Cinoche : Le temps de l’aventure

Métier : actrice

Week-end cinoche bien décevant : après le soporifique Grandmaster de Wong Kar-Waï dont on ne sait trop quoi dire(1), voici le film de Jérôme Bonnell : Le temps de l'aventure, qui s'avère également bien en-deçà de nos attentes.
Mais comme nous sommes des inconditionnels d'Emmanuelle Devos, on ne pouvait pas le manquer.
Alors oui, cette grande actrice qu'est E. Devos crève l'écran comme à son habitude et son subtil jeu décalé fait à nouveau merveille.
Il n'y en a que pour elle, actrice fétiche de J. Bonnell.
Et ça frise d'ailleurs le fétichisme : on ne compte plus les plans sur la nuque et les cheveux d'Emmanuelle ou sur les pas d'Emmanuelle en sandales.
D'ailleurs, on ne compte plus les plans répétitifs : elle doit tirer de l'argent avec sa carte bancaire au moins 5 ou 6 fois(2), téléphoner au moins 10 ou 12 fois, prendre le métro au moins 5 ou 6 fois, etc...
L'idée de départ était plutôt alléchante, surtout avec E. Devos à l'affiche : entre deux trains, une aventure d'un jour avec un bel inconnu (Gabriel Byrne, séduisant ... mais insipide face à E. Devos).
Mais voilà qu'en chemin, Jérôme Bonnell entreprend de nous expliquer et ré-expliquer les états d'âme de la belle : carrière en panne, jalousie familiale, couple en berne, compte en banque à sec, et d'autres choses encore qu'on ne vous dit pas.
Bref, E. Devos se cherche et veut faire le point sur sa vie. Bof. On aurait préféré rester sur l'idée d'une rencontre hasardeuse entre deux trains, c'était plus poétique et moins trivial. Bref, lourdingue, lent et ennuyeux.
Reste une scène à sauver, magique.
Au début du film, E. Devos (elle est actrice, je veux dire : actrice dans le film) passe une audition pour un casting, genre le film dans le film. Elle doit jouer une scène un peu bébète.
Évidemment, elle s'en tire à merveille et on se dit, purée quel métier ! même avec ce petit texte insignifiant, sorti de tout contexte, on y croit ...
Et puis, allez on refait une autre prise ? avec (je cite) : un peu plus d'émotion ?
Et alors là, on est scotché au fauteuil : le même texte toujours sans intérêt mais complètement transfiguré par une actrice qui le joue dans un registre totalement différent. Chapeau !
Il est rare que nous soit donné à voir le métier d'acteur d'une manière aussi lumineuse.
Bien entendu elle sort du casting catastrophée et jugera sa prestation lamentable !

(1) - BMR s'est même retrouvé à somnoler entre deux combats de kung-fu, certes filmés à la perfection, mais ennuyeux et sans âme - où veut en venir Wong Kar-Waï ? on attendait un "In the mood for kung-fu"  mais on s'est retrouvé avec un catalogue de belles images sans aucun intérêt
(2) - des fois que ceux du fond comprennent pas, la pauvre Emmanuelle va même à sa banque chercher du liquide, sans succès évidemment puisque, on insiste encore, je cite : elle a dépassé son autorisation de découvert. Ah bon ? Manque plus que l'apparition du relevé de compte à l'écran : la dèche expliquée et ré-expliquée pour les nuls.


Pour celles et ceux qui aiment Emmanuelle Devos.
Alain en parle et lui, a bien aimé.

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