Bouquin : Un pied au paradis

Nature writing.

Belle découverte que cet auteur américain Ron Rash, qui pose Un pied au paradis.
Et comme il s'agit de son premier roman(1), ça nous promet quelques heures de bonheur à venir.
Ron Rash écrit sur les terres sauvages de l'Amérique et il aurait tout à fait sa place chez un éditeur comme Gallmeister aux côtés de William G. Tapply ou Craig Johnson, parmi les auteurs de nature writing.
Alors comme c'est disponible en poche, faut surtout pas se priver !
Un pied au paradis nous emmène en Caroline du sud, aux débuts des années 50, lorsque les soldats à peine démobilisés reprenaient leurs cultures ...
Nous voici donc sur les terres cherokee, des terres qu'une compagnie électrique va bientôt inonder : chronique d'une fin annoncée, façon déluge et trompettes du jugement dernier.
La montée des eaux est propice au pardon et à l'oubli ...
Sauf qu'il y a des choses qu'on a bien du mal à oublier.
http://carnot69.free.fr/images/coeur.gifEt c'est un peu la mémoire des uns puis des autres qui remonte à la surface puisque le roman se construit à cinq voix, chacun donnant sa version et un peu plus de vérité à chaque tour de piste : ça commence par presque la fin avec la voix du shérif qui cherche un disparu, renifle un meurtre, soupçonne un assassin mais ne trouve pas de cadavre ...
Ensuite ce sera la voix de la femme, puis celle du mari, puis [chut] ...
[...] La veuve Glendower s'était déjà bien éloignée quand elle s'est retournée.
- J'espère que tu l'as tué, elle a dit. Ou du moins c'est ce que j'ai cru avoir entendu.
Je suis resté à la regarder fixement, la main droite serrée sur le fusil. Et puis j'ai fait deux pas dans sa direction.
- Comment que vous avez dit ? j'ai demandé.
Ma voix n'avait pas plus de force qu'une ombre. Mon corps non plus. Le fusil me paraissait un soc pesant dans ma main.
- Ce serpent, a dit la veuve Glendower. J'espère que tu vas l'tuer.
Elle a tourné les talons et repris sa marche.
Tout au long du récit, alors qu'on s'enfonce dans les mémoires, dans les vies et l'histoire de ces fermiers des terres du sud, la montée annoncée des eaux du barrage résonne comme le refrain d'un choeur antique.
[...] Tu peux pas laisser ce lac recouvrir les ossements [...], a-t-elle dit, d'une voix tremblante maintenant. Les morts sont pas en paix tant qu'y sont pas enterrés comme y faut.
Alors il faudra bien que les derniers fragments de mémoire remontent à la surface ...
La vallée de Jocassee tire son nom cherokee d'une légende : la vallée de la princesse disparue ... Une vallée des disparus qui finira elle-même par disparaître.
Certes il y a meurtre et assassin mais l'étiquette polar serait quelque peu réductrice pour ce roman remarquablement construit, avec une écriture forte et droite. Un très bon moment de lecture.
Vivement le prochain bouquin de Ron Rash : plusieurs ont déjà été traduits.
  
(1) - un premier roman qui date de 2002 en VO et 2009 en VF

Pour celles et ceux qui aiment les drames champêtres.
Le livre de poche publie ces 316 pages qui datent de 2002 en VO et qui sont (visiblement très bien) traduites de l'américain par Isabelle Reinharez.
D'autres avis sur Babelio et chez Passion Polar ou Kathel.

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Miousik : Zee Avi

Born néo.

Il est des rencontres improbables : qui donc aurait imaginé prêter l'oreille à une chanteuse venue de ... Malaisie ?
Izyan Alirahman alias Kokokaina ou Zee Avi est née à Bornéo en 1986.
Elle vit à Londres et fut repérée par des chansons postées sur le ouèbe.
Depuis c'est le succès.
On aime beaucoup 31 days in June ou encore Honey bee qu'on vous laisse découvrir ici.

Pour celles et ceux qui aiment l'exotisme musical.

