Cinoche : Invictus

Je suis le capitaine de mon âme.

Invictus est un poème de William Ernest Henley (1), le poème préféré de Nelson Mandela.
Dans son dernier film, Clint Eastwood nous raconte un épisode fondateur de la nation arc-en-ciel : en 1995, l'Afrique du Sud organise la coupe du monde de rugby et Mandela saisit cette occasion pour rendre un peu de cohésion à son pays en le mobilisant derrière l'équipe des Springboks (2).
C'est Matt Damon qui endosse le maillot du capitaine de l'équipe (François Pienaar, un afrikaaner on ne peut plus standard, donc raciste).
Et c'est Morgan Freeman (3) qui incarne (c'est le mot) Madiba, leader inspiré.
Bien sûr on peut critiquer le parti pris de Clint Eastwood qui prend soin de gommer tout élément polémique sur Mandela ou cette victoire de l'Afrique du Sud.
Même si le film est parsemé de scènes où affleure la tension qui sépare les sud-africains en deux couleurs de peau.
Mais sans prétendre filmer un reportage, Clint Eastwood nous raconte une histoire.
Il nous raconte le rêve de Nelson Mandela qui réussit le temps de quelques matchs à rassembler 42 millions de sud-africains derrière une seule bannière, celle vert et or des Springboks, un drapeau symbole jusqu'ici de la suprématie blanche et de l'apartheid et que les noirs (80% du pays) sifflaient depuis tant d'années.
C'est pour ce rêve d'unité retrouvée que certains vont dans les stades et que l'on peut également aller au cinéma.
Ce rêve que semble vouloir prolonger les spectateurs lorsque toute la salle reste assise pendant le générique de fin ...
Un film plein de bon sentiments et d'émotions (la séquence où les Springboks font la tournée des townships et apprennent le rugby aux gosses est très forte ...) où l'on peut rêver d'un monde où le racisme ne serait plus qu'un mauvais souvenir (c'était d'ailleurs aussi un peu le sujet de Gran Torino).
Accessoirement, Clint Eastwood nous prouve, une fois de plus, qu'à 80 ans il est encore l'un des meilleurs de nos cinéastes : on connait la fin de l'histoire, on connait le score du match de finale, on a même peut-être déjà vu à la télé le drop décisif ... mais on est scotché à son siège, le ventre noué, vont-ils marquer ? vont-ils tenir les prolongations ? vont-ils gagner ? Ouuuiiiiiiiiiii !
Après le football de Ken Loach, on va finir par être accros aux matchs !

(1) : un poète de la fin du XIXème, atteint d'une tuberculose osseuse ; il fut amputé d'un pied et écrivit ce poème depuis son lit d'hôpital.
(2) : rappelons nous la victoire des bleus en 1998 et le profit (involontaire, lui) qu'en tira Chirac à l'époque.
(3) : un très beau rôle pour Morgan Freeman, déjà dirigé par Clint dans Million dollar baby, un autre film sur fond de sport ... Nelson Mandela avait choisi lui-même Morgan Freeman pour le représenter à l'écran et Morgan Freeman avait acheté les droits du livre du journaliste John Carlin, qu'il a proposé à Clint Eastwood de mettre en images.


Pour celles et ceux qui aiment le sport.
Pascale est fan de Clint, Zirko a bien aimé, Rob est plus critique.

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