Cinoche : The Infiltrator


L'argent n'a pas d'odeur. L'argent sale, si.


Dix ans après le film de Scorcese, voici une autre histoire d'infiltrés, d'agents 'under cover' : The Infiltrator réalisé par Bryan Cranston.
On peut même reprendre mot pour mot le billet précédent : histoire complexe, montage serré, scénario stressant, action violente, ça dérange.
Sauf que cette fois il ne s'agit pas d'une histoire romancée mais d'une histoire vraie basée sur l'autobiographie de Robert Mazur, alias Bob Musella, le flic qui a réussi à infiltrer la hiérarchie du cartel de Medellin, celui de Pablo Escobar.
On est bien loin du polar hollywoodien : c'est filmé comme un reportage, au plus près de la bio, en images jaunissantes des années 80 (et ça ne plaira donc pas à tout le monde).
Les rouages de l'enquête et de l'infiltration sont démontrés un par un qui mettent en cause notamment les banques (mais pas que).
Mais le véritable sujet du film, c'est bien ce personnage d'infiltré, toujours sur la corde raide, obligé de boire, fumer, baiser et jouer avec les truands comme un truand, obsédé par le moindre faux pas qui lui coûtera la vie et celles de sa famille. C'est éprouvant aussi pour le spectateur !
On sort du film sonné, abasourdi : tant de stress, de violence, de morts, d'adrénaline, ... est-ce à cela que 'marchaient' Robert Mazur et son double Bob Musella ? On en saura finalement assez peu sur cet étrange bonhomme.
En 1986, Bob Mazur/Musella permettra près d'une centaine d'arrestations.
Malgré le générique de fin qui affiche les condamnations des uns et des autres, on ne peut pas s'empêcher de penser que 30 ans après, le blanchiment d'argent sale est encore une industrie florissante : est-ce finalement ce qui justifierait ce film aujourd'hui ?
À lire (avant ou après le film) : une interview du vrai Bob Mazur lors du festival de Deauville.
Et la 'vraie' banque impliquée est bien la BCCI, comme dans le film, dont les auditeurs étaient de grands cabinets internationaux bien connus du beau monde de la finance.

Pour celles et ceux qui aiment les flics à Miami.
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