Cinoche : Espion(s)

Jeux de dupes.

Après le Secret Défense d'il y a à peine quelques semaines, un nouveau film d'espionnage à la française ?
Si on avait déjà bien apprécié Secret Défense, force est de constater que Espion(s) se situe un cran au-dessus.
On y retrouve une partie de la trame de Secret Défense : ici c'est le garçon (la fille dans Secret Défense) qui est enrôlé de force dans les services secrets français (procédure standard de chantage pour effacer une grosse bêtise) et qui se retrouve malgré lui chargé d'une mission d'infiltration chez les terroristes.
L'un des atouts d'Espion(s) est de s'offrir un décor basé sur des faits récents : l'indélicatesse des bagagistes de Roissy et les attentats meurtriers de Londres (c'était en juillet 2005).
Mais là où Secret Défense lorgnait du côté du thriller américain, Espion(s) s'offre le luxe d'une amourette.
Enfin, une histoire d'amour impossible. C'est plus tragique et ça donne du corps à cette intrigue.
Le garçon est chargé de séduire la femme d'un méchant. Bien sûr ça fonctionne presque entre les deux tourtereaux mais comment vivre une histoire démarrée sur un tel mensonge ? Et des mensonges il y en a, of course on est chez les espions.
Le garçon est manipulé, qui manipule la belle, qui est l'épouse d'un vilain, qui s'avère manipulé par des plus vilains que lui. Mal partie, l'amourette.
Guillaume Canet (le garçon) et Géraldine Pailhas (la femme du méchant), tous deux excellents, traversent ce film comme deux âmes perdues, traversent la ville comme deux fantômes (belle musique sur la BOF) : et cette histoire d'amour impossible devient vite le cœur du film, reléguant au second plan l'espionnite.
Nos parents avaient connu un cinéma nourri de la guerre mondiale, nous avions grandi avec celui de la guerre froide.
Après quelques Mensonges d'état, un Secret Défense et ces Espion(s), il est clair que les enfants de ce siècle naissent dans la culture des attentats terroristes. Ainsi va le monde et sa politique.


Pour celles et ceux qui aiment les histoires d'amour, même impossibles, et les histoires d'espions un peu aussi.
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