BD : Golden City

Une série en or

Les albums n° 9 et 10 de Golden City sont sortis il y a peu : l'occasion de relire la série et d'en parler ici, ce que l'on n’avait pas fait jusque là.
On aime bien le charme indéfinissable de cette BD qui rappelle un peu l’adorable série du brésilien Leo(1).
Avec Golden City, Daniel Pecqueur (scénario) et Nicolas Malfin (dessins) nous emmènent dans un futur pas si lointain : la Terre et ses eaux sont polluées (refrain connu), les plus riches se sont réfugiés dans une île flottante, Golden City, protégés des affreux jojos restés à terre.
Parmi les laissés pour compte sur le rivage, une petite bande d'orphelins débrouillards.
Parmi les milliardaires, le pdg d'une multinationale pharmaceutique, beau, riche, fort et intelligent, il a tout du Golden Boy mais garde quand même bon cœur d'autant qu'il va se retrouver victime d'une sombre machination. S'ensuivront au fil des albums tout un lot de divers complots, traîtrises variées et retournements inattendus.
Alors oui, malgré quelques facilités un peu racoleuses (écologie à la mode, high tech branchée, maillots de bain échancrés(2), ...), malgré la répétition des rebondissements qui font durer la série, on aime bien le charme un peu naïf de ces albums, le côté pas prise de tête de cette histoire, le dessin clair et lumineux tracé par Nicolas Malfin, les péripéties rocambolesques tissées par Daniel Pecqueur, le machiavélisme des très sévères méchants et l'enthousiasme sympathique des gentils débrouillards.
On peut toutefois s’arrêter au numéro 6 de la série : à partir du 7, Pecqueur peine un peu à relancer une nouvelle saison sans trop savoir s’il lui faut plonger sa cité d’or au fond de l’eau ou l’envoyer dans l’espace. Ce qui permet d’ailleurs à Nicolas Malfin de nous offrir de nouvelles planches aux bleus profonds et lumineux.
Juste un cran en-dessous de la série de Leo déjà citée, sans doute car on n’y retrouve pas la poésie extraterrestre, le petit supplément d’âme apporté par le brésilien.

Quelques planches à cliquer : [1] [2] [3] [4] [5]

(1) - Aldebaran, Betelgeuse et Antares, une série dont on reparlera bientôt à l'occasion de la sortie du n° 5 d'Antares
(2) - euh, ben oui, BMR il aime bien les maillots de bain justement …


Pour celles et ceux qui aiment les belles images.
D'autres avis sur SensCritiques.



Miousik : Flox

Modern style.

C’est en duo avec le frenchy Vanupié qu’on a croisé le franco-britannique Flox (Florian Gratton).
Un autre reggae bien différent, très moderne, bien loin de la Jamaïque de Bob Marley, parfois aux accents rugueux du rap ou du rock, dans lequel il faut donc fouiller un peu pour trouver quelques mélodies plus cools.

Yakakliker pour écouter notre playliste.
On aime beaucoup Right here, The words, et d’autres encore.

Cinoche : Le sel de la terre

Quand la Terre ne tourne pas rond.

Les spectateurs se pressent dans les rares salles qui veulent bien diffuser Le sel de la terre, le film co-réalisé par Wim Wenders et le fils du photographe Sebastião Salgado : Juliano Ribeiro Salgado.
Fort logiquement, le film s’ouvre sur les photos qui auront rendu célèbre le brésilien Sebastião Salgado lorsqu’en 1986, il montra au monde les images de la fourmilière humaine (50.000 travailleurs !) des mines d’or de la Serra Pelada (Brésil).
Salgado commençait sa carrière de photographe de l’humain et du social, une carrière que cette biographie filmée va nous retracer de manière chronologique en mixant les photos (sur un écran de 8 mètres au cinéma, ça en jette !), les films tournés par le fils qui accompagna son père sur quelques voyages et les interviews par Wim Wenders de Salgado qui commente ses photos (astucieux dispositif ‘de réflexion’ à l’écran).
Salgado était un grand photographe et un grand voyageur : fidèle à son engagement, ce sera donc ensuite l’Éthiopie (terribles images … et terribles commentaires), la sècheresse et la famine au Mali, le Sahel, …
La Terre ne tourne pas rond.
Lorsque défilent ces images d’un noir et blanc hyper-esthétique aux tons métalliques saturés, on comprend bien ce qui a poussé certains critiques (voir par exemple les propos de Susan Sontag) à voir là surtout de quoi faire du beau (et de la célébrité) sur le dos de la misère humaine.
On ne peut d’ailleurs nier que Salgado semblait bien fasciné par la misère et la mort des peuples.
Mais peut-on dire qu’on n’a pas besoin de ce genre de témoins ?
Le succès de ce film prouve encore que nos consciences anesthésiées et nos yeux blasés ont besoin de spectacle et peut-être d’esthétisme pour maintenir un minimum d’intérêt … à défaut d’une véritable indignation.
Ainsi voyagent les yeux de Salgado … jusqu’à l’overdose du Rwanda.
Encore de terribles images, jetées à notre figure sur grand écran.
Mais ce ne seraient sans doute que quelques images de plus sans le commentaire des yeux qui ont vu cela, des yeux qui ont pleuré cela : le poids des mots ajoute au choc des photos.
Nous, nous avons oublié mais Salgado ne s’en remettra jamais vraiment.
Après quelques années, comme pour racheter ou régénérer sa conscience, pour se donner (et nous) donner un peu d’espoir, le voici parti dans un trip écolo : il replante des millions d’arbres au Brésil, là même où son propre père déforestait il y a quelques années pour l’élevage, et il repart en balade pour quelques photos des hommes et des bêtes qui survivent dans quelques oasis de paix (la tribu Zo’é au Brésil). Encore une démarche égoïste, c’est évident, et un propos écolo un peu court mais laissons donc Salgado reposer ses yeux en paix.
Au vu des images du film, on n’a pas osé mettre un ‘smiley’ tout sourire pour ce film : mais assurément c’est un film à voir et à réfléchir (et qui laisse le spectateur réfléchir à sa guise).


