Cinoche : White material

Des trucs de blancs.

Il y a bien longtemps qu'on n'avait pas vu un film aussi prétentieux, genre regarde bien comme moi je sais bien filmer de belles images : caméra tressautante, méga-gros plans sur le duvet blond qui orne les lèvres d'Isabelle Huppert, arrière-plans flous à en donner le tournis.
Et, le spectateur étant sûrement sourd et idiot : réparties inaudibles dans des dialogues couverts par le bruit du moteur du tracteur.
Bon avec ce truc de blancs, White Material, Claire Denis se moque du monde.
Dont acte.
Pouce baisséAlors MAM s'est franchement ennuyée et bien sûr on est loin de retrouver dans cette Afrique en proie aux guerres civiles le charme évocateur du Barrage contre le Pacifique ...
Pouce levéMais BMR a cru pouvoir sauver quelques scènes comme celle où, dans la brousse, apparaissent derrière les arbres la petite troupe des enfants soldats ...
Bien sûr Isabelle Huppert est magnifique, aussi sèche que la brousse africaine, accrochée éperdument à sa récolte de café dans une plantation qui n'est même pas à elle.
Brindille blonde soufflée par les vents du sud, elle promène son air hagard de je regarde, je vais voir, faites comme si je n'étais pas là.
La terre poussiéreuse et les baies de café sont de véritables personnages du film.
Mais tout fout le camp : le pays est en proie aux guerres inter-ethniques et la famille d'Isabelle Huppert part à vaut-l'eau.
Une histoire qui met mal à l'aise, sombre et pessimiste, sans issue, ni pour la famille d'Isabelle Huppert, ni pour le pays.
On aurait quand même aimé qu'une caméra moins superficielle (et moins agitée !) soit portée sur les habitants du coin : comme si le regard des blancs ne pouvaient percer au-delà des apparences.
Reconnaissons quand même à Claire Denis le mérite d'avoir su traduire avec force l'immense et insondable gouffre qui nous sépare de ces gens qui n'ont plus rien, vraiment rien, littéralement et viscéralement rien, prêts à grignoter des pilules et des cachets comme des smarties, et pour qui la vie n'est finalement plus grand chose et n'a certainement plus du tout la même valeur qu'à nos yeux d'occidentaux ou de colons nantis. La dernière chose qui reste - et encore, vaut-elle la peine ? - quelque chose qui peut se prendre, se vendre ou s'acheter comme un bidon d'essence ou un sac de café ...


Pour celles et ceux qui aiment l'Afrique.
Clap pense comme nous. Rob Gordon a bien aimé, Critikat aussi.
Bref, les avis sont partagés comme chez Telerama.

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