Cinoche : Under the skin

Chasse à l’homme.

Avec Under the skin, Jonathan Glazer livre un conte fantastique et surtout psychologique (amateurs de SF gore, passez votre chemin).
La belle Scarlett Johansson prête son joli minois (et le reste, oui) à une aliène qui a revêtu son enveloppe. La nuit venue, elle erre dans les rues sombres de Glasgow à la recherche d’hommes seuls faciles à séduire(1).
Ses grands yeux au regard fixe (il y a quelqu’un d’autre derrière ou plutôt quelque chose d’autre), ses grands yeux, son sourire et sa façon de descendre les escaliers font tomber les mâles comme des mouches(2).
Derrière elle, un gang mystérieux de motards inquiétants fait le ménage pour éviter les indices compromettants.
Faut dire que les aliens ont bien choisi leur terrain de chasse : une Écosse froide et pluvieuse, où l’on patauge dans la neige fondue, une Écosse perdue au bout de nulle part(3), où chacun traîne sa solitude. Après l’Islande de Balthazar Kormakur, voici l’Écosse de Jonathan Glazer
Évidemment quand on croise Scarlett sur la route là-bas, on ne s’attarde guère sur le fait qu’elle ait la peau si froide.
Mais ni SF, ni polar, le film donne plutôt dans l’allégorie fantastique : une aliène à la peau glacée, sans cœur et sans aucune humanité(4) essaie de se frotter à notre Humanité. Glasgow est peuplée d’humains pas toujours très engageants : des moches, des gros, des vieux, des trainards, … pas toujours folichon la chaleureuse fête humaine mais visiblement aux yeux d’une aliène encore plus seule, c’est follement attirant. Si intrigant et attirant que tout va basculer quand elle rencontrera la solitude extrême, le plus solitaire au pays des solitaires.
La chasse à l’homme devient une chasse à l’humain.
Au point que la belle Chose va trébucher et essayer de manger un gâteau au chocolat, de rire devant la télé, bref de faire ‘comme tout le monde’ et plus si affinités. Pas sûr que ça marche …
La fin sera poétique mais pas bien gaie, comme tout le film.
Un film très visuel, fait de peu (très peu) de mots, le film certainement le plus asiatique des films européens. Des images tirées de la nuit, des éclairages fulgurants, c’est très graphique et très beau. Très sombre et très glacé.
Noir c’est noir.
Et rarement actrice aura eu un film ainsi dédié à son aura.

(1) - si toutes les aliènes ressemblent ainsi à Scarlett, l’humanité est fichue !
(2) - à plusieurs reprises, on saisira l’allusion à La Mouche et aux insectes emprisonnés dans une cage de verre …
(3) - c’est pas moi qui le dit, mais un immigré tchèque !
(4) - la démonstration est parfois un peu trop appuyée comme avec le bébé sur la plage que l’on revoit une fois de trop


Pour celles et ceux qui aiment Scarlett Johansson.
D’autres avis sur SensCritique.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.