Pour celles et ceux qui aiment les images.
D’autres avis sur SensCritique.

Miousik : Vanupié


Métro Châtelet, correspondance pour les îles.

Ado branleur puis fils de pub bobo, Vanupié finira par tout plaquer pour un voyage en Dominique.
Gravement atteint par le reggae, il devra recommencer une nouvelle vie, pieds nus dans les couloirs de la ratp.
Une voix éraillée aux sanglots mélancoliques, un swing reggae mâtiné de soul et coloré de saveurs tropicales, une belle guitare et des chansons désormais très ‘pros’.
De quoi ensoleiller tout en douceur les prochaines journées d’automne …
Yakakliker pour écouter notre playliste.
On aime très beaucoup Livin’ in I Music et le plus classique Feel down en duo avec le franco-britannique Flox. Et bien d’autres titres encore.

Miousik : Vanupié

Métro Châtelet, correspondance pour les îles.

Ado branleur puis fils de pub bobo, Vanupié finira par tout plaquer pour un voyage en Dominique.
Gravement atteint par le reggae, il devra recommencer une nouvelle vie, pieds nus dans les couloirs de la ratp.
Une voix éraillée aux sanglots mélancoliques, un swing reggae mâtiné de soul et coloré de saveurs tropicales, une belle guitare et des chansons désormais très ‘pros’.
De quoi ensoleiller tout en douceur les prochaines journées d’automne …

Yakakliker pour écouter notre playliste.
On aime très beaucoup Livin’ in I Music et le plus classique Feel down en duo avec le franco-britannique Flox. Et bien d’autres titres encore.

Bouquin : Bloody cocktail

La recette du Bloody Joan à la mante (religieuse).

Cette recette de cocktail, on la tient de Jacques (chez qui on peut d'ailleurs nous croiser parfois) : un Bloody Cocktail (en VF, si on peut dire, la VO titrait The cocktail waitress) de James Mallahan Cain, auteur américain du milieu du siècle dernier, connu pour plusieurs polars adaptés au cinéma comme Le facteur sonne toujours deux fois.
Les ingrédients du barman sont plutôt basiques mais la recette toujours réussie : des gars au portefeuille plein de fric, des filles au sex-appeal torride et donc des morts en pagaille.
La variante du Bloody Mary concoctée ici par James M. Cain, c'est le Bloody Joan.
On découvre une Joan (presque) éplorée qui vient tout juste de perdre un affreux jojo de mari qui s'est emplafonné ivre mort au volant d'une bagnole qui n'était pas la sienne. L'affreux jojo battait sa si jeune et si jolie épouse et on n'a guère le temps de s'apitoyer sur son sort.
La pauvre et jolie Joan est obligée de travailler pour subvenir à ses besoins et à ceux de son fils : elle trouve une place de serveuse dans un bar. L'uniforme de la maison lui sied à merveille : la pauvre et jolie Joan a juste un peu de mal à garder sa poitrine à l'intérieur du chemisier et les mains des clients à l'extérieur de sa culotte [non, je ne fantasme pas sur la couverture (d'ailleurs c'était un ebook ... mauvais choix cette fois-ci !) et je n'invente rien : James M. Cain avait une réputation un peu sulfureuse].
Avec son job de serveuse (et son uniforme donc) on se dit que la pauvre et jolie Joan n'aura aucun mal à trouver rapidement un autre mari attentionné.
Et tiens donc, voici que le plus assidu des soupirants se trouve être un vieux milliardaire cardiaque. Je vous ressers un autre Bloody Joan ? Les chips sont offertes par la maison.

