Cinoche : Lucy

Le sixième élément.

Il est généralement de bon ton de vilipender Luc Besson et son cinoche un peu industriel (comme s'il était le seul à en produire !).
Évidemment monsieur Besson n'a pas besoin de notre avis et est bien assez grand et désormais bien assez riche pour se défendre tout seul.
Il nous a donc fallu trouver d'autres motivations pour aller voir sa Lucy :
1 - la météo fâcheuse de cet été pourri est une excuse toute trouvée pour aller s'enfermer dans une salle obscure, c'est notre côté facile,
2 - le Besson-bashing qui déferle sur la toile aura eu comme effet inverse de titiller notre curiosité, histoire de ne pas se laisser dicter sa conduite culturelle par les prescripteurs habituels(1), c'est notre côté rebelle,
3 - ah oui, y'a quand même Scarlett Johansson qui décidément nous fait un sacré cinéma cette année (voir Under the skin, récemment et d'autres encore à venir, comme son futur bébé), c'est notre côté starlette,
4 - un film d'action estival est généralement l'idéal pour mettre ses neurones en repos bien mérité (si, si), c'est notre côté flemmard.
À propos de neurones justement, c'est justement le prétexte science-fictionnesque de ce film qui explore l'hypothèse(2) selon laquelle on n'utiliserait que 10% de notre cervelle et qu'on se demande bien de quels super-pouvoirs on disposerait si on boostait un peu le processeur.
Alors voilà t-y pas de vilains coréens qui veulent forcer la belle Lucy à passer une super-drogue et qui lui fourrent un sachet plein de poudre bleue dans l'estomac. Et voilà-t-y pas que la belle Lucy se fait tabasser et que le sachet lui éclate dans le ventre. Pfffuuitt, c'est parti façon Lucy in the Sky with Diamonds.
Après s'être fait salement esquintée, la belle Lucy entreprend sa reconstruction (un peu façon sixième élément, décidément depuis Nikita, Luc Besson, tel un pygmalion cinématographique, aime (re-)façonner ses personnages féminins à sa guise ...), ce qui lui donne la possibilité d'utiliser bientôt 100% de ses capacités cérébrales(3).
Alors bien sûr avec ça elle devient très très forte, que même elle enverrait Lara Croft au tapis et que les méchants coréens qui lui courent après n'ont qu'à numéroter leurs abattis.
C'est plutôt bien vu et Lucy apprend peu à peu à contrôler les ondes, puis les êtres eux-mêmes, puis la matière (on sait plus trop dans quel ordre) jusqu'au contrôle de la dimension ultime.
En parallèle, Morgan Freeman joue le rôle d'un professeur qui justement piétine dans ses recherches sur le potentiel de notre cervelle : leur rencontre est un joli moment, dans la forme visuelle comme dans le fond pseudo-scientifique. Cela vaudra une belle réplique à Morgan Freeman qui veut présenter Scarlett à quelques confrères universitaires et ça donne à peu près :
- Euh, voilà, je vous présente Lucy, la première femme qui ...
Et il s'embrouille. Oui, Lucy la première femme ... et ce sera l'occasion d'une autre rencontre entre les deux Lucy, celle de +2014 et celle de -3 millions d'années. Bel hommage du cinéaste à la gente féminine.
Voilà, on vous a presque tout dit et de toute évidence, voilà un film d'action estival qui n'est pas fait pour nous pousser dans nos retranchements synaptiques et nous forcer à utiliser plus de 10% de notre cervelle.
Reste un film rapide, plutôt bien fait, et un argument pseudo-scientifique plutôt bien travaillé : MAM qui est toujours allergique à la SF a même bien aimé, c'est dire.
Pour être tout à fait honnête il y a bien quelques scènes superflues mais qui ne suffisent pas à gâcher un moment d'agréable cinéma, bien rythmé et qui ne justifient en rien le Besson-bashing que l'on évoquait.

(1) - bon, y'avait quand même quelques rares sites de confiance avec des avis 'positifs' : [1] [2]
(2) - cette hypothèse n'est pas du tout étayée scientifiquement parlant mais on s'en fout ici, c'est le prétexte du film
(3) -  évidemment BMR ne reprend pas à son compte une autre hypothèse pseudo-scientifique, à savoir que pour une femme, 100% d'un seul neurone, ça fera toujours qu'un seul neurone.


Pour celles et ceux qui aiment Scarlett.
D'autres avis sur SensCritique où, comme ailleurs, le Besson-bashing déferle (et la mauvaise foi est parfois très drôle).





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