Cinoche : Ceux qui restent

Ô temps suspend ton vol ...

Un sans faute, rien que ça, pour Anne le Ny qu'on connaissait déjà comme actrice mais dont c'est le premier film.
Allez vite voir Ceux qui restent : on est encore sous le charme et ce sera certainement l'un des meilleurs films de notre année ciné. Si, si.
Vous aurez le privilège d'assister à un moment rare : la rencontre, la naissance d'une histoire entre deux êtres dont la vie s'est arrêtée en plein vol.
Enfin, pas tout à fait arrêtée : suspendue plutôt, entre deux portes d'hôpital, entre deux bus ou deux RER ou deux trajets en voiture ...
Ceux qui restent, c'est ceux qui restent en plan sur le bas-côté de la vie, sur la bande d'arrêt d'urgence, à faire du stop ou à regarder les trains qui passent (le barbecue avec la soeur et sa petite famille).
Et justement, entre ces deux portes, tout est possible.
Tout en sachant que rien n'est vraiment possible sur cette bande d'arrêt d'urgence où le temps est comme suspendu (quitte même à jouer un peu les prolongations), puisque le bus, le RER, le quotidien, tout cela peut repartir sans prévenir.
Mais c'est peut-être précisément parce qu'on sait que rien n'est possible que tout est permis ?
Le décor de l'histoire (les conjoints de l'une et de l'autre sont coincés par leurs cancers à l'hôpital) n'est justement qu'un décor : on aperçoit à peine le dos d'une blouse blanche, on ne voit même pas les malades en question et la réalisatrice évite soigneusement tous les pièges à mélo.
Tout cela n'est que le prétexte à mettre en situation une Emmanuelle Devos renversante comme d'habitude (elle crève l'écran et emporte avec elle toute la première partie du film, on est vraiment fan) et un Vincent Lindon bourru à souhait qui lui donne la réplique et s'en tire avec les honneurs.
Beaucoup d'humour dans la première partie avec des dialogues d'une précision et d'une justesse redoutables qui font mouche à tout coup (encore Emmanuelle Devos ...), comme pour nous aider à prendre pied dans ce sujet difficile et lancer une histoire qui, sur la dernière partie du film, va se nouer et s'avèrer poignante et pleine d'émotion contenue.
On ne peut honnêtement vous en dévoiler plus mais c'est pas l'envie qui nous manque !

Télérama et Le Monde en disent deux mots et d'autres sur Critico-blog. 
Cathe a beaucoup aimé, elle aussi.

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