[…] Il me portait jusqu’à sa chambre, faisait glisser ma fermeture éclair et couvrait mon cou de baisers. C’est ainsi que, le jour de l’enterrement de mon mari, je couchai avec mon amant pour la deuxième fois.

En dépit de cette intrigue minimaliste (même si on n'a pas retracé ici tous les détails et péripéties) le bouquin fonctionne : c'est écrit à la première personne, la jolie personne de Joan, sous forme de confession. À qui se confie-t-elle ?
Aux flics qui ont enfin trouvé de quoi l'inculper ?
Au lecteur qui voudrait s'ériger en juge impartial ?
Joan n'est-elle qu'une jeune et belle ingénue dont les maris n'ont vraiment pas de bol ?
Ou plutôt une redoutable mante qui n'aurait rien d'une religieuse ?
Faut-il croire tout ce qu'elle nous raconte et surtout que doit-on penser de l'angle sous lequel elle nous dévoile tout cela (si je puis dire) ?
Très vite, chez les flics, tout comme dans la tête du lecteur, il y aura bientôt deux camps ... dont l'un gardera les yeux rivés sur les chemisiers et les shorts de Joan.
Ainsi va le monde selon James M. Cain.

[…] Je pense que vous auriez agi comme moi. Mais vous n’auriez pas fait plus, pas tout ce dont j’ai été accusée, plus tard, dans les journaux.

Ce roman est un inédit posthume : dans sa postface, l'éditeur Charles Ardai, spécialiste du polar hard-boiled, nous raconte comment il a réussi à dénicher les différentes versions non publiées de cette histoire et comment il a tenté de reconstituer un ensemble qui tient la route. La recette réussie d'un polar noir aux saveurs anciennes mais soigneusement dépoussiéré pour notre lecture aujourd'hui.


Pour celles et ceux qui aiment les pin-ups.
D'autres avis sur Babelio et celui de Jacques.





Miousik : Pep’s

Du pep’s

Pep’s c’est Florian Peppuy, qui nous vient de la vallée de l’Isère près de Romans.
Sa musique sort un peu du flot commun des nouveaux chanteurs français au texte et au phrasé envahissants justement parce que Pep’s n’a pas oublié la musique : ses chansons sont avant tout des mélodies.
C’est le swing tropical de son Liberta qui nous a accrochés :

[…] Tu sais qu'y a un bateau qui mène au pays des rêves
Là-bas où il fait chaud, où le ciel n'a pas son pareil
Tu sais qu'au bout de cette terre
Oui les gens s'aiment
Des milliers de graines de joie comme pousse ici la haine
On m'avait dit petit gars
Là-bas on t'enlève tes chaînes
On te donne une vie
Sans te jeter dans l'arène
Comme ici tout petit après neuf mois à peine
On te plonge dans une vie où tu perds vite haleine
Alors sans hésiter
J'ai sauté dans la mer
Pour rejoindre ce vaisseau
Et voir enfin cette terre
Là-bas trop de lumière
J'ai dû fermer les yeux
Rien que les odeurs
Remplissaient tous mes vœux

Et puis on a continué En solo :

[…] Moi j'veux être, en solo, sur la belle bleue, ou en duo, au fond des yeux, …

Yakakliker pour écouter.




Cinoche : Stille the water

Autumn sleep ?

Still the water de la japonaise Naomi Kawase est précédé de bonnes critiques et d'une réputation solide puisqu'il se dit que ce film a bien failli récolter la palme d'or à Cannes(1).
Il ne reste donc plus qu'à trouver l'une des très rares salles qui le distribuent.
Sur l'île d'Amami (une île dont est originaire la cinéaste, au sud du Japon, à mi-chemin d'Okinawa), les habitants vivent en harmonie avec la nature omniprésente : luxuriance tropicale (une forêt digne de Miyazaki), océan pas si Pacifique que cela, alizés et typhons, volcans et tremblements de terre, les japonais n'ont guère d'autre option que la communion avec les esprits naturels (chez nous, faute de spiritualité et d'élévation d'âme, on s'appuie généralement sur le bras séculier des pouvoirs publics).
On retrouve donc avec plaisir sur Amami toute la spiritualité et le chamanisme que l'on avait découverts récemment sur Okinawa grâce à la BD Mabui qui fut pour nous une belle introduction au film de Naomi Kawase.
Sur l'île, deux adolescents, deux familles. Les ados devront quitter le giron maternel et accéder à l'âge adulte : un passage difficile, un typhon émotionnel, après lequel il n'est pas aisé de retrouver son équilibre et une nouvelle harmonie.
Le titre original est Futatsume no mado, La seconde fenêtre.
Malheureusement, à force d'explications pesantes et de répétitions appuyées, le film s'avère un peu trop lent, trop long (2h) et trop contemplatif : cela explique sans doute sa diffusion quasi confidentielle qui va accentuer l'exclusion de tout un public potentiel.
Donc bienheureux ceux qui comme nous, auront franchi ces obstacles : ils seront finalement touchés par la grâce et pourront assister à quelques scènes qui relèvent tout simplement de la pure magie du cinéma.
Les balades en vélo des deux jeunes gens, les chants qui accompagnent la mère, le repas familial où les parents asticotent gentiment leur fille amoureuse, sont autant de moments vraiment superbes de naturel, d'humanité et d'émotion.
L'occasion aussi de (re-)découvrir un Japon méconnu, une spiritualité étonnante et de retrouver la forte empreinte de la nature tropicale.
On y découvre également une lumineuse jeune femme Jun Yoshinaga (la jeune fille) et surtout un acteur superbe Tetta Sugimoto (le père de la jeune fille) au visage tout aussi lumineux, transparent dans ses émotions et qui nous donne réellement l'impression de ‘voir’ à travers lui.
(1) - après Winter sleep, ce film aurait pu être titré Autumn sleep ! Décidément les jurés cannois avaient le sommeil facile cette année.

