Pour celles et ceux qui aiment l'Afrique.
Lorraine, Critikat et Pascale en parlent.

Miousik : Ladylike Lily

Le folk français se réveille.

Encore une nouveauté 2011 : Ladylike Lily, alias Orianne Marsilli une douce et fraîche voix venue de ... Rennes.
Un premier petit CD trop court de 5 chansons à prendre en bloc, rien à laisser.
http://carnot69.free.fr/images/coeur.gifJuste une guitare et une voix charmante, en anglais, moins western que Rosemary Standley (alias Moriarty) mais aussi obsédante qu'Alela Diane (avec la chanson Your Bed par exemple).
À écouter de toute urgence et à suivre de près : une petite rennaise de 22 ans qui a tout de ses grandes sœurs américaines ...

Cinoche : La défense Lincoln

À malin, malin et demi.

Il y a 4 ans, le bouquin de Connelly meublait quelques après-midi de plage sans nous laisser un souvenir impérissable, l'un des moins bons ouvrages de Connelly sans doute.
Voici le polar porté à l'écran : La défense Lincoln, conservant ainsi le titre de la VF, plutôt bien trouvé. Et finalement de ce bouquin assez moyen, Brad Furman réussit à sortir un film fort bien tourné.
Matthew McConnaughey est l'avocat de la défense, tenant bureau dans sa voiture, une Lincoln donc, un avocat pas vraiment marron mais pas bien blanc non plus, un peu véreux, âpre au gain facile en tout cas. Désinvolte, pas toujours sympathique, mais super décontracte, eh, on est à L.A. man ...
Et voilà-t-y pas qu'un gosse de riche se retrouve accusé d'avoir démoli une jeune femme qui lui avait proposé une passe ... Coup monté ? Sûrement ... mais par qui ?
Pourquoi le gosse de riche a choisi précisément Matthew comme avocat ? Une marionnette ? Mais qui va tirer les fils ?
Un vrai film de prétoire comme on dit, enquêtes, plaidoiries, contre-enquêtes, retournements de situation, effets de manche et coups de théâtre, ...
Une véritable partie d'échecs (d'où le jeu de mots du titre) s'engage entre l'avocat pas bien net et le gosse de riche pas net du tout. Et comme chacun sait, aux échecs, il faut savoir sacrifier qui un fou, qui une reine, et toujours conserver un coup d'avance sur son adversaire.
Le film élimine judicieusement quelques invraisemblances du bouquin et on se laisse porter par ce bon polar à l'ancienne, très US (et pas que pour la Lincoln), annoncé par un générique très vintage.
Avec des seconds rôles comme on les aime dans les séries B.
Matthew McConnaughey (surprenant !) est désinvolte à souhait mais Ryan Philippe plus décevant en odieux gosse de riche.
Aimable divertissement.


Pour celles et ceux qui aiment les tribunaux et les grosses voitures.
Critikat a bien aimé, et ils sont pas toujours gentils !

Miousik : Rome

Le jeudi c’est [western] spaghetti.

Allez on va encore parler musique, ou plutôt écouter musique.
La mode est décidément aux accents western, sauce spaghetti, façon réchauffé d'Ennio Morricone, quand les guitares du sombre héros(1) sonnent clair dans l'air brûlant à l'ombre des cactus.
Calexico avait ouvert la voie il y a déjà ... et oui, quelques années. Plus récemment le duo Campbell/Lanegan, les québécois d'Armistice, ou même la BO du tout récent dessin animé Rango, ...
Et bien voici un album encore plus travaillé : Rome, concocté ces jours-ci par Danger Mouse, alias Brian Burton (ex Gnarls Barkley), brillant touche à tout, qui a réuni ici avec son acolyte Daniele Luppi : Norah Jones et Jack White.
On aime beaucoup cette ambiance bobo cool, revisitée farouest.
Il y a bien sûr un peu d' "instrumental", et quelques morceaux habités de chœurs comme ce Theme of Rome que ne renierait pas le regretté Klaus Nomi, mais ce sont bien sûr les voix de Jack White et surtout Norah Jones qui valent le détour par ... Rome.
Même si vous n'aimez pas les santiags et les pistoleros, jetez seulement une oreille du côté de Norah Jones qui chante Black ou Problem Queen (les premières de notre play-liste évidemment), vous m'en remettrez trois carrioles.
Le disque se termine en beauté avec le duo attendu et The World.

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(1) : comment ça, je l'ai déjà faite celle-là ? et alors ? y'en a qui nous lisent pas tous les jours.