Cinoche : Shotgun stories

V pour Vendetta.

Attention, un titre peut cacher un film : Shotgun Stories n'est pas une fusillade de Tarentino ou de Hong-Kong  mais un film contemplatif de Jeff Nichols.
À England, Arkansas, petite bourgade US de 3.000 âmes errantes, perdue au milieu des champs de cotons on s'ennuie ferme et on regarde les couchers de soleil en buvant des bières sur la véranda et en écoutant le bruit lancinant des trucks sur la grande route.
Les images sont superbes, un véritable album photos, mais l'ennuie colle aux boots ...
Les 3 frères Hayes traînent dans la chaleur de l'été et tournent en rond sans avenir : l'un campe dans le jardin, l'autre vit dans un van dont il répare l'autoradio, l'aîné bosse un peu dans une ferme d'élevage (et ces images de pêche sont les plus belles du film).
Ces 3 frères qui, merci maman, ont grandi dans la haine de leur père qui les abandonnés, sont tellement accrochés les uns aux autres que les femmes ont bien du mal à se faire une place entre eux.
Sauf que le père en question a essaimé un peu plus loin une autre fratrie élevée, celle-ci, dans l'amour du prochain et du Seigneur.
Tout ça, on s'en doute, va se gâter à la mort et à l'enterrement du père des uns et des autres.
C'est l'engrenage, et peu à peu, la violence et la tension montent.
Les mots (mais il y a peu de mots dans une région comme celle-là), puis les poings et enfin les armes.
On se croirait dans une version moderne d'un roman de Thomas Savage.
Le tout aiguillonné par une espèce de diablotin improbable, Shampoo (celui assis sur la voiture sur l'affiche), qui s'occupe de verser de l'huile sur le feu dès que c'est inutile et d'apprendre aux uns ou aux autres ce qu'ils n'avaient surtout pas besoin de savoir.
Le bain de sang n'est pas loin et on serre les fesses.
Mais c'est sans compter sur l'astuce de Jeff Nichols et de son scénario.
Quelques morts plus loin (quand même !), la vie ennuyeuse de England, Arkansas, reprend son rythme lent, comme une chanson de country (belle musique), et l'on se remet à regarder les couchers de soleil en buvant des canettes.
S'est-il vraiment passer quelque chose dans ce trou perdu cet été là ?


Pour celles et ceux qui aiment les histoires de famille. 
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