Cinoche : Le ruban blanc

Les choristes.

Eichwald, un petit village de l'Allemagne profonde.
Plongé en plein Moyen-Âge, ce petit hameau survit sous la coupe rigoriste de l'Église réformée. Une poigne de fer.
Les femmes y sont bafouées, humiliées, asservies. Les enfants attachés, battus, violés.
Violence sociale également sous la régence du baron, seul employeur du village, qui règne en maître sur ses serfs.
Michael Hanecke (La pianiste, Funny games, ...)  nous montre peu de choses à l'écran : la tension est sourde, la violence se cache derrière les portes.
Une voix off (celle de l'instit, façon Rapport de Brodeck) nous raconte les étranges incidents survenus cette année-là.
Au cœur de ces évènements, les enfants du village qui tentent de grandir sans tendresse dans cet absolutisme qui se veut purificateur et qui n'engendre que haîne et mort.
Des enfants à qui l'on noue Le ruban blanc pour leur rappeler l'innocence qu'ils doivent conserver et la pureté qu'ils doivent atteindre. Celle de l'austérité puritaine, de la blancheur immaculée, celle de la neige qui recouvrira la campagne cette année-là.
Des enfants qui forment la chorale lors des messes à l'église où le village se retrouve pour communier.
Des enfants qui, cette année-là, rodent autour des victimes de ces accidents étranges, tels les oiseaux d'Hitchcock.
Mais on n'est pas au Moyen-Âge : on est en 1913, à la veille de l'attentat de Sarajevo et de la déflagration de la Grande Guerre. Tant de sourde violence, c'est manifeste selon Haenecke,  ne pouvait conduire qu'à une si sombre tragédie.
Le film, tout en noir et blanc, se termine à la messe dans un fondu au noir : l'inatteignable blancheur de l'innocence disparaît définitivement.
Élevés par des parents rigoristes et autoritaires qui croyaient visiblement bien faire, ces enfants auront une trentaine d'années vers 1930 lorsque montera le grondement fanatique d'une autre guerre ...
Pouce baisséMAM n'a pas vraiment apprécié et trouve qu'Haenecke en fait trop, ce qui nuit à sa démonstration pas vraiment subtile et beaucoup trop longue, d'autres films, d'autres cinéastes auraient peut-être eu besoin d'une palme d'or à Cannes ... mais ceci est une autre histoire.


Pour celles et ceux qui aiment l'innocence perdue.
Guillaume est partagé, Jullelien en parle, Ludo également. Pascale partage l'avis de MAM.

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