Pour celles et ceux qui aiment les esprits et le vent (kamikaze en VO).
D'autres avis sur SensCritique.

Cinoche : Gone girl


Derrière les apparences.

Depuis Zodiac, Benjamin Button d’autres encore et même The social network, plus personne n’oserait rater un film de David Fincher.
Un peu comme le québécois David Villeneuve, voici encore un touche à tout de génie, de ceux qui renouvèlent le cinéma et qui nous donnent généralement des films coup de poing, originaux et filmés de caméra de maître.
Son dernier film, Gone girl, est adapté d’un thriller (pas lu ici) de Gillian Flynn : Les apparences (en VF).
Un beau matin Ben Affleck se réveille et sa girl Rosamund Pike is gone …
Bien vite le mari un peu ahuri multiplie les maladresses (voire les grosses conneries) tandis que les indices s’accumulent contre lui : évidemment on le soupçonne rapidement du meurtre de son épouse.
Mais le spectateur rusé se dit que forcément, ce n’est pas aussi simple que cela.
Oui mais dans un film de David Fincher, c’est encore bien plus compliqué que ce que le spectateur rusé peut imaginer : Gone girl, c’est la femme qui s’est barrée, mais en l’occurrence ce serait plutôt la femme barrée
Jusqu’ici on connaissait dans tout bon polar qui se respecte, la figure classique de la femme fatale. Désormais, il y a Amy (Rosamund Pike).
Après une mise en place qui ferait un film policier à elle seule, la deuxième moitié du film est absolument renversante, pleine d’humour malgré la tension (la salle comble rit à plusieurs reprises et les répliques très ‘second degré’ de l’avocat sont savoureuses) : profitant de cette distance installée par rapport au seul polar, David Fincher peint au vitriol un portrait féroce de l’american way of life, du couple bon chic bon genre, mariage, parents, médias, fric omniprésent et american beauty … Décapant.
Finalement le titre (du bouquin) en VF, Les apparences, s’avère pour une fois particulièrement judicieux et approprié.
Rosamund Pike y est inquiétante à souhait et Ben Affleck (décidément meilleur cinéaste qu’acteur) endosse le rôle d’un mari bêta et ahuri … qui lui va bien.
On pourra aussi s’amuser, si l’on est inscrit au fan club de David Fincher, à repérer les goodies semés ici et là par le réalisateur : gobelets de café, jeux de société, …


Pour celles et ceux qui aiment les histoires de couples.
D’autres avis sur SensCritique.


Bouquin : L’écrivain national

La promenade de Narcisse en forêt.

Rentrée littéraire, bouquin à la mode d’un écrivain à la mode, blogs dithyrambiques, … on aurait dû se méfier de L’écrivain national.
Pourtant le pitch était prometteur : un écrivain est invité dans une petite ville de province (réceptions, signatures, ateliers, lectures, cocktails) et se retrouve à côtoyer un fait divers dans une ambiance chabrolienne.
Une disparition mystérieuse ou un meurtre ? Un règlement de compte crapuleux ou l’élimination d’un gêneur ? 
Serge Joncour et son héros (ils ne font qu’un) ont franchi le périph’ et se sont mis en tête de découvrir, pire : de nous faire découvrir, la France profonde. Celle des forêts du Morvan. Celle des notables et des bourgeois, celle où parfois viennent trouver refuge des marginaux et des écolos.
L’auteur sait parfois trouver le bon rythme et nous préparer des saveurs des plus goûteuses :

[…] On suivait des routes onduleuses qui nous soulevaient chaque fois vers un nouveau panorama.
[…] Du côté des pâturages, là où l’on produisait de la viande rouge et du fromage blanc.

Une plume appliquée qui vire quelques paragraphes plus loin à la pire des catastrophes, de celles qui sentent à plein nez les ateliers d’écriture, ceux que justement Serge Joncour évoque dans ses rendez-vous littéraires de province :

[…] Le tragique vient de ne pas anticiper l’inéluctable.
[…] Il ne suffit pas de dire vrai pour que le livre soit sincère.
[…] Elle avait bien trop la couleur du drame pour ne pas être mon soleil masqué.

