Cinoche : Zaytoun

Les olives ont du mal à passer.

Encore une petite déception que ce Zaytoun : on espérait un peu mieux de cette cavalcade entre un jeune garçon palestinien et un pilote de l'aviation israélienne.
Le jeune palestinien (Fahed) vit ou plutôt survit dans le camp libanais de Chatila.
Le pilote israélien (Yoni) est abattu au-dessus du Liban et cherche à regagner sa base.
Fahed aussi aimerait bien rentrer chez lui, en Palestine occupée, dans son village où il n'est pas né mais dont son père et son grand-père lui ont rebattu les oreilles ... et où il voudrait bien replanter l'olivier (zaytoun en VO) que son père entretenait religieusement.
Alors Fahed et Yoni font la paire et se font la malle, au prix de quelques invraisemblances rocambolesques(1).
Pouce baisséMais la sauce kebab, même aux olives, ne prend pas(2).
Stephen Dorff sait très bien faire le regard étonné mais le fantôme de Sofia Coppola plane somewhere sur son jeu ectoplasmique. Le jeune Abdallah El Akal sait très bien faire le regard buté comme il sied à un mauvais garçon mais qui a bon coeur.
Mais las, le jeune Fahed n'a pas le charme lumineux que Elle Fanning avait dû déployer pour illuminer le film déjà cité, et le spectateur a bien du mal à ne pas faire le regard ennuyé, voire rancunier car on finit par en vouloir à l'israélien Eran Riklis d'avoir gâché cette belle histoire.
Alors ?
Pouce levéAlors on peut quand même aller voir ce petit film, ne serait-ce que pour la première partie qui décrit de façon très réaliste la vie survie des ces palestiniens apatrides dans un Liban déchiré.
Fahed est bien vite orphelin - comme tout bon jeune palestinien qui se respecte - et se débrouille vaille que vaille dans les ruelles post-apocalyptiques de Beyrouth, en tentant d'échapper tantôt aux balles des phalangistes (rappelez-vous), tantôt aux recrutements forcés des milices palestiniennes tout en regardant passer les F16 dans le ciel bleu.
Les généraux de Tsahal seraient bien inspirés de jeter un oeil sur ces images : quand on voit ces palestiniens obnubilés par le retour sur leurs terres, qui enterrent leurs martyrs et embrigadent leurs jeunes, génération après génération, on se dit que les israéliens ne gagneront jamais cette guerre larvée contre un peuple qui a déjà tout perdu.
Mais sans doute que ce conflit n'est fait ni pour être gagné, ni pour être perdu, juste pour durer.
 
(1) - comme la débauche de moyens déployés par l'ONU pour rapatrier le garçon  !
(2) - hey BMR, c'était hier qu'il fallait publier ce billet, le 5 mars ! pfff....

Pour celles et ceux qui aiment les oliviers.
Critikat en parle et pour une fois on est malheureusement d'accord.

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