Cinoche : The town

Le syndrome de Boston.

Une affiche inutile, de trop rares bandes annonces, un titre transparent(1), ... on a bien failli passer à côté de The Town, et il aura fallu un article des Echos pour nous faire faire le détour par Charlestown, un quartier pauvre de la banlieue de Boston.
À Charlestown, tout le monde rêve de changer de ville, de changer de vie, sans jamais avoir seulement la chance de passer le pont (THE bridge) qui sépare les quartiers ouvriers de la ville chic des yuppies.
À Charlestown, chez les McRay on est braqueur de père (Chris Cooper) en fils (Ben Affleck).
Belles scènes de braquages : banques et fourgons blindés, en veux-tu, en voilà.
Belles scènes de courses de voitures : si vous croyiez (comme nous avant hier) avoir tout vu après 350 poursuites de bagnoles au cinoche, filez vite, toutes jantes dehors, voir The town : époustouflant !
Lors d'un braquage survolté, le gang de Ben Affleck prend la directrice de l'agence en otage.
Depuis les années 70 on connaissait le syndrome de Stockholm, mais voici celui de Boston : le beau voyou tombe amoureux de l'otage et se charge de la surveiller d'un peu trop près.
Parce qu'elle représente sans doute pour lui, cette part de rêve de changer de ville et de changer de vie.
Parce que Dieu ne viendra pas vous sortir de votre impasse et que seul un Eskimau pourra vous y aider(2) : la jolie Rebecca Hall sera-t-elle l'Esquimaude de Ben Affleck.
L'histoire n'est guère vraisemblable : Ben Affleck est un voyou trop beau et trop gentil, Charlestown est un joli quartier presque pimpant, la prison respire le propre, etc ...
Et tout est trop bien qui finit trop bien : même la patinoire de Charlestown, délaissée par la mairie, retrouvera finalement la glace qui permet aux gosses défavorisés de jouer au hockey.
Mais outre plusieurs bonnes scènes d'action, l'intérêt du film tient dans ses personnages, plutôt bien développés, bien joués et finalement attachants.
Outre nos deux tourtereaux (Rebecca Hall était la Vicky de Woody Allen), on remarque également Jeremy Renner (Démineurs) dans le rôle du pote-presque-frère de Ben Affleck et Jon Hamm (série Mad Men) dans le rôle de l'agent du FBI obsédé par l'arrestation des voyous (on n'ose pas écrire des méchants).
Décoiffant et sympa. Et bien plus cool que Les Infiltrés (The Departed) de Scorcese.

PS : ne manquez pas au générique de fin, Jolene, chanson de Ray LaMontagne(3) dont voici un extrait qui prend tout son sens après l'une des scènes du film (nine pound hammer ...) :

[...] A man needs something he can hold onto
A nine pound hammer or a woman like you
Either one of them things will do
Jolene, I ain't about to go straight
It's too late
I found myself face down in a ditch
Booze in my hair, Blood on my lips
A picture of you holding a picture of me
In the pocket of my blue jeans
Still don't know what love means  

(1) : et un Ben Affleck pas vraiment charismatique même si MAM le trouve beau gosse
(2) : jolie histoire racontée lors d'une séance des AAA ; je fais court :
J'étais pris dans les neiges de l'Alaska, à demi gelé, à demi perdu. J'ai prié Dieu de me sortir de là mais il n'est jamais venu.
Pourtant si vous êtes ici pour nous raconter cela, c'est que Dieu vous a bien sauvé non ?
Non, c'est un Eskimau qui m'a trouvé et qui m'a ramené ...
(3) : et non pas une reprise de celle de Dolly Parton


Pour celles et ceux qui aiment les gentils braqueurs de banques.
Nico, Ariane et Sandra en parlent.

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