Passent encore ces prétentions de plumitif qui a oublié parfois de se relire car le rejet vient encore plus sûrement de l’autodérision ironique des premières pages qui se révèle très vite n’être qu’un incorrigible narcissisme. Le jeu tourne court, il n’en reste que le je.
Serge Joncour se met en scène jusqu’à l’écœurement, apitoyé sur son propre sort et celui de son double, héros ou miroir :

[…] En plus d’être isolé, je n’avais personne pour s’apitoyer sur mon sort.

Malgré toute la bonne volonté du monde, il est bien difficile de s’intéresser au sort du héros et de son auteur, de se laisser prendre un moment par une histoire d’amour à peine crédible, de se pencher avec un peu d’empathie sur des personnages falots, de rester captivé par une intrigue policière bien mollassonne. Sans doute une lecture qu’il fallait prendre à un second ou troisième degré que l’on n’a pas trouvé en dépit de nos efforts.
Une découverte (décevante) que l’on doit à Flammarion et à l’opération Masse Critique de Babelio.


Pour celles et ceux qui aiment le Morvan.
D’autres avis plus positifs sur Babelio.



BD : La colonne

 

Le temps béni des colonies [2/2].

Après l'épopée du vicomte de Sanderval que nous contait récemment Tierno Monénembo, voici une autre facette du temps béni des colonies : à peu près à la même époque, en 1899, notre République éclairée dépêcha une Mission Civilisatrice et envoya deux officiers français, le capitaine Voulet et le lieutenant Chanoine, à la conquête du Tchad.
Mais la comparaison avec le bouquin précédent doit s'arrêter là et même assez brutalement : si le Roi de Kahel n'était finalement qu'un doux rêveur guère dangereux, les soldats Voulet et Chanoine furent de sinistres sires, poussés à la faute par une République inconsciente et avide de conquêtes coloniales.
La colonne infernale (ils étaient accompagnés de plusieurs centaines de tirailleurs sénégalais et mercenaires africains) leur colonne infernale a laissé une longue traînée de sang dans les sables du Niger actuel, pillant, violant, incendiant, décapitant et massacrant tout sur son passage : on parle de plusieurs milliers de morts, femmes et enfants compris. À l'époque on mit cela sur le compte d'une soudanite aigüe qui aurait affecté nos vaillants soldats et, après la défaite de Fachoda contre les anglais, la conquête effective et glorieuse du Tchad fit bien vite oublier ce détail de l'Histoire, d'autant qu'en France, l'affaire Dreyfus présentait d'autres enjeux.
Depuis, les manuels d'Histoire se sont bien gardés de rappeler ce sinistre épisode (parmi d'autres) et il faudra attendre les années 80 pour que ces pages sortent des archives.
C'est donc ce sinistre épisode de la pacification coloniale que nous raconte la BD de Christophe Dabitch (scénario) et Nicolas Dumontheuil (dessin).
Même si les noms ont été (légèrement) modifiés, le scénario reproduit fidèlement les événements historiques (même la résistance de la reine Sarraounia fut réelle) : il n’est même pas besoin de forcer le trait et les deux tomes sont bien suffisants pour la démonstration !
Le dessin à demi-naïf de Dumontheuil surprendra de prime abord mais après quelque hésitation, on franchit le pas et on adhère à ses images Y'a-bon-Banania qui s'accordent finalement tout à fait à l'esprit de ces années (en rappelant les caricatures des journaux satiriques de l'époque) et ajoutent un peu de distanciation humoristique et nécessaire face à ces sombres événements.
D'autant que les auteurs n'oublient pas de questionner également la soldatesque noire qui, en nombre, suivit un peu trop aveuglément la ‘folie’ des officiers supérieurs blancs.
Voulet ira même jusqu'à se proclamer Roi du Tchad (pays qu'il n'atteindra jamais !) et le gouvernement français finira par dépêcher sur place (un peu tardivement dirons nous ?) une seconde mission chargée de remettre un peu d'ordre militaire dans cette folie meurtrière.
On vous laisse un peu de suspense pour découvrir ce qu'il advint de nos fiers soldats mais sachez quand même que la colonne repartit ensuite sous d'autres commandements pour conquérir le Tchad, une façon bien française de capitaliser sur les acquis de la République.
Une BD et une Histoire à découvrir, un devoir de mémoire passionnant.
Quelques belles planches à cliquer ici : [1] [2] [3].

Pour celles et ceux qui aiment l’Histoire.
D’autres avis sur SensCritique. À lire également pour en savoir plus [1] [2].





Cinoche : Still the water

Autumn sleep ?

