Cinoche : True grit

Une sacrée fille.

Très attendu, le renouveau du western par Coen & Coen : True Grit.
En plein Arkansas (prononcer Arkansa sans "s"), à la fin du XIX°, la jeune Mattie Ross, 14 ans, vient de perdre son papa revolvérisé par le vilain Tom Chenay.
La jeune fille se met en quête de trouver un marshall (l'affreux Tom Chenay est en fuite sur les terres indiennes) pour aller rattraper l'assassin, le ramener en ville et le faire pendre. Il lui faut un homme de caractère, avec du cran, une vraie trempe, “True Grit”.
On lui indique Cogburn (Jeff Bridges) un marshall vieillissant, empâté et imbibé, avec une réputation de gâchette facile, prompt à exécuter lui-même les sentences et éviter ainsi au juge d'avoir à les prononcer. C'est justement ce qu'il faut à la jeune Mattie, déterminée à venger son père.
Ils seront accompagnés d'un Texas Ranger (Matt Damon), ridicule et arrogant, caricature du cow-boy de rodéo avec blousons à franges et bottes à éperons qui font bling bling. Il est rapidement blessé à l'épaule : voici donc Mattie Ross galopant dans les montagnes derrière un borgne alcoolo et un manchot prétentieux, à la poursuite des vilains ...
Car le véritable True Grit de l'histoire c'est bien sûr la jeune Mattie. Étonnante Hailee Steinfeld (14 ans aussi dans la vraie vie !) qui incarne cette jeune fille déterminée à faire sa place et à ne pas s'en laisser conter (ni compter, d'ailleurs !) dans ce monde de brutes impitoyables, un monde d'adultes, un monde masculin et hostile.
La première partie du film est la plus savoureuse où l'on découvre cette jeune fille âpre et décidée, négocier l'enterrement de son père avec le croque-mort, le rachat du bétail avec le maquignon, et bien sûr la prime au bandit avec Jeff Bridges.
Son true grit lui permettra, on s'en doute, d'arriver à ses fins et d'obtenir réparation pour la mort de son père.
Elle gagnera ses galons de “cow-boy”, mais payés au prix fort et devra y laisser un peu d'elle-même.
Hailee Steinfeld sera sans doute nominée un jour pour l'oscar du second rôle mais, dans ce film, c'est elle qui, incontestablement, tient le haut de l'affiche !
Le reste est fidèle aux Coen Brothers qui s'amusent avec les clichés du genre et l'on voit qu'ils ont grandi avec : pendaisons brutales, train à vapeur, croque-mort luckylukeste, duels homériques, embuscades sournoises, mine d'argent abandonnée, chevauchées fantastiques, tout y est ...
Seuls les indiens sont quasi-absents(1) et moi, j'aimais bien quand y'avait des indiens.
On n'échappe pas non plus aux clichés Coeniques : amputations brutales en tout genre, doigts, langue, bras, tout y passe ! La salle rit en se cachant les yeux !
Le divertissement est bien mené même s'il s'agit d'un monde impitoyable et violent, sans morale ni encore vraiment de loi, où les cadavres s'empilent(2).
Mais voilà. Il ne s'agit que d'un divertissement et en sortant du ciné on a déjà presque tout oublié, hormis l'étonnante Mattie Ross. Les frères Coen lui doivent une fière chandelle.
En 2008, There will be blood nous avait asséné une claque bien plus magistrale.
On se rappelle encore aussi le sifflet du train de 3h10 to Yuma, autre remake comme celui des frères Coen, qui mettait lui aussi en scène un regard d'ado sur les clichés du western.
Bref, les frères Coen font le minimum et se la coulent douce au fond de la classe : auraient quand même pu mieux faire.

(1): on est pourtant en territoire Choctaw ...
(2) : s'ils voulaient une sépulture décente, ils n'avaient qu'à se faire descendre au printemps quand le sol n'est plus gelé


Pour celles et ceux qui aiment les cow-boys.
Nicolinux en parle, Critikat est sévère as usual.

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