Cinoche : La prochaine fois je viserai le cœur

L’homme qui n’aimait pas les femmes

Hiver 1978. Dans l’Oise, un tueur en série s’attaque à des jeunes femmes qu’il prend en stop dans des voitures volées et qu’il abat de plusieurs balles.
Quelques lettres ‘anonymes’ où il explique ses motivations confuses et où il prévient les autorités : La prochaine fois, je viserai le cœur.
Après quelques mois d’investigations, les gendarmes découvriront finalement qu’il s’agit de l’un des leurs, Alain Lamare, qui … participait activement à l’enquête sur ses propres crimes.
Le film de Cédric Anger s’intéresse moins à l’intrigue policière qu’à la personnalité complexe et tourmentée du meurtrier incarné, et plutôt brillamment, par Guillaume Canet (même la petite mèche sur le front est là !).
Autant prévenir que le film est sinistre.
Grisaille boueuse et pluvieuse d’une morne campagne. Misère humaine d’un type accablé de solitude et incapable d’assumer ses tourments (il se flagelle et se punit, il endurcit son corps façon commando, …).
Paradoxalement, Guillaume Canet (pardon : Alain Lamare) ne semble retrouver un peu d’humanité que lorsqu’il est au milieu de ses camarades gendarmes.
Jusqu’au bout il montrera un attachement particulier envers son supérieur et la discipline militaire.
Une autre lueur tremblotante dans cette vie lisse en apparence (comme un uniforme bien repassé) mais fracassée de l’intérieur, est allumée par sa jeune femme de ménage avec qui une idylle vacillante commence à se nouer.
Car le tueur en série est aussi capable de tendresse et de gentillesse (avec les biches, avec son jeune frère, …). Il sera diagnostiqué schizophrène lors de son procès.
Étrange bonhomme que cet assassin qui nous est montré sur la corde raide, à deux pas de trouver un semblant de droit chemin (il avait demandé sa mutation à l’étranger … qui lui a été refusée), qui lutte désespérément contre ses démons intérieurs mais qui, inexorablement, cède à ses tourments.
C’est le principal intérêt de ce film un peu ennuyeux et franchement sinistre.
Guillaume Canet est omniprésent et occupe, littéralement, tout l’écran. Il excelle dans un rôle d’apparence neutre et insipide, un peu comme dans L’homme qu’on aimait trop : c’est ici, l’homme qui n’aimait pas les femmes.


Pour celles et ceux qui aiment les tueurs en série.
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