Cinoche : Avant l’hiver

Roses rouges de saison.

On peut tout à fait éviter d'aller au cinoche Avant l'hiver.
Sauf si l'on est vraiment très fan de Kristin Scott-Thomas, ce qui pourrait se comprendre et ce qui est d'ailleurs un peu notre cas.
Le film de Philippe Claudel est en effet bien décevant (faut dire qu'on n'avait pas lu non plus de critiques dithyrambiques).
Bientôt l'hiver. Et donc bientôt l'heure de la retraite pour le couple que forment Daniel Auteuil et Kristin Scott-Thomas.  Lui, très riche et très réputé, est neuro-chirurgien. Elle, très belle et très élégante, cultive le superbe jardin de leur superbe maison de verre.
C'est l'automne donc mais l'hiver approche : le chirurgien bedonnant décline, la belle s'ennuie dans sa prison de verre.
Autour d'eux (surtout autour d'elle), tourne le vieil ami d'enfance trop fidèle (Richard Berry, qui vieillit bien, plaisante retrouvaille).
Tout pourrait donc aller presque pour le mieux au fil des saisons humides et pluvieuses (merci la Belgique).
Sauf que ... une jeune fille un peu mystérieuse semble croiser à plusieurs reprises la route de Daniel Auteuil.
Sauf que ... des bouquets de roses anonymes arrivent au cabinet, à l'hôpital, à la maison. Le schéma est classique et on sent qu'il y a là quelques fissures dans la façade bourgeoise trop lisse.
Le chirurgien va-t-il fauter avec la jeunette ? La bourgeoise va-t-elle retomber dans les bras de l'ami fidèle ? On n'est pas loin du boulevard assez convenu(1) même si c'est quand même un peu plus subtil que cela et si Philippe Claudel semble chercher un chemin hésitant entre comédie de mœurs bourgeoises, histoire de couple vieillissant et thriller un peu inquiétant.
Mais on s'ennuie ferme dans la riche propriété du chirurgien et de son élégante épouse, le tout appesanti d'une musique classique et somptueuse sur fonds de campagne humide et somptueuse.
On s'ennuie franchement à regarder Daniel Auteuil se dépatouiller bien mal d'un personnage auquel lui-même n'arrive pas à croire. Reste la si belle et si élégante Kristin Scott-Thomas, à qui le rôle et la cinquantaine vont comme un gant (bon, de chez Hermès le gant). Mais cela ne suffit malheureusement pas à sauver le film.
Après avoir critiqué quelques uns de ses bouquins [1] [2], le pauvre Philippe Claudel va croire qu'on a une dent contre lui (gageons qu'il ne nous lit pas et qu’il s'en fout un peu).
Et puis il y avait ces roses (une chanson, les bouquets, la robe, ...) et puis tout à coup une chanson qui vient nous parler de ... coquelicots ? Ah, non mais c’est quoi ce film ?
Seule consolation, les échos [3] d’une brouille entre la belle Kristin et l’hésitant Philippe Claudel : ce n’était pas la première fois [4]  mais ils ne tourneront plus ensemble. Le talent de la belle ne sera donc plus gâché. Voilà encore une méchanceté gratuite, me direz-vous.
Avec raison.

(1) - ah, la larme d'émotion sur la joue de la jeunette lors de la séance d'opéra !


Pour celles et ceux qui aiment Kristine Scott-Thomas.
Et après avoir re-cherché après le film, on n’a pas trouvé de critique digne d’être citée ici …



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