Cinoche : Le silence de Lorna

It’s a love world.

On n'est pas trop fan des films des frères Dardenne, mais Le silence de Lorna était annoncé dans un registre différent.
Lorna est une immigrée albanaise, associée à un junkie belge pour un mariage blanc : le junkie a besoin d'argent et Lorna a besoin d'une carte d'identité belge.
Mais ce n'est que l'un des tiroirs de l'histoire : le junkie a été choisi pour que le «mariage» finisse plus vite et, associée à un petit truand, Lorna attend impatiemment de pouvoir faire bénéficier de sa toute nouvelle nationalité un mafieux russe, histoire de doubler la mise pour que tout le monde rentre dans ses frais.
Mais voilà, le junkie résiste à l'overdose, entreprend même un sevrage, s'attache et finit par devenir attachant. Lorna essaie de redresser le scénario prévu ...
On ne vous en dit pas plus pour ne pas gâcher le film mais il faut bien dire que les mystères qui entourent ce scénario dans les critiques (scénario palmé à Cannes) nous ont paru un peu surfaits. Parce que, finalement, y'a quand même pas de quoi se retourner dans son fauteuil.
Ceci dit le film vaut peut-être le détour pour découvrir l'actrice, Arta Dorbroshi, une véritable albanaise qui aura appris le français pour le film. Le scénario, on l'a compris, ne lui permet pas de sourire souvent, mais s'ils sont rares, quels sourires ! Cette superbe actrice nous vaut quelques très belles scènes qui s'étirent malheureusement dans un film plutôt longuet.
Le propos était pourtant prometteur : ces immigrés de l'est exploitent un junkie de l'ouest encore plus mal loti qu'eux mêmes, le tout pour revendre la nationalité belge à un mafieux russe venu d'encore plus loin à l'est. On n'est donc pas si loin de l'exploitation de l'homme par l'homme que dénonçait Ken Loach en début d'année avec It's a free world.
Ici par le biais du mariage blanc, c'est le love world qui est l'objet de tractations et de marchandages. Dans un mariage blanc il faut «faire semblant» pour tromper le monde et les enquêteurs : danser ensemble, habiter ensemble, ...
Là encore, comme chez Ken Loach, il est question d'un ange féminin qui se brûle les ailes à vouloir se frotter à notre monde impitoyable.


Pour celles et ceux qui aiment les anges.
Papillon et Pascale l'ont vu.

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