Cinoche : Inju

Faux semblant.

Notre occident voit le Japon comme un pays où la culture serait extrêmement codifiée.
Pour être plus précis, peut-être, comme une culture où les codes seraient très différents des nôtres et donc difficiles à appréhender.
Avec son dernier film, Inju, Barbet Schroeder s'en donne à cœur joie et tous les clichés nippons sont au rendez-vous : cérémonie du thé, sabres, courbettes, cartes de visite, geishas, écolières en jupette, saké, bondage, rites et rituels, tout y passe comme dans une vidéo pour touristes.
Mais tout cela est à prendre au second degré car, d'entrée le ton est donné : on assiste à un horrible et double crime, puis la caméra prend du recul et l'on se retrouve dans un amphithéâtre (et dans ce mot il y a théâtre) où était projeté le film dans le film.
À plusieurs reprises, ça recommence avec des scènes très attendues dans le déroulement de l'intrigue qui ... se révèlent n'être que des cauchemars du héros ! Barbet Schroeder joue avec nous ! Et on est ravis de jouer avec lui à «plus nippon que moi tu meurs».
Sur un scénario en or : Benoit Magimel, frenchy arrogant, naïf et prétentieux, maître es polar nippons, se rend au pays du soleil levant pour rencontrer un mystérieux auteur que personne n'a jamais vu.
Ça ressemble parfois à un film naïf d'Agatha Christie où le héros, Tintin à Kyoto, tombe dans les pièges les plus grossiers et amoureux de la geisha (et nous avec lui dans les mêmes pièges et dans les mêmes bras).
C'est plein de finesse et d'humour décalé.
En fait, c'est adapté du roman éponyme d'Edogawa Rampo effectivement un peu l'Agatha japonais.
Plus exactement le Edgar Allan Poe japonais (son nom est d'ailleurs la transcription phonétique de celui de l'américain).
Comme dans d'autres de ses films, Barbet Schroeder explore le côté obscur de la force.
C'est très cérébral (mais pas intello : ici personne ne se prend trop au sérieux) et réservé aux amateurs de ciné, de polar et de japoniaiseries.
Bref c'était pour nous et on a bien aimé !
On y a retrouvé avec plaisir l'ambiance des maisons japonaises et de nos voyages (certaines scènes semblent avoir été tournées à Takayama).

Pour celles et ceux qui aiment les mangas.
La critique, toujours sévère, de Critikat.

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