BD : Les ignorants


Du vin ou des bulles ?

On a déjà dit tout le bien qu'on pensait d'Etienne Davodeau et de ses BD, humbles et touchantes.
Le voici qui récidive avec Les ignorants, sans doute la meilleure de ses oeuvres avec Lulu femme nue.
La recette est connue : un dessin tout en douceur, une profonde humanité et une histoire ordinaire de gens ordinaires.
Sauf que là, les deux personnages ne sont pas tout à fait tout à fait ordinaires : l'un est viticulteur en Anjou, élevant avec amour et professionnalisme ses vignes et son vin blanc.
http://carnot69.free.fr/images/etienne%20davodeau.jpgL'autre, c'est Etienne Davodeau lui-même.
Le viticulteur ne connaît rien à la BD.
Le dessinateur ne connaît rien à la vigne.
Alors pendant un an ils vont se faire découvrir, l'un l'autre, leurs deux univers (ah encore une histoire vraie !).
Et c'est cette découverte réciproque que raconte l'album.
Avec eux, on apprend plein de choses sur la vigne et le vin.
Avec eux, on apprend plein de choses sur les albums de BD.
Et on apprend plein de choses sur la profonde humanité qui relie ces deux amis.
Comme d'habitude la magie Davodeau opère : qu'on soit fan ou ignorant de BD, qu'on soit amateur ou néophyte en oenologie, tout le monde tombe sous le charme de cette histoire ordinaire.
Un très bel album à conseiller à ceux qui aiment le vin, la BD ou qui sont ignorants.
On vous livre deux planches : ici et .
Et une citation :

La dégustation d'un livre est peut-être plus solitaire que celle d'un vin. Mais ils ont ceci de commun que leur goût se déploie et s'affine à la discussion.

Décidément, après Les gouttes de dieu, il est clair que le vin s'accompagne volontiers de bulles  ...


Pour celles et ceux qui aiment les vrais gens.
Lorraine en parle et d'autres avis sur Babelio.

Cinoche : Wadjda


C'est où dites ?

Quand on était petit, on disait : l'Arabie, c'est où dites ?
Maintenant on peut répondre : alors, tu vois le Moyen-Âge, tout là-bas là-bas, et ben l'Arabie c'est encore un peu plus loin, loin derrière encore.
Et venu de tout là-bas, voici le deuxième coup de coeur cinoche de la semaine avec Wadjda, de la réalisatrice Haifaa al-Mansour.
Premier film tourné en Arabie(1), premier film de la réalisatrice(2).
L'histoire d'une petite fille (la douzaine d'années) qui rêve de faire la course à vélo avec son copain Abdallah ... sauf que le vélo, au Moyen-Âge, c'est pas pour les filles.
Mais Wadjda, campée droite dans ses baskets, est obstinée et finira par obtenir gain de cause, quitte à apprendre par coeur les sourates du Coran pour gagner le concours stupide qui lui donnera l'argent pour s'acheter son vélo.
On pouvait craindre le mélo jouant de la corde sensible avec cette pauvre enfant perdue dans un monde intégriste.
Mais non, la réalisatrice évite soigneusement les deux écueils : pas d'enfance larmoyante(2) et pas de procès à charge trop facile.
Bien sûr l'étouffement organisé des filles et des femmes du royaume de Riyad est minutieusement décrit : interdiction d'apparaître en public, interdiction de conduire(3), polygamie, soumission aux hommes(4), etc ... La sourate est bien (trop) connue. Mais, l'air de rien, Haifaa al-Mansour a l'intelligence de nous montrer tout cela au quotidien, sans polémique ni caricature(5). Et c'est diaboliquement efficace !
Et au travers de cette description intéressante de la vie quotidienne d'une famille aisée à Riyad, le film s'avère être bien autre chose qu'un pamphlet de plus contre l'obscurantisme religieux et surtout traditionnel(6).
Comme par opposition à ce monde impitoyable, Haifaa al-Mansour nous dépeint l'humaine chaleur du monde féminin et du riche lien qui unit la mère et à la fille. Ces quelques scènes-là donnent une très très belle histoire ... dont par construction, les hommes sont exclus, évidemment !
[extrait interview de Haifa al-Mansour] Wadjda, c'est ma nièce, ou à peu près. Enfant, elle était incroyablement fougueuse, elle adorait le foot ! En grandissant, elle s’est résignée à faire ce que ses parents conservateurs attendaient d’elle : se marier et abandonner ses rêves d’épanouissement personnel. C’est triste. Mais en Arabie saoudite, il y a beaucoup de jeunes filles pleines d'allant et de potentiel qui, demain, seront appelées à jouer un rôle de premier plan dans le royaume. L'adolescente qui interprète Wadjda est de cette trempe : elle est arrivée au casting en jeans, baskets, avec ses écouteurs dans les oreilles. 
Heureusement ça finit bien (on s'en doute !) et Wadjda qui va certainement s'en sortir un peu mieux que sa mère, finira par pédaler comme une dératée dans les rues de la banlieue de Riyad : visiblement, Haifaa al-Mansour a l'espoir que la nouvelle génération vive des jours meilleurs ...
Au vu de la marche récente du monde, qu'on nous permette juste de douter que ce soit vraiment pour bientôt.
Qui sait, pour la génération suivante et les enfants de Wadjda et Abdallah peut-être ? 
   
