Cinoche : Un homme très recherché

To make the world a safer place.

On n’est pas loin du coup de cœur pour cette adaptation par Anton Corbijn d’un roman de John Le Carré : Un homme très recherché.
Ne serait-ce que pour l’une des toutes dernières apparitions de Philip Seymour Hoffman.
Dans un rôle qui semble faire écho à ses derniers jours parmi nous puisqu’il incarne dans ce film un vieil espion à la carrière finissante, essoufflé et gras, alcoolique et solitaire.
On a aussi le grand plaisir de retrouver Nina Hoss (ici l’assistante de Hoffman) que l’on avait déjà admirée dans Barbara.
À Hambourg, P. S. Hoffman dirige une officine privée qui se charge des basses besognes que les services allemands ne s’autorisent pas à exécuter. Il est obsédé par l’idée d’attraper dans ses filets un gros poisson qu’il soupçonne de financer le terrorisme et il monte avec son équipe toute une machination(1) pour appâter sa proie avec du plus menu fretin : l’une des dernières scènes où l’ordre de virement fatidique est signé est digne des meilleurs suspenses du cinéma !
Mais comme dans toute bonne histoire d’espionnage, bien malin celui qui sait qui manipule qui …
Si l’intrigue prend place à Hambourg(2), ce n’est par hasard puisque c’est depuis cette ville que fut organisée une partie des attentats du 11 septembre : le cafouillage de l’époque, dont sont coutumiers les services presque secrets, n’aura pas permis d’enrayer le drame et depuis lors, les services allemands se sentent redevables envers leurs homologues US qui les surveillent de très très près. Et c’est donc sous haute tension qu’opèrent Hoffman et son équipe border-line. Sous haute tension mais sans violence physique : c’est un roman de Le Carré et l’espionnage ici n’est pas celui de 007 mais celui d’une machine qui broie les hommes, quelque soit leur camp.
Et dans ce film encore, la machine à broyer va lentement et inexorablement, sans état d’âme, remplir son office …

(1) - une machination claire et lisible à l’écran, Anton Corbijn sait filmer et n’a pas besoin d’obscurcir l’intrigue pour nous impressionner
(2) - le moins que l’on puisse dire c’est que, histoire oblige, le film ne donne pas une image très touristique de cette ville pourtant bien agréable !


Pour celles et ceux qui aiment les espions.
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