Cinoche : L’homme qu’on aimait trop

Téchiné, impair et manque.

Mais diantre, quel film André Téchiné a-t-il bien voulu faire avec cet Homme que l'on aimait trop ?
À notre époque qui aime tant être inspirée par les histoires vraies, l'idée de départ n'était peut-être pas si mauvaise de mettre en images ce que le 20h de TF1 nous avait jusqu'ici épargné : l'arrière boutique de l'affaire Leroux/Agnelet qui défraie les chroniques judiciaires depuis quarante ans et qu'un nouveau rebondissement vient tout juste de replacer sur le devant de la scène en ce début 2014.
Téchiné nous ramène dans les années 70 : la grande bourgeoise Renée Leroux perd de l'argent dans son casino de la promenade des anglais, les concurrents, un peu mafieux, un peu niçois, rodent autour de l'animale aux abois ... Le jeune Agnelet entreprend de séduire la fille Leroux (Agnès) pour mieux servir ses maîtres et faire chuter la mère et son casino.
Quarante après, la justice n'a pas vraiment été rendue (ou alors plusieurs fois, ce qui revient au même), la vérité vraie n'est toujours pas connue et Agnelet a été condamné pour le cadavre d'une Agnès que l'on n'a jamais retrouvée. Voilà pour ceux qui, comme BMR, avait zappé le 20h de TF1.
Reste le film de Téchiné. Classique, pesant et académique comme seuls les films dits français (un genre en soi), comme seuls les films français les plus chiants (encore un genre en soi) savent l'être.
À peine sauvé par ses trois acteurs : Catherine Deneuve joue Catherine Deneuve pardon Renée Leroux, un rôle taillé sur mesure pour elle, tout comme ses robes années 70, et son jeu un peu décalé s'accorde à merveille avec ce qui est peut-être le vrai personnage.
Guillaume Canet n'a pas le beau rôle, c'est le cas de le dire : à force de vouloir dépeindre Maurice Agnelet comme un homme trop poli pour être honnête, le pauvre Guillaume finit par se diluer dans son personnage lisse et insignifiant. Seules quelques rares fulgurances (quand Agnelet explique qu'il ne veut pas être trop aimé) nous laisse à peine entrevoir quelque chose sous le costume trois-pièces.
Et puis bien sûr, il y a la jeune Agnès et l'occasion de découvrir la jeune Adèle Haenel, dernière coqueluche en date du show-biz. Succès mérité sur lequel s'appuie lourdement Téchiné qui presse son actrice comme un citron (ou plutôt comme un oignion puisque des larmes et des pleurs il y a).
Face à ces deux partenaires, dans ce monde friqué et fabriqué qu'est la Côte d'Azur, Agnès Leroux/Adèle Haenel semble être la seule personne vivante.
Jusqu'à sa disparition.
Bien. Ok. Deux ou trois bons acteurs, bien dirigés. Mais la question initiale reste entière : quel film André Téchiné a-t-il bien voulu faire ? Question pour un prochain quizz cinéma peut-être.
MAM aime bien les bons acteurs : elle n'a pas été déçue.
BMR aime bien les bonnes histoires, il aurait bien aimé en trouver une ici.


Pour celles et ceux qui aiment les actrices, les nouvelles et les anciennes.
D'autres avis sur SensCritique. Celui de Perle&Navet.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.