Cinoche : American bluff

Cheikh en blanc

[2/2] Bis, on remet ça :
Il est des films comme ça qui ne nous attirent pas. Mais alors pas du tout.
American bluff était de ceux-là : un titre à la noix, une bande annonce foutraque, une histoire pas claire, le tout en mode rétro avec les barbichettes …
Sauf que après la très bonne surprise de Dallas buyers club, on a eu envie de pousser notre chance et de jouer encore une fois. Ouikende quitte ou double !


Bingo !
Mais la comparaison avec Dallas s'arrête là. On quitte le registre sérieux et dramatique pour plonger dans la comédie foutraque et bon enfant. Un film inclassable, fait de bric et de broc, d’agitation désordonnée (en apparence du moins, c’est le titre en VO) mais que l'on ne peut s'empêcher d'apprécier tant les acteurs s'amusent et nous amusent et tant les personnages sont sympathiques.
Nous voici revenus dans les années 70. Un couple d'arnaqueurs (quelque part entre escrocs de haute voltige et losers de bas étage) se fait piéger par le FBI qui lui-même, voudrait bien monter une arnaque pour piéger des politiciens corrompus(1).
Et nous voici embringués pour plus de deux heures (c'est effectivement un peu longuet par moments) deux heures d'emberlificotages et d'entourloupes : l'arnaqueur des arnaqueurs arnaqué par les arnaqueurs etc ...
Ce côté arnaque, c'est toujours sympa au cinéma, y'a eu de nombreux précédents et celui-ci qui ne se prend pas au sérieux, se laisse regarder avec grand plaisir(2).
Le côté rétro des années 70, c'est aussi bien sûr amusant et l'on revoit avec honte ces affreux costards (excepté celui de Amy Adams évidemment très réussi) et l'on ré-écoute avec nostalgie ces bons vieux rocks (y'a même le White Rabbit du Jefferson Airplane ! yeah !).
Et puis y'a ces quatre personnages, deux mecs, deux nanas qui se croisent et s'entrecroisent, qui s'aiment et se mentent à qui mieux mieux, rira bien qui arnaquera le dernier et embrassera le premier. Généreux, ils semblent s'en donner à cœur joie tous les quatre, et dans leur histoire et dans le film, et on se plait et on s'amuse en leur compagnie. On oublie vite les ressorts mécaniques des arnaques pour se délecter de leurs scènes de ménage(s).
Et puis ces running gags qui viennent régulièrement secouer la salle : les bigoudis(3), l'histoire de la pêche sur glace, ...
Critikat dit du réalisateur David O. Russel qu'il est "dénué de génie apparent mais d’une polyvalence à toute épreuve". C'est un excellent résumé du film et ce mélange des genres est ici vraiment très heureux.
Un réalisateur sans prétention (mais plutôt virtuose : le cinéaste n'est dénué de génie qu'en apparence seulement) qui nous donne une comédie réussie qui ne prétend pas délivrer de message et n'entend pas donner de leçon. Juste cette morale immorale : rira bien qui arnaquera le dernier et embrassera le premier !

(1) - une histoire (très librement) empruntée à la vraie Histoire : c'était l'affaire Abscam
(2) - BMR a parfois eu bien du mal à rester concentré sur l'intrigue à étages et les arnaques à répétition, tant il était fasciné par le jeu admirable de l'excellente actrice principale Amy Adams que la nature a doté d'excellents atouts, particulièrement bien mis en valeur dans ce film par les costumes d'époque. Au point de se demander s'il n'avait pas fallu tourner certaines scènes plusieurs fois et si ces ‘atouts’ arrivaient à rester en place pendant le tournage sans sortir inopinément du trop léger costume au moindre mouvement. MAM s'est évidemment empressé de lui gâcher méchamment le film à la sortie de la salle : “ben mon grand, y'a forcément un trucage hein, ça devait être tout scotché de partout”.
Pfff ... et BMR qui comptait justement demander à MAM de renouveler sa garde-robe ...
(3) - on peut même dire que l'intrigue du film est franchement tirée par les cheveux


Pour celles qui aiment les comédies et ceux qui aiment les comédiennes.
Critikat en parle.



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