(1) - un pays où, oui, oui, il n'y a pas de salle de cinéma ...
(2) - la dame fut autorisée à filmer ... cachée (on dit voilée, je crois ?) dans une camionnette !
(2) - les seules larmes versées par Wadjda sont des larmes de crocodile pour extorquer quelques finances à son pote Abdallah !
(3) - c'est le seul pays moyen-âgeux au monde où la sécurité routière est ainsi préservée !
(4) - même le chauffeur analphabète de la professeure peut se permettre de l'insulter
(5) - comme avec par exemple, les scènes de l'hôpital ou la bienveillance du marchand de vélos
(6) - pas un seul imam dans le film : on comprend que tout cela est plus une question de traditions et d'usages que de religion intégriste au sens strict. Pas sûr que ce soit plus facile à s'en dépêtrer ...

Pour celles et ceux qui aiment rêver à des jours meilleurs.
Cluny et Critikat en parlent.

Cinoche : Hitchcock

La leçon de cinéma.

Voilà un film à ne pas manquer et qui vaut beaucoup mieux que ce que à quoi on pouvait s'attendre.
Le Hitchcock de Sacha Gervasi (illustre inconnu qu'on a bien sûr oublié depuis le Terminal de Spielberg) raconte non pas l'histoire ou la vie d'Hitchcock mais celle de son film le plus célèbre : Psychose.
Et c'est bien une leçon de cinéma : après le succès de la Mort aux trousses, mais contre vents et marées (et contre tout Hollywood) le Grand Maître décide de se lancer dans le film d'horreur.
On suit alors toute la genèse de Psychose depuis le financement (Hitchcock paiera de sa poche) jusqu'au montage final (ah, l'importance du montage !), en passant par le comité de censure. C'est passionnant.
Et puis bien sûr, on découvre tous les secrets de la si fameuse scène de la douche.
L'une des toutes dernières scènes du film vaut à elle seule le déplacement : lors de la première de son film Psycho, Hitch traîne son anxiété dans les coulisses du cinéma puis à l'approche de la scène fatidique, tel un marionnettiste, il se met à rythmer en silence les réactions du public qu'il a orchestré depuis le banc de montage. Et alors que toute la salle (celle du film Psycho) frémit de peur dans les mains de Hitch, toute la salle (la nôtre) vibre aux mains d'Anthony Hopkins.
C'est tout simplement magique. La magie du cinéma.
Le reste du film est pimenté de petits clins d'oeil comme l'ouverture et la clôture du film, façon série télé, où Hitch y va de son commentaire, quelques apparitions furtives de l'ombre de Hitch, l'absence de toute image de l'original Psycho, ou encore le montage même du film qui dramatise ‘à la Hitchcock’ même les situations domestiques les plus anodines !
Et puis ce film est aussi la très belle histoire d'un très beau couple : Hitch (Anthony Hopkins, imposant et diaboliquement ressemblant) et Alma son épouse et co-directrice (Hélène Mirren, la classe as usual). Tous deux sont d'une rare présence et donnent réellement vie à leurs personnages jusqu'à éclipser tous les autres qui passent ... comme dans un décor de cinéma. Un très beau rôle pour Anthony Hopkins.
Enfin, il faut noter que ce film est tiré d'une histoire vraie (ah, ah) : l'histoire du tournage de Psycho, film lui-même inspiré d'une histoire vraie, celle d'Edward Théodore Gein, surnommé le boucher de Plainfield, qui inspira également le Silence des agneaux où sévissait ... Anthony Hopkins !
Un dernier conseil avant d'aller voir le film : assurez-vous d'avoir le DVD de Psycho à la maison, car le film de Sacha Gervasi donne une furieuse envie de re-re-re-voir celui de Maître Hitch !

Pour celles et ceux qui aiment les blondes hitchcockiennes.
Critikat et Cluny en parlent.

Cinoche : Gangster squad

Incorruptibles 2.

On peut éviter Gangster Squad qui s'avère finalement bien être ce qu'il avait l'air d'être : une espèce de sous-remake des Incorruptibles.
Mais Ruben Fleisher n'est pas De Palma.
Pour échapper (vainement) à la comparaison, Gangster Squad tente d'invoquer une histoire vraie (comme tous les films en ce moment) à L.A. (qui n'est pas Chicago) lorsqu'un vilain truand nommé Mickey Cohen (qui n'est pas Al Capone) fait main basse sur la ville. Le chef de la police charge l'un de ses derniers flics intègres, John O'Mara (qui n'est pas Eliot Ness) de faire le ménage. Le bon sergent recrute sa petite équipe, leur demande de laisser leurs insignes à la maison et entreprend de frapper là où ça fait mal en s'attaquant aux ‘entreprises’ du vilain.
Et oui, le méchant finira par tomber pour une bricole (comme Al Capone ?).
Le seul intérêt du film est d'éclairer un peu (un tout petit peu) la vie de ces flics fraîchement démobilisés des guerres de l'Oncle Sam (WW2, Corée) qui ne savaient plus rien faire d'autre que la guerre. Eliot Ness John O'Mara et ses copains repartent en guerre contre le crime ... Bon.
Reste que :
- les filles apprécieront bien entendu le joli minois de Ryan Goslin
- les garçons trouveront viriles les ‘gueules’ de Josh Brolin et Nick Nolte mais seront déçus par la pin-up de service (Emma Stone)
- tout le monde goûtera la belle reconstitution du L.A. des années 50, façon roman noir mais en couleur (c'en est presque dommage).
Et les mêmes tout le monde détesteront le cabotinage de Sean Penn qui aurait pu donner de l'ambiguïté au vilain méchant mais qui s'est contenté de jouer Robert De Niro (peut-être avait-il lu trop vite le scénario et cru vraiment à un remake des Incorruptibles ?).
À noter dans les tablettes pour la sortie en DVD.

Pour celles et ceux qui aiment les incorruptibles.

Cinoche : Lincoln

13° amendement.

Après la réélection d'Obama et le Django de Tarantino, on attendait avec impatience le Lincoln de Spielberg.
Deux films sur l'esclavage US, deux films en longueur, deux films à texte.
Mais alors que Tarantino donnait dans le grand spectacle à sensations fortes, Spielberg verse dans le film à thèse : on sent le projet personnel longuement mûri que de porter à l'écran le président préféré des américains. Et c'est Daniel Day Lewis qui s'y colle, bargeot parfait pour incarner l'intransigeant illuminé.
Le long propos du film tourne autour du fameux 13ème amendement de la Constitution US qui abolit l'esclavage. Un amendement que Lincoln veut à tout prix faire voter avant la fin de la guerre de Sécession, persuadé que sans cela, la paix ne sera que le retour à la situation d'avant et que la guerre aura été inutile.
Les amateurs de fresque historique seront déçus : les quelques scènes de guerre ne sont là que pour donner une idée de la boucherie qui dure et renforcer la thèse politique.
Les amateurs de film de procès seront comblés : les reconstitutions des débats de l'assemblée sont rigoureuses et précises.
Le film retrace les discussions, passionnées et houleuses, à la chambre mais aussi dans les coulisses : face à ses opposants démocrates, le républicain Lincoln voulait abolir définitivement l'esclavage (l'émancipation précédemment proclamée ne suffisait pas), tandis que d'autres privilégiaient la paix avec le Sud, ou que d'autres encore voulaient aller jusqu'à la reconnaissance de l'égalité entre les races(1) (excellent et très présent Tommy Lee Jones), ...
Pressé par l'arrivée inéluctable de la paix, Lincoln n'hésitera pas à manipuler ou même acheter certains députés pour gagner la majorité des deux tiers dont il avait besoin pour faire adopter son texte. Il paiera son succès de sa vie, assassiné quelques mois après.
Tout cela est minutieusement et longuement décrit, raconté, expliqué.
C'est un film à texte et le sujet est passionnant : on connait l'issue du scrutin depuis 150 ans déjà, mais on ne peut s'empêcher de prendre fait et cause pour l'intransigeant Lincoln.
Mais on est évidemment très très loin du grand cinoche de Tarantino.
    
(1) - il faudra encore cent ans pour y arriver ... la démocratie avance à petits pas

Pour celles et ceux qui aiment les débats politiques.

Cinoche : Alceste à bicylette

Cabotinage. 

Luchini et Wilson font et l'affiche et le film de Philippe Le Guay : Alceste à bicyclette.
Alceste c'est bien sûr le misanthrope, celui de Molière.
La bicyclette c'est celle qu'on pédale en l'île de Ré où se sont réfugiés nos deux bobos.
Car Luchini et Wilson jouent quasiment leurs propres rôles : Luchini, ancien acteur de théâtre a pris une retraite bougonnante sur son île. C'est l'ermite.
Le bellâtre, c'est Wilson qui tient série à la télé où il incarne niaisement mais avec succès un neuro chirurgien, une sorte de Dr. House franchouillard.
Le bellâtre s'est mis en tête de venir débusquer l'ermite sur sa plage et de le faire monter de nouveau sur les planches, à ses côtés, pour jouer un second rôle dans la pièce de Molière (Philinte, l'ami d'Alceste).
Et les voilà donc qui se mettent à pédaler et à répéter ensemble, pour voir si ça va le faire.
Sauf que lorsqu'on est acteur, on veut tenir le haut de l'affiche. Luchini, Alceste en son île, veut le rôle titre pour lui, pas question de le laisser à Wilson.  Et les voilà donc qui alternent les rôles et les vélos, plus Alceste que moi tu meurs.
C'est tout le sel marin de ce film que de nous donner à voir le travail de ces deux grands acteurs manipuler le texte du grand Molière, se manipuler l'un l'autre également, se jalouser, se défier, non pas au pistolet ou à l'épée mais à l'alexandrin. Les joutes oratoires sont superbes et l'humour grinçant.
Le film présente bien quelques défauts (Philippe Le Guay se montre souvent un peu trop explicatif, prenant le spectateur pour un cancre au fond de la classe) et quelques à côtés pas vraiment bien venus dont on se serait bien passé : le chauffeur de taxi, le jacuzzi, ... (Philippe Le Guay a du mal à rester concentré). 
Mais cela ne suffit pas à nous gâcher le spectacle des deux paons, et nos deux Jules et Jim feront même la roue (de vélo) pour une belle italienne (Maya Sansa) qui apportera un peu de fraîcheur féminine, mais aussi encore un peu plus de jalousie, dans ce monde de bêtes de scène.

Pour celles et ceux qui aiment les acteurs et le théâtre.