Still the water de la japonaise Naomi Kawase est précédé de bonnes critiques et d'une réputation solide puisqu'il se dit que ce film a bien failli récolter la palme d'or à Cannes(1).
Il ne reste donc plus qu'à trouver l'une des très rares salles qui le distribuent.
Sur l'île d'Amami (une île dont est originaire la cinéaste, au sud du Japon, à mi-chemin d'Okinawa), les habitants vivent en harmonie avec la nature omniprésente : luxuriance tropicale (une forêt digne de Miyazaki), océan pas si Pacifique que cela, alizés et typhons, volcans et tremblements de terre, les japonais n'ont guère d'autre option que la communion avec les esprits naturels (chez nous, faute de spiritualité et d'élévation d'âme, on s'appuie généralement sur le bras séculier des pouvoirs publics).
On retrouve donc avec plaisir sur Amami toute la spiritualité et le chamanisme que l'on avait découverts récemment sur Okinawa grâce à la BD Mabui qui fut pour nous une belle introduction au film de Naomi Kawase.
Sur l'île, deux adolescents, deux familles. Les ados devront quitter le giron maternel et accéder à l'âge adulte : un passage difficile, un typhon émotionnel, après lequel il n'est pas aisé de retrouver son équilibre et une nouvelle harmonie.
Le titre original est Futatsume no mado, La seconde fenêtre.
Malheureusement, à force d'explications pesantes et de répétitions appuyées, le film s'avère un peu trop lent, trop long (2h) et trop contemplatif : cela explique sans doute sa diffusion quasi confidentielle qui va accentuer l'exclusion de tout un public potentiel.
Donc bienheureux ceux qui comme nous, auront franchi ces obstacles : ils seront finalement touchés par la grâce et pourront assister à quelques scènes qui relèvent tout simplement de la pure magie du cinéma.
Les balades en vélo des deux jeunes gens, les chants qui accompagnent la mère, le repas familial où les parents asticotent gentiment leur fille amoureuse, sont autant de moments vraiment superbes de naturel, d'humanité et d'émotion.
L'occasion aussi de (re-)découvrir un Japon méconnu, une spiritualité étonnante et de retrouver la forte empreinte de la nature tropicale.
On y découvre également une lumineuse jeune femme Jun Yoshinaga (la jeune fille) et surtout un acteur superbe Tetta Sugimoto (le père de la jeune fille) au visage tout aussi lumineux, transparent dans ses émotions et qui nous donne réellement l'impression de ‘voir’ à travers lui.
(1) - après Winter sleep, ce film aurait pu être titré Autumn sleep ! Décidément les jurés cannois avaient le sommeil facile cette année.


Pour celles et ceux qui aiment les esprits et le vent (kamikaze en VO).
D'autres avis sur SensCritique.


Cinoche : Elle l’adore

Alors  c’est l’histoire d’une fan …

Elle l’adore, est le premier film de Jeanne Herry, fille de Julien CLerc et Miou-Miou : autant dire que la cinéaste sait de quoi elle parle lorsqu’elle évoque la vie des fans et des groupies.
Sandrine Kiberlain est donc fan d’un chanteur incarné par Laurent Lafitte (rassurez-vous, il ne chante pas dans le film !).
Mais fan de chez fan : accro, mordue, elle assiste à tous ses concerts, elle est au premier rang de ses émissions de télé, elle a réservé chez elle une pièce transformée en musée dédié à son idole, …
Elle vit sa vie par procuration, enjolivant son banal quotidien au gré des tournées de son chanteur préféré. Elle a aussi l’habitude de raconter un peu n’importe quoi, d’enjoliver des histoires sans queue ni tête : sa famille et ses amis ont pris l’habitude de ne jamais croire ce qu’elle raconte et le spectateur comprend vite qu’il ne faut pas se fier à cette mythomane.
Le film démarre ainsi dans le ton de la douce comédie.
Sauf que Laurent Lafitte s’engueule un soir avec une compagne irascible qui a la mauvaise idée de se fracasser la tête avec une victoire de la musique ou un disque d’or (ça pèse lourd ces machins-là). Il se met alors en tête de se débarrasser du corps encombrant et fait donc appel à la plus mordue de ses fans pour laquelle il concocte un plan d’enfer.
La douce comédie vire au gentil polar.
Évidemment le plan ne va pas du tout se dérouler comme prévu et l’accident aura bien du mal à passer pour un crime parfait.
La mise en route de tout cela est bien longue, un peu lente et franchement laborieuse. À mi-chemin, on commence même à s’ennuyer ferme.
Sauf que …
Sandrine Kiberlain est bientôt placée en garde à vue et soupçonnée du meurtre de la compagne de son idole, et alors tout bascule. Les histoires un peu folles de Sandrine Kiberlain se télescopent avec l’enquête laborieuse de la PJ et c’est du délire ! La salle est pliée de rire face à ce déluge de nonsense et devant les têtes d’ahuris des inspecteurs. On s’accroche tant on a du mal à suivre l’escalade d’imbroglios hilarants. On se croirait presque dans un festival d’adamsbergueries orchestrées par Fred Vargas !
Rien que pour ces quelques scènes tardives, ce gentil film valait le déplacement !


Pour celles et ceux qui aiment Sandrine Kiberlain.
D’autres avis sur SensCritique.

Bouquin : Le roi de Kahel

Le temps béni des colonies [1/2]

C’est l’histoire d’une passion. L’Histoire d’une Afrique. C’est d’ailleurs peut-être la même chose.
La passion africaine de Aimé Victor Olivier, vicomte de Sanderval, un entreprenant et industrieux lyonnais qui, à la charnière des XIX° et XX° siècles, attrapa le virus des colonies et se mit en quête de devenir Roi du Fouta-Djalon (une partie de l’actuelle Guinée-Conakry).
Une histoire vraie que nous romance l’écrivain guinéen Tierno Monénembo dans Le roi de Kahel.
Une épopée bouillonnante, picaresque, aux accents de tartarinade : c’est tout à la fois l’Afrique, l’époque et le bonhomme qui veulent ça.

[…] L’Afrique lui apparaissait comme un monumental opéra baroque : des personnages difformes, des scènes extravagantes, une orgie de bruits et de couleurs, une musique jamais entendue ; un spectacle démesuré, à désintégrer l’esprit, à brûler les sens !

L’esprit aveuglé par le racisme colonial de l’époque (un aveuglement qui annonçait les terribles bouleversements du siècle à venir), la cervelle farcie de l’arrogance culturelle occidentale, les sens (et les intestins !) tourneboulés par les charmes africains, le vicomte de Sanderval entreprend expédition sur expédition (pacifiques les expéditions) pour apporter en vrac, le commerce, la philosophie, un roi et le chemin de fer aux peuls du Fouta-Djalon.

[…] – Vous, les Français, vous n’avez pas besoin d’histoire, vous avez besoin de héros !
[…] – Vous, vous n’êtes pas ici pour la France mais pour vous, n’est-ce pas ? Vous êtes un drôle de type. Qu’est-ce qui peut bien vous attirer en Afrique ?
– Le goût de l’Histoire, justement, monsieur le Britannique. L’Europe est blasée. C’est ici que l’Histoire a une chance de recommencer. À condition que l’on sorte le Nègre de son état animal !
– Et c’est pour cela que vous êtes là, pour sortir le Nègre de son état animal !
– Je crois, en effet, qu’il est temps de lui transmettre la lumière que nous avons reçue d’Athènes et de Rome !
[…] – Vous qui avez vu ces Nègres de près, pensez-vous qu’il soit possible de les sortir de la jungle où la génétique les a emmurés ?
– C’est une race primitive, j’en conviens, bien plus proche du singe que de nous, mais c’est une race jeune. Le cœur commence à naître, l’esprit naîtra par la suite. L’évolution mon cher Jules, l’évolution !
[...] – Oui, mais pourquoi le Fouta-Djalon ?
– D’abord à cause du nom, et ensuite de la géographie !

Amoureux de l’Afrique depuis son enfance, conquis par les cultures et les tribus qu’il y rencontra et imbu de sa propre personne, le vicomte de Sanderval, futur roi des peuls, était un doux rêveur, un barjot illuminé et son biographe réussit à nous entraîner avec recul mais enthousiasme sur les traces de ce rêve lumineux.

[...] Il ne tarissait pas d’éloges sur la nature et sur les femmes. Le mardi 9 mars, il nota, ravi et condescendant : “Vu une très jolie fille : beaux yeux mystérieux, nez correct, mince et busqué, lèvres presque minces. Quel dommage que tout cela soit noir !”
[…] Que redoutez-vous le plus ici, mon capitaine ?
– Les maladies !
– Plus que les Nègres ?
– Les Nègres, on peut les combattre, les maladies, jamais !…
Alors, ces Peuls ?
– Les Anglais de l’Afrique ! Tous les défauts et toutes les qualités de la terre : radins, perfides, ombrageux ; intelligents, raffinés, foncièrement nobles !

Mais chacun sait qu’après le rêve, le réveil est souvent difficile et l’éphémère Roi de Kahel sera bien vite rattrapé par les réalités historiques d’un colonialisme qui n’était pas le sien.
Comme tous les africains, Tierno Monénembo nous fait profiter d’une plume baroque et colorée mais nous épargne une naïveté qui ne sied pas au propos et sait nous dépeindre une colonisation sans concession :

[…] Chacun dénigrait chacun et couchait avec la femme de l’autre. On brûlait son ennui à la belote et sa malaria au Pernod. On était aux colonies, on ne s’aimait pas beaucoup, mais il fallait se serrer les coudes pour survivre aux hostilités du dehors : les Nègres et la jungle, la vermine et l’ennui.
[…] Blancs tremblant de trouille, rongés par le Pernod et jaunis par le palu.
[…] – Laissez donc, Olivier ! Le Fouta-Djalon est suffisamment inaccessible comme ça et les Peuls bien trop compliqués.
– Sans le Fouta-Djalon, c’est impossible d’avoir le Soudan.
– Nos postes sont bien avancés au Soudan, grâce au général Faidherbe.
– Nous les perdrons aussitôt que les Anglais s’empareront du Fouta-Djalon, ce qui risque fort d’arriver : les Peuls raffolent de la cretonne de Manchester et commencent à compter en shillings.
– Merci pour cette admirable leçon de géopolitique, monsieur Olivier. Mais pour l’instant la France a des hommes pour définir sa politique africaine.
– Des hommes de peu d’imagination !
[…] Quant à la vie de la France, ma foi, mis à part les éclats de voix que l’on entend pousser au Parlement, c’est celle, paisible et morne, d’une vieille rentière qui se sent bien dans son agonie.

Merci à François pour cette découverte.
On reparle des colonies très bientôt avec une autre épopée, beaucoup moins drôle … à suivre [ici] !


Pour celles et ceux qui aiment l’Afrique.
D’autres avis sur Babelio.





Cinoche : Sin city 2, j’ai tué pour elle


Ne pas le voir serait un péché !

Neuf ans déjà !
Neuf ans que Robert Rodriguez et Franck Miller nous avaient asséné une grande claque avec Sin City. C'était en 2005 (et oui !) juste avant la naissance de ce blog.
Et voici le tant (trop ?) attendu Sin City 2, J'ai tué pour elle.
Le moins que l'on puisse dire est que ce nouvel épisode ne fait pas l'unanimité des critiques et peine à trouver son public comme on dit. D'ailleurs BMR et MAM devaient bien avoir le double de la moyenne d'âge de la salle ... y'a pas que les acteurs (Mickey Rourke, Bruce Willis, Jessica Alba, ...) qui ont vieilli !
Alors on va prendre le contrepied de ces esprits chagrins vampirisés par de supers héros aux cornes sataniques et aux dents pointues et on va épingler un coup de cœur. Na !
D'abord et déjà parce que le rouge sur fond noir du blog s'harmonise parfaitement avec le film !
Ensuite, revenons aux fondamentaux, parce que la rétine de BMR gardera encore longtemps l'empreinte des seins d'Eva Green et des fesses de Jessica Alba tandis que MAM a encore la chair de poule au son caverneux des voix graves de tous ces héros virils aux muscles d'acier.
Même si l’on sait que tout ça, cellulite disgracieuse et voix nasillarde, est retouché numériquement.
Et puis parce qu'il faut encore et toujours saluer le travail graphique (même s'il s'agit un peu d'un remake, ok) de ces artistes de la palette numérique : on adoooore ce noir et blanc hyper contrasté, tout éclaboussé de lumière où viennent éclater quelques explosions de couleurs et où, pour une fois, la 3D apporte quelque chose, comme une profondeur lumineuse et une meilleure lisibilité.
Et pourtant on a loupé quelques scènes : celle où on vous arrache un œil, celle où on vous brise les doigts à la pince, oui à la pince, Monseigneur, celle où on vous éclate la tête littéralement comme une pastèque, celle où on vous extrait à vif une balle de la cuisse, celle où on vous remet en place les doigts brisés un peu plus tôt, celle où ...
Une violence de grand guignol à la Tarentino où l'on rit souvent et où l'on ferme les yeux presque aussi souvent !
Même le scénario (pas mal critiqué par ailleurs) nous a bien plu (c'est dire si on est de parti pris !) : un épisode de la BD originale (Josh Brolin aux prises avec la fatale Eva Green) qui s'entrecroise habilement avec deux autres histoires écrites spécialement pour le film et tout cela donne un résultat final plutôt fluide et bien vu.
On y découvre même Lady Gaga dans le rôle, une fois n'est pas coutume, le plus habillé de tout le casting féminin !
Alors oui, au-delà de la prouesse technique et graphique, tout cela est sans doute vieillissant : BD, acteurs, ambiance rock and roll, polar noir et femmes fatales, ...
Alors oui, on aurait aimé un petit supplément d’âme dix ans après le premier épisode.
Mais bon sang (et ça gicle !) qu'est ce que c'est bien fichu !
On aurait presque envie de le revoir une seconde fois tant on a eu les yeux qui papillonnent de partout devant ce feu d'artifice.
L'envie de découvrir la BD également (jamais trop tard pour bien faire), ce qui est également à porter au crédit de ce film.
Incontournable pour celles et ceux qui avaient loupé l'épisode 2005 comme pour celles et ceux qui avaient déjà vu l'épisode 2005.

Pour celles et ceux qui aiment la BD au cinéma.
D'autres avis sur SensCritique et celui de Perle&Navet qui